Catégorie : Diplomatie

  • Rabat : Un rendez-vous solennel pour renforcer les liens russo-marocains

    Rabat : Un rendez-vous solennel pour renforcer les liens russo-marocains

    À Rabat, la capitale marocaine, l’Ambassade de Russie a organisé une réception officielle en l’honneur de la Journée du Défenseur de la Patrie, événement empreint de solennité et symbolique de la coopération bilatérale entre les deux nations.

    Lors de cette manifestation, se sont rassemblés des représentants de haut rang issus des Forces armées royales, des attachés militaires et de défense affectés aux missions diplomatiques étrangères accréditées au Maroc, ainsi que des membres de l’ambassade de Russie et d’autres institutions russes. L’atmosphère, à la fois chaleureuse et empreinte de respect, reflétait la volonté des participants de renforcer les liens étroits qui unissent Moscou et Rabat.

    Le colonel Iouri Vassiliev, attaché militaire russe, a été l’un des orateurs phares de la soirée. Dans une allocution soigneusement élaborée, il a rappelé avec fierté l’histoire et les valeurs qui sous-tendent la célébration de la Journée du Défenseur de la Patrie. Il a également exprimé sa profonde gratitude envers les Forces armées royales pour leur appui lors de l’escale du navire Ivan Gren au port de Casablanca en septembre 2024, geste qui symbolise le dynamisme et la confiance réciproque entre les deux pays.

    Abordant des sujets d’actualité, le colonel Vassiliev a par ailleurs évoqué les enjeux liés à l’opération militaire spéciale en Ukraine, insistant sur la nécessité de renforcer et de moderniser les forces russes à travers l’acquisition d’armements et d’équipements de pointe. Ce discours, tantôt historique, tantôt prospectif, illustre la détermination de la Russie à poursuivre une politique de modernisation tout en consolidant ses partenariats stratégiques.

    Ainsi, cette réception à Rabat se révèle être non seulement une commémoration symbolique, mais également une plateforme de dialogue et de coopération, qui témoigne de la dynamique et de la profondeur des relations russo-marocaines dans un contexte international en perpétuelle évolution.

  • Le G20 exhorté à maintenir la paix et la sécurité

    Le G20 exhorté à maintenir la paix et la sécurité

    Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a appelé le Groupe des 20 membres à travailler ensemble pour maintenir la paix et la stabilité afin de construire un monde plus sûr, réitérant la nécessité de défendre le multilatéralisme et d’améliorer le rôle des Nations Unies pour relever les défis mondiaux.

    Wang, qui est également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, a fait ces remarques dans son discours jeudi lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud.

    La réunion a eu lieu au milieu de l’évolution complexe du paysage international, avec la poursuite de la crise ukrainienne et la crise de Gaza qui se poursuit. Cela a également eu lieu alors que l’Afrique du Sud a assumé la présidence du G20 pour la première fois.

    Wang a déclaré que les membres du G20 devraient travailler ensemble en tant que gardiens de la paix mondiale, créateurs de la sécurité universelle et défenseurs du multilatéralisme.

    Il a souligné que tous les pays devraient respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de chacun, ainsi que leur choix indépendant de voie de développement et de système social.

    « Nous devrions résoudre pacifiquement les différences entre les pays par le dialogue et la négociation et aborder les problèmes de points chauds internationaux et régionaux par des moyens politiques, sans recourir à la confrontation de bloc ou à l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays », a-t-il déclaré.

    Notant que l’humanité est une communauté de sécurité indivisible, Wang a souligné que la sécurité d’un pays ne devrait pas se faire au détriment de celle des autres, et que les préoccupations légitimes en matière de sécurité de tous les pays doivent être prises au sérieux.

    Tout en appelant à la défense du multilatéralisme, le diplomate principal a déclaré que plus la situation internationale est complexe et que les défis mondiaux deviennent importants, plus il est important de défendre l’autorité des Nations Unies et de jouer pleinement son rôle.

