La Russie a exprimé, ce dimanche, une vive inquiétude face à la recrudescence des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), exhortant les parties belligérantes à « un cessez-le-feu immédiat » et à la reprise des négociations. Dans un communiqué officiel, le ministère russe des Affaires étrangères a déploré une « escalade dramatique » ayant entraîné de lourdes pertes civiles, tout en condamnant les récentes avancées du groupe rebelle M23.
Selon des informations relayées par les autorités congolaises, le Mouvement du 23 mars (M23) aurait annoncé, samedi 27 janvier, la prise de contrôle de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Cette avancée marque un tournant dans l’offensive lancée dès début janvier par cette faction, qui s’est déjà emparée des localités de Masisi et de Saké. « Moscou suit avec une extrême attention l’évolution de la situation et soutient une résolution pacifique par le dialogue », a insisté le ministère, sans toutefois préciser les mesures concrètes envisagées.
Dans un contexte de tensions régionales exacerbées, l’armée rwandaise a accusé, ce dimanche, les forces congolaises d’avoir bombardé la ville frontalière de Rubavu, située dans l’ouest du Rwanda. Selon le porte-parole militaire Ronald Rwivanga, ces tirs d’artillerie « indiscriminés » auraient fait cinq morts et vingt-six blessés parmi les civils rwandais. « Les soldats congolais ciblent délibérément des zones habitées, fuyant leurs positions face à l’avancée du M23 », a-t-il affirmé, cité par l’agence Reuters.
Parallèlement, le média rwandais KT Press a rapporté plusieurs explosions d’obus à Rubavu, ainsi que la traversée « d’au moins 25 militaires congolais » en quête d’asile sur le sol rwandais. Ces derniers auraient été « immédiatement désarmés », selon la même source.
Craintes d’une crise régionale
Ces incidents surviennent dans un climat de défiance persistante entre Kinshasa et Kigali, ce dernier étant régulièrement accusé par les autorités congolaises de soutenir le M23 – une allégation fermement rejetée par le Rwanda. Alors que la communauté internationale redoute une déstabilisation accrue de la région des Grands Lacs, l’appel russe à la modération résonne comme un rappel à l’urgence d’une médiation internationale.
Les Nations unies, par la voix de leur mission en RDC (MONUSCO), ont réitéré leur engagement à « protéger les civils », sans annoncer de nouvelles mesures. En attendant, des milliers de déplacés continuent de fuir les zones de combat, plongeant un peu plus la région dans une crise humanitaire aux proportions alarmantes.