La récente déclaration de Mohamed Meziane, ministre algérien de la Communication, affirmant que plus de 9 000 journalistes à travers le monde conspirent pour ternir l’image de l’Algérie, soulève de nombreuses interrogations. Cette accusation semble non seulement exagérée, mais également déconnectée de la réalité géopolitique et internationale du pays.
En effet, bien que l’Algérie soit un acteur régional dans son propre contexte, elle demeure largement invisible sur la scène internationale, notamment dans les domaines nucléaire, industriel, technologique et diplomatique.
L’Algérie, malgré ses ressources naturelles, principalement le pétrole et le gaz, n’a pas de véritable influence géopolitique en dehors de sa région immédiate. Contrairement à d’autres pays comme la Russie, les Etats-Unis ou même la Chine, elle n’est pas un acteur majeur dans les grandes discussions internationales concernant la sécurité mondiale, les accords nucléaires ou les enjeux industriels globaux. Le pays est souvent absent des forums ou des conseils de décision clés.
Bien qu’elle dispose d’un programme nucléaire civil embryonnaire, l’Algérie n’est pas un acteur important dans le domaine nucléaire mondial. Le pays ne possède ni capacités de production d’armements nucléaires, ni stratégie de dissuasion comparable à celles des grandes puissances nucléaires. De plus, l’Algérie n’a jamais été au centre des discussions majeures sur la non-prolifération nucléaire, une question dominée par des puissances comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou la France.
Avec ses ressources naturelles, l’Algérie n’a pas réussi à développer un secteur industriel de taille internationale. Si le pays bénéficie d’une certaine importance en tant que fournisseur énergétique, notamment pour certains pays européens, cela ne se traduit pas par un rôle actif dans les industries de haute technologie, les innovations industrielles ou les grandes entreprises multinationales. Comparée à des pays comme l’Inde, le Japon ou l’Allemagne, l’Algérie reste largement marginale dans ces domaines.
Sur le plan diplomatique, l’Algérie reste un acteur régional en Afrique du Nord et dans le monde arabe, mais son influence au niveau mondial est relativement limitée. Le pays ne dispose pas d’alliances stratégiques majeures en dehors de sa région, et ses relations avec des puissances mondiales comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou l’Union européenne sont souvent marquées par une relative indifférence.
En dépit de son appartenance à la Ligue arabe, à l’Organisation de l’unité africaine et à l’Organisation des Nations unies, l’Algérie n’est généralement pas perçue comme un acteur clé dans la résolution des conflits mondiaux et régionaux, ni dans les grandes négociations internationales.
Selon les analystes, l’affirmation du ministre algérien Mohamed Meziane, selon laquelle 9 000 journalistes seraient impliqués dans une vaste conspiration pour nuire à l’image de l’Algérie, semble particulièrement absurde et sans fondement.
L’Algérie n’est pas un sujet majeur de couverture médiatique internationale. Les journalistes à travers le monde ne se consacrent pas à « démolir » l’image d’un pays qui n’occupe pas une place centrale dans les grandes dynamiques géopolitiques, économiques ou sociales.
Les médias internationaux, lorsqu’ils couvrent l’Algérie, le font souvent dans le cadre d’événements spécifiques, tels que des élections, des réformes économiques ou des tensions régionales, mais rarement avec l’intention de nuire systématiquement au pays.
Les journalistes, dans leur grande majorité, se concentrent sur des enjeux ayant un impact direct sur l’ordre mondial, comme la guerre en Ukraine, la crise climatique ou les questions de droits de l’homme.
La déclaration de Mohamed Meziane, évoquant des complots imaginaires, lors du colloque national intitulé « L’université algérienne et les médias du développement », organisé à l’université Alger 3, au sein de la faculté des sciences de l’information et de la communication, paraît dénuée de fondement et reflète davantage une tentative de détourner l’attention des défis internes et des problèmes structurels auxquels le régime algérien du général Saïd Chengriha et du président Abdelmadjid Tebboune fait face.