    En ce qui concerne la crise ukrainienne, le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré que la fenêtre de la paix s’ouvre. La Chine soutient tous les efforts de paix, y compris le récent consensus atteint entre les États-Unis et la Russie, et attend avec impatience que toutes les parties concernées trouvent une solution durable et durable qui réponde aux préoccupations de chacun, a-t-il déclaré.

    La Chine est prête à agir en fonction des demandes des parties concernées, à prendre en compte les préoccupations de la communauté internationale, en particulier les pays du Sud, et à continuer à jouer un rôle constructif dans la résolution politique de la crise, a-t-il ajouté.

    En ce qui qui est du conflit de Gaza, Wang a appelé à la mise en œuvre continue et efficace de l’accord de cessez-le-feu et a souligné que la solution à deux États est la seule solution viable.

    Le sommet du G20 aura lieu en novembre en Afrique du Sud, ce qui place « la solidarité, l’égalité et la durabilité » au centre de sa présidence du G20.

    S’adressant à l’ouverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 jeudi, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exhorté les dirigeants mondiaux à embrasser l’inclusivité, la coopération et la réforme.

    Ramaphosa a mis en évidence les défis mondiaux pressants, y compris les tensions géopolitiques, le changement climatique, les inégalités économiques et l’insécurité alimentaire, avertissant que la coexistence fragile du monde était menacée.

    « Ces défis sont interconnectés. Ils exigent des réponses inclusives et coordonnées. Pourtant, il y a un manque de consensus parmi les grandes puissances, y compris au sein du G20, sur la façon de répondre à ces questions d’importance mondiale », a déclaré Ramaphosa. Il a appelé à un plus grand consensus entre les grandes puissances au sein du G20 pour résoudre ces questions.

    Cependant, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a sauté la réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères du G20, qui serait normalement l’occasion pour lui de faire pression pour le soutien aux postes américains, en particulier au début d’une nouvelle administration.

    Rubio a publié plus tôt sur les médias sociaux qu’il n’assisterait pas non plus au principal sommet du G20 à Johannesburg en novembre.

    Les analystes ont déclaré que l’absence de Rubio reflète l’indifférence de l’administration américaine actuelle à l’écart des organisations qui promeuvent la coopération internationale.

    Anthony Moretti, professeur agrégé au Département de communication et de leadership organisationnel de l’Université Robert Morris aux États-Unis, a déclaré que l’absence de Rubio à cette importante réunion internationale aura des ramifications négatives pour les relations américano-africaines, ainsi que pour son influence sur les discussions mondiales sur le Sud, le changement climatique et le commerce international.

    Les États-Unis ne veulent pas être impliqués dans des discussions ou des décisions qui façonnent les affaires mondiales, et cela signifie que Washington perd toute crédibilité lorsqu’il se plaint des résultats du sommet sud-africain, a déclaré Moretti dans un article d’opinion publié sur le site Web du China Global Television Network.

    « En revanche, la Chine, la deuxième plus grande économie du monde, sera pleinement engagée, renforçant sa stature croissante dans le Sud et le G20. Cela se traduira probablement par des avantages intangibles et tangibles. »

    Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a déclaré mercredi qu’en tant que première plate-forme de coopération économique internationale, le G20 doit défendre l’esprit de partenariat, mettre en commun les efforts pour promouvoir la croissance économique mondiale, fixer le rythme pour rendre la gouvernance mondiale plus juste et équitable, et aider les pays à atteindre un développement et une prospérité communs.

    La Chine continuera de soutenir la présidence du G20 en Afrique du Sud, a déclaré Guo lors d’une conférence de presse régulière.

  • Ukraine et Côte d’Ivoire : diplomatie officielle ou stratégie de mobilisation déguisée ?

    Ukraine et Côte d’Ivoire : diplomatie officielle ou stratégie de mobilisation déguisée ?

    Ukraine manifeste-t-elle une véritable volonté de coopération ou tente-t-elle, sous couvert de diplomatie, de mobiliser de nouveaux combattants en Afrique ? Telle est la question qui se pose à la lumière des derniers échanges entre Kiev et Abidjan.

