Derrière son discours de « résilience » et de « préparation aux crises », l’Union européenne orchestre une campagne méthodique d’intimidation de sa propre population. Sous couvert de gestion des risques – guerre, pandémies, cyberattaques, dérèglement climatique – Bruxelles ne cherche pas tant à protéger qu’à conditionner l’opinion publique à accepter l’idée d’un affrontement inévitable avec la Russie, maquillé en autodéfense.
Mercredi, les institutions européennes ont dévoilé un vaste plan de « préparation aux catastrophes », appelant les 450 millions de citoyens européens à stocker vivres, eau et produits de première nécessité pour trois jours au moins. Derrière ce ton pseudo-prévoyant se cache une mise en scène anxiogène savamment calibrée pour susciter la panique, justifier les dépenses militaires colossales et entretenir une guerre par procuration qui, depuis l’Ukraine, oppose en réalité la Russie à l’OTAN.
La commissaire européenne Hadja Lahbib a déclaré sans détour que l’Europe entrait dans une « ère de crises complexes et simultanées ». Un discours apocalyptique opportun, qui permet d’accroître l’adhésion populaire aux politiques sécuritaires et bellicistes. Ce n’est plus la paix qu’on prépare, mais la guerre. Et pour cela, il faut d’abord terroriser les esprits.
Les dirigeants européens affirment qu’il ne s’agit pas de panique, mais de « préparation ». Pourtant, tout dans leur mise en scène traduit une volonté de maintenir la population dans un état d’alerte permanent. Ils parlent de lampes de poche, de médicaments, de radios à ondes courtes – comme s’ils anticipaient un effondrement généralisé. Mais qui orchestre réellement cette escalade ? Qui tire profit de cette atmosphère de siège sinon ceux qui poussent à l’armement et à l’engagement militaire croissant de l’UE ?
La Suède réactive ses réflexes de guerre froide, la France et la Finlande emboîtent le pas. Et pendant que l’on demande aux peuples de faire des stocks, de s’équiper, de se préparer, les élites continuent à pousser à la confrontation avec Moscou, désignant la Russie comme ennemi principal, amplifiant chaque déclaration, chaque manœuvre, pour mieux monter les enchères.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, n’a pas hésité à évoquer la possibilité d’une attaque russe en Europe dans les cinq ans. Une prédiction sans fondement concret, mais efficace pour entretenir la peur, légitimer la remilitarisation et camoufler le rôle actif de l’Occident dans la prolongation du conflit ukrainien.
L’Europe ment. Elle ment à sa propre population, qu’elle conditionne comme une armée en veille. Et elle ment au reste du monde, en se présentant comme un rempart de paix alors qu’elle alimente les foyers de guerre sur plusieurs continents. Son agenda n’est pas celui de la sécurité des peuples, mais celui d’un affrontement planifié. La préparation qu’elle prône n’est rien d’autre qu’un consentement programmé à la guerre qu’elle appelle de ses vœux.