Une annonce inattendue vient bouleverser l’équilibre déjà fragile dans le nord du Mali. Mohammed al-Mawloud Ramadan, porte-parole du Front de libération de l’Azawad (FLA), a confirmé un rapprochement entre son mouvement et le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda.
Dans une déclaration accordée à un média arabe, Ramadan a justifié cette initiative par la nécessité d’éviter de nouveaux affrontements entre les deux factions. « L’objectif est d’empêcher que ne se reproduisent les combats qui nous ont opposés en 2012 et les escarmouches sporadiques survenues depuis », a-t-il expliqué.
Cette déclaration marque un tournant stratégique pour le FLA, un mouvement armé qui revendique l’indépendance de l’Azawad. Depuis des années, des tensions larvées opposent les groupes indépendantistes touaregs aux organisations jihadistes qui sévissent dans la région. En 2012, lors de la brève sécession du nord du Mali, ces factions s’étaient d’abord alliées avant que leurs divergences idéologiques et stratégiques ne conduisent à des affrontements sanglants.
Désormais, le FLA semble vouloir emprunter une nouvelle voie en reconnaissant la présence durable du JNIM dans l’Azawad. « Les membres de Jamaat Nosrat al-Islam wal-Muslimeen font partie de cette région depuis longtemps. La plupart d’entre eux en sont originaires et ils ont le droit d’y vivre », a affirmé Ramadan, suggérant ainsi une forme de cohabitation tacite entre les deux entités.
Ce rapprochement suscite de nombreuses interrogations quant à ses implications sécuritaires et politiques. S’agit-il d’un simple pacte de non-agression ou d’une alliance plus profonde ? Le gouvernement malien, engagé dans une lutte acharnée contre les groupes jihadistes, pourrait y voir une menace supplémentaire pour la stabilité du pays. Par ailleurs, cette évolution risque de compliquer davantage la situation dans le nord du Mali, où se superposent déjà les rivalités entre groupes armés, les interventions militaires étrangères et les tensions communautaires.
Dans un contexte où la violence continue de secouer la région sahélienne, ce nouvel épisode ne fait qu’ajouter une couche d’incertitude à une crise déjà plurielle et complexe. Reste à savoir comment les différents acteurs, nationaux comme internationaux, réagiront à cette évolution qui redéfinit les dynamiques du conflit malien.