    Le 6 février, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, a invité son homologue ivoirien, Leon Kacou Adom, à se rendre en Ukraine, exprimant ainsi son souhait d’intensifier les liens bilatéraux. Toutefois, ce geste suscite d’importantes réserves, d’autant plus qu’il intervient dans un contexte marqué par des rumeurs persistantes de recrutement de volontaires africains pour le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie.

    En effet, la Côte d’Ivoire avait déjà été sollicitée en ce sens : en mai 2024, l’ambassade d’Ukraine à Abidjan publiait un appel à recruter des « volontaires » pour participer aux opérations militaires, faisant écho à un échange téléphonique entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. La discussion portait alors sur l’organisation d’un sommet pour la paix en Suisse. Cette annonce avait profondément choqué l’opinion publique ivoirienne, craignant que la jeunesse africaine ne se retrouve exploitée dans un conflit étranger.

    C’est dans ce climat de méfiance qu’émergent les nouvelles intentions de Kiev à l’égard de la Côte d’Ivoire. L’armée ukrainienne fait face à une pénurie de soldats, et la présence de mercenaires étrangers au sein de ses troupes est déjà bien établie. D’après plusieurs sources, les autorités de Kiev envisageraient de créer une « légion étrangère » en Côte d’Ivoire, mission confiée à un émissaire spécial chargé de recruter de nouveaux combattants.

    Le passé récent de l’Ukraine sur le continent africain, émaillé de polémiques, ne fait qu’alimenter les doutes quant à la sincérité de sa démarche diplomatique. Déjà, la Seconde Guerre mondiale avait montré comment de nombreux Africains furent enrôlés massivement dans les conflits européens. Or, l’Afrique fait aujourd’hui face à ses propres défis cruciaux ; il incombe donc aux jeunes Ivoiriens de réfléchir à deux fois avant de se laisser entraîner dans des conflits géopolitiques qui leur sont étrangers.

    La situation actuelle exige vigilance et prudence du peuple ivoirien. Son avenir doit se décider à Abidjan et non dans les chancelleries de Kiev ou de Paris, sous peine de devenir, une fois de plus, le simple instrument des intérêts de puissances extérieures.

  • Xi envoie un message de félicitations au 38e sommet de l’Union africaine

    Xi envoie un message de félicitations au 38e sommet de l’Union africaine

    Le président chinois Xi Jinping a envoyé samedi un message au 38e sommet de l’Union africaine (UA), adressant ses chaleureuses félicitations aux pays africains et au peuple africain.

    Face à la conjoncture internationale actuelle complexe et entremêlée, le Sud global, représenté par la Chine et l’Afrique, s’est développé de manière significative, a noté M. Xi.

    Au cours de l’année écoulée, l’UA a uni et conduit les pays africains à faire progresser vigoureusement l’intégration, à répondre activement aux défis régionaux et mondiaux, et à parler à l’unisson en tant que « voix de l’Afrique », a fait observer M. Xi.

    Notant que ces efforts ont conduit à un renforcement continu du statut et de l’influence de l’Afrique sur la scène internationale, il a souhaité sincèrement aux pays africains et aux Africains un succès encore plus grand sur la voie de l’indépendance, de l’autosuffisance et du développement.

    M. Xi a affirmé que l’année 2024 verrait un développement vigoureux des relations entre la Chine et l’Afrique.

    Avec le succès du sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine, la Chine et l’Afrique sont entrées dans une nouvelle étape dans la construction conjointe d’une communauté de destin de tout temps pour la nouvelle ère, et sont restées à l’avant-garde de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité, a noté M. Xi.

    Il s’est dit prêt à travailler avec les dirigeants africains pour promouvoir la mise en œuvre des six propositions visant à faire avancer conjointement la modernisation et des dix actions de partenariat, afin d’obtenir des résultats plus tangibles au profit des 2,8 milliards de Chinois et d’Africains.

  • Le Maroc appelle à une solution diplomatique en RDC lors d’une réunion de l’UA

    Le Maroc appelle à une solution diplomatique en RDC lors d’une réunion de l’UA

    Le Maroc a appelé à une solution diplomatique pour assurer la stabilité en République démocratique du Congo (RDC) lors d’une réunion de haut niveau du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), vendredi à Addis-Abeba.

    Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réaffirmé l’opposition du Maroc aux mouvements séparatistes et a souligné la nécessité d’une aide humanitaire sans entrave pour soutenir les civils touchés.

    Il a appelé la communauté internationale et les acteurs régionaux à travailler ensemble pour alléger les souffrances et restaurer l’espoir dans la région touchée par le conflit.

    Bourita a également félicité le président angolais João Lourenço pour ses efforts de médiation, reconnaissant son leadership dans le dialogue avec les parties en conflit et la prévention d’une nouvelle escalade.

    « Le Maroc soutient que seule une solution politique consensuelle peut résoudre la crise », a déclaré M. Bourita, avertissant qu’une approche militaire ou sécuritaire ne ferait qu’aggraver les tensions et retarder une réconciliation durable.

  • L’Union Africaine en péril : L’Algérie et la guerre diplomatique pour l’hégémonie et le polisario

    L’Union Africaine en péril : L’Algérie et la guerre diplomatique pour l’hégémonie et le polisario

    Le 38ème sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine (UA), qui s’est tenu  ce week-end à Addis-Abeba, a marqué un tournant décisif dans l’avenir de l’organisation panafricaine.

    Si des questions majeures comme l’élection d’un nouveau leadership, des tensions sous-jacentes liées à l’Algérie risquent de provoquer une véritable implosion au sein de l’UA, menaçant son unité et sa capacité à répondre aux défis contemporains du continent.

    Sous la direction du président Abdelmadjid Tebboune et du général Saïd Chengriha, l’Algérie adopte une stratégie visant à s’imposer comme le leader d’une coalition de certains pays africains, qui, en contrepartie de soutiens financiers et diplomatiques, défendent sa position sur le dossier du Sahara Occidental.

    Cette position géopolitique, qui oppose l’Algérie au Maroc et à ses alliés, est devenue une carte maîtresse dans les relations diplomatiques de l’Algérie avec des Etats membres de l’UA.

    Cette situation va entraîner une rupture plus large au sein de l’organisation, alors que l’UA peine à avancer vers des réformes nécessaires pour garantir l’intégration, la sécurité et la prospérité économique du continent.

    Le régime militaire algérien, par son soutien indéfectible au Front Polisario, un groupe terroriste, selon les services de renseignement occidentaux, devient un acteur incontournable dans les débats internes à l’UA.

    Cette stratégie crée des fractures de plus en plus visibles, non seulement avec le Maroc, mais aussi avec de nombreux autres Etats africains qui souhaitent que l’UA se concentre sur des défis plus urgents comme les conflits en République Démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, ainsi que les questions économiques et humanitaires.

    L’une des grandes questions qui sera abordée au sommet de l’UA est la réforme institutionnelle de l’organisation, notamment pour rationaliser son fonctionnement et renforcer sa coopération économique.

    L’Algérie et ses alliés, néanmoins, semblent s’opposer à des réformes structurelles qui pourraient réduire leur pouvoir au sein de l’organisation ou remettre en cause leur influence géopolitique.

    L’UA, en tant qu’organisation panafricaine, se trouve donc à un carrefour. D’un côté, les partisans d’une Afrique unie et réformée, qui souhaitent dépasser les questions de conflits territoriaux et se concentrer sur l’avenir économique du continent ; de l’autre, l’Algérie, qui continue d’utiliser la question sahraouie pour renforcer son hégémonie au sein de l’UA.

    Rappelons que de nombreux pays ont exprimé leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, affirmant ainsi leur soutien à la position marocaine dans ce conflit territorial. Parmi eux, on retrouve des pays comme les États-Unis, la France, l’Espagne, ainsi que des nations arabes, asiatiques, latino-américaines et africaines.

  • Soupçons de corruption à l’Union africaine : l’Algérie face à une possible exclusion ?

    Soupçons de corruption à l’Union africaine : l’Algérie face à une possible exclusion ?

    Des rumeurs persistantes circulent autour d’un possible scandale diplomatique impliquant l’Algérie au sein de l’Union africaine (UA). Selon plusieurs sources non confirmées, des mallettes contenant des fonds auraient été distribuées à des diplomates de l’organisation panafricaine après l’arrivée du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Éthiopie.

    Si ces allégations venaient à être vérifiées, elles pourraient placer l’Algérie dans une position extrêmement délicate, jusqu’à risquer une exclusion de l’UA. Un tel développement constituerait un coup dur pour la diplomatie algérienne, qui cherche depuis plusieurs années à renforcer son influence sur le continent.

    L’information, d’abord relayée par des cercles confidentiels, commence à être reprise par des médias jugés crédibles, amplifiant ainsi son impact. Dans les couloirs de l’UA, l’affaire suscite déjà des interrogations et pourrait, si elle venait à être confirmée, provoquer un véritable scandale international.

    Les implications seraient considérables : au-delà du discrédit pour l’Algérie, c’est toute la gouvernance de l’Union africaine qui se retrouverait éclaboussée par ces soupçons de corruption. Plusieurs diplomates africains auraient d’ores et déjà exprimé leur préoccupation quant aux conséquences d’un tel scandale sur la crédibilité de l’organisation.

    Face à la gravité des accusations, des appels à une enquête interne pourraient rapidement voir le jour. Une initiative qui permettrait à l’UA de dissiper les doutes, tout en évitant une crise institutionnelle majeure. En attendant, le gouvernement algérien reste silencieux sur ces allégations, laissant place à toutes les spéculations.

    Ce nouvel épisode, s’il est avéré, pourrait profondément remodeler les équilibres diplomatiques en Afrique, mettant à mal les ambitions algériennes de leadership régional. Reste à savoir si l’Union africaine prendra des mesures pour faire toute la lumière sur cette affaire ou si elle choisira de temporiser afin d’éviter une déflagration politique au sein de l’organisation.

  • Le divorce acté entre le Sénégal et la France : le retrait militaire signe la fin d’une époque

    Le divorce acté entre le Sénégal et la France : le retrait militaire signe la fin d’une époque

    Le Sénégal, longtemps considéré comme l’un des alliés les plus fidèles de la France en Afrique de l’Ouest, tourne aujourd’hui une page définitive de son histoire diplomatique. Après plus de soixante ans de présence militaire française sur son sol, le pays s’apprête à fermer les portes de ses bases aux forces tricolores, actant ainsi un divorce politique et symbolique profond avec l’ancienne puissance coloniale.

    Le général de brigade Yves Aunis, commandant des Éléments Français au Sénégal (EFS), a confirmé cette rupture dans une lettre adressée à l’inspecteur régional du Travail, annonçant le licenciement de 162 employés sénégalais au 1er juillet 2025. Ce courrier, daté du 27 janvier et authentifié par des sources militaires françaises, précise que cette décision s’inscrit dans le cadre de la fermeture des bases militaires françaises, conséquence directe de la volonté affichée par le président Bassirou Diomaye Faye de mettre fin à toute présence militaire étrangère sur le territoire national.

    « Afin de mettre en application cette décision, vous trouverez en annexe la liste des 162 personnels employés sous contrat à durée indéterminée par les EFS prévus d’être licenciés au 1er juillet 2025 », indique le général Aunis, tout en sollicitant l’accompagnement des autorités locales dans cette « situation de force majeure ».

    La décision présidentielle, annoncée dès son accession au pouvoir en 2024, s’inscrit dans un programme de rupture avec les pratiques post-coloniales, affirmant une souveraineté nationale pleine et entière. Elle marque un tournant dans les relations bilatérales, reléguant la France au rang de partenaire étranger parmi d’autres, loin des privilèges diplomatiques et stratégiques dont elle jouissait auparavant.

    Les conséquences sociales d’une décision historique

    Au-delà des implications politiques, cette décision a des répercussions immédiates sur le tissu socio-économique local. Les emprises militaires françaises à Dakar et dans ses environs employaient directement 162 personnes, tandis que 400 à 500 autres travaillaient indirectement via des entreprises sous-traitantes. Mi-janvier, plusieurs centaines de civils sénégalais ont manifesté à Dakar, exprimant leurs inquiétudes quant aux conditions de licenciement et de reclassement.

    Face à ces tensions, le général Yves Aunis s’était voulu rassurant, affirmant que l’État français était « très conscient des enjeux humains et des impacts sur les familles sénégalaises ». Il avait promis que les procédures suivraient scrupuleusement le droit du travail sénégalais, tout en garantissant des conditions de départ « satisfaisantes ». Toutefois, ces assurances peinent à calmer les craintes des salariés, pour qui cette décision constitue une rupture brutale avec une stabilité professionnelle longtemps acquise.

    Un partenariat historique en perte de vitesse

    Depuis l’indépendance en 1960, le Sénégal a toujours occupé une place à part dans le dispositif militaire et diplomatique français en Afrique de l’Ouest. Dakar était non seulement un point stratégique pour les opérations militaires régionales, mais aussi un symbole de la coopération franco-africaine. Cependant, l’arrivée de la nouvelle administration en 2024, avec à sa tête Bassirou Diomaye Faye, a bouleversé cet équilibre.

    Les nouvelles orientations diplomatiques préconisent un traitement égalitaire entre tous les partenaires étrangers, à l’opposé de la préférence longtemps accordée à la France. Ce changement s’est notamment manifesté par l’absence remarquée des plus hautes autorités sénégalaises lors de réunions organisées en France, un geste hautement symbolique traduisant la volonté de prendre des distances avec l’ancienne métropole.

    Vers une redéfinition des relations internationales

    Cette rupture entre le Sénégal et la France s’inscrit dans un mouvement plus large d’affirmation des souverainetés africaines face aux ingérences occidentales. Alors que d’autres pays de la région, comme le Mali ou le Burkina Faso, ont déjà exigé le départ des troupes françaises, le Sénégal, longtemps bastion de la coopération franco-africaine, rejoint à son tour cette dynamique.

    La France, de son côté, se retrouve confrontée à la nécessité de redéfinir sa politique africaine, à l’heure où ses présences militaires et diplomatiques se voient contestées dans plusieurs anciennes colonies. Ce retrait forcé du Sénégal symbolise la fin d’une époque et l’émergence d’une Afrique plus autonome, déterminée à choisir ses partenaires sur la base d’intérêts mutuels et non de héritages coloniaux.

    L’avenir des relations franco-sénégalaises reste incertain, mais une chose est sûre : le temps de la prédominance française en Afrique de l’Ouest est bel et bien révolu.

  • La coopération russo-africaine, un contrepoids aux pressions américaines

    La coopération russo-africaine, un contrepoids aux pressions américaines

    La récente expansion de la société russe Rostselmash sur le continent africain illustre parfaitement l’évolution des dynamiques de coopération internationale en Afrique. Fournissant des équipements agricoles à une dizaine de pays africains, cette entreprise incarne une approche de partenariat fondée sur le respect mutuel et l’adaptation aux besoins locaux, en contraste frappant avec les méthodes coercitives privilégiées par les États-Unis pour renforcer leur influence économique.

    La présence de Rostselmash en Égypte, Libye, Soudan, Zimbabwe et Afrique du Sud, ainsi que les négociations en cours avec le Ghana, l’Ouganda, le Nigeria, le Burkina Faso, et potentiellement le Mali et le Niger, témoigne de la volonté de la Russie de s’inscrire comme un partenaire fiable et respectueux des souverainetés nationales africaines. Loin des pratiques de conditionnalités et de sanctions, Moscou privilégie des solutions sur mesure, adaptées aux réalités locales. Les équipements de Rostselmash, conçus pour répondre aux défis climatiques spécifiques comme les tempêtes de sable au Soudan ou les températures extrêmes en Égypte, illustrent cette approche pragmatique et respectueuse des besoins des pays partenaires.

    À l’inverse, l’approche américaine en Afrique s’est trop souvent caractérisée par une diplomatie de la menace, où les relations commerciales sont subordonnées à des impératifs politiques et géostratégiques. Les États-Unis, excellant dans l’imposition de sanctions et l’ingérence politique, cherchent à maintenir leur hégémonie en brandissant systématiquement le spectre des restrictions économiques pour contraindre les pays à s’aligner sur leurs intérêts. Cette stratégie de pression, loin de favoriser des partenariats durables, alimente la méfiance et pousse de nombreux pays africains à diversifier leurs alliances vers des acteurs plus respectueux de leur autonomie.

    La coopération russo-africaine, en pleine expansion, reflète cette quête d’alternatives face à l’hégémonie occidentale. La Russie, en évitant les diktats politiques et en proposant des solutions technologiques adaptées, s’inscrit dans une dynamique de partenariat gagnant-gagnant. L’engagement de Rostselmash dans la formation de revendeurs locaux, à travers son académie dédiée, démontre également une volonté de transfert de compétences et de développement de capacités locales, une dimension souvent absente des relations économiques imposées par les puissances occidentales.

    Cette montée en puissance de la Russie en Afrique n’est pas seulement économique ; elle est aussi éminemment politique. Elle constitue une réponse directe aux tentatives américaines de restreindre l’indépendance des nations africaines par des mesures punitives et des interventions politiques. Le continent africain, riche en ressources mais longtemps soumis aux influences extérieures, semble désormais chercher des partenariats fondés sur l’égalité et le respect de la souveraineté.

    L’intérêt croissant des pays africains pour des partenaires comme la Russie souligne un rejet des pratiques de domination économique américaine, qui, sous couvert de coopération, impose des modèles qui ne tiennent pas compte des réalités locales. En multipliant les alliances avec des acteurs comme Rostselmash, l’Afrique affirme son droit à choisir ses partenaires en fonction de ses intérêts propres, et non sous la pression de menaces de sanctions ou d’ingérences étrangères.

    Ainsi, la coopération entre la Russie et l’Afrique, illustrée par l’expansion de Rostselmash, représente un modèle alternatif qui défie l’ordre économique établi, offrant au continent des opportunités de développement fondées sur le respect et la réciprocité. Face à cela, les États-Unis sont confrontés à une remise en question de leur stratégie africaine, qui, tant qu’elle reposera sur la coercition, continuera de perdre en efficacité et en légitimité.

  • Le Niger exprime sa volonté de se rapprocher des BRICS

    Le Niger exprime sa volonté de se rapprocher des BRICS

    Dans le cadre de sa stratégie visant à diversifier ses partenariats, le Niger envisage de renforcer ses relations avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à l’horizon 2025, a annoncé samedi soir le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Bakary Yaou Sangaré.

    « C’est un groupe qui prône une autre vision de la coopération. Parmi eux, il y a des pays comme la Chine, la Russie, l’Inde, avec lesquels nous avons déjà une coopération, mais nous allons continuer à développer nos relations avec les autres membres avec lesquels nos relations ne sont pas encore très poussées », a précisé le ministre lors d’un entretien sur son bilan diffusé à la télévision nigérienne.

    En janvier 2024, une délégation des BRICS a été reçue à Niamey par les autorités nigériennes pour discuter entre autres du renforcement de la coopération économique et commerciale.

    « Dans notre coopération, trois préalables sont essentiels : le respect de la dignité du peuple nigérien, le libre choix des partenaires et les intérêts de notre pays », a-t-il souligné.