Le continent africain s’apprête à vivre une expansion urbaine sans précédent, selon un rapport de l’Economist Intelligence Unit. Avec l’émergence de six nouvelles mégalopoles, chacune accueillant plus de 10 millions d’habitants d’ici 2035, l’Afrique est en passe de devenir la région à la croissance urbaine la plus rapide au monde.
Actuellement, des villes comme Le Caire, Kinshasa, Lagos et le Grand Johannesburg dominent la scène urbaine africaine. Le rapport prévoit que Luanda et Dar es Salaam rejoindront bientôt ce groupe élite, participant activement à la dynamisation économique et au foisonnement d’opportunités commerciales sur tout le continent. Ces villes sont destinées à devenir des moteurs de développement économique, stimulant la création de richesse et attirant des investissements locaux et internationaux.
Cependant, ce boom urbain ne vient pas sans son lot de complications. L’accélération de l’urbanisation entraîne des défis significatifs, notamment en matière de gestion de la surpopulation. L’afflux massif de populations vers ces centres urbains met en péril la capacité des infrastructures existantes à répondre aux besoins croissants. Les implantations informelles, conséquence d’une urbanisation non planifiée, prolifèrent, compliquant encore la tâche des autorités locales. Les systèmes de services publics – tels que l’eau, l’électricité, la santé et l’éducation – sont sous tension, nécessitant une refonte en profondeur et des ressources considérables pour être modernisés et étendus.
Le document de l’Economist Intelligence Unit projette que d’ici 2035, la population urbaine de l’Afrique approchera le milliard d’individus, contre 650 millions en 2023. Cette augmentation spectaculaire reflète non seulement une migration interne soutenue, catalysée par la recherche d’emplois et d’une meilleure qualité de vie, mais aussi une natalité élevée et un dynamisme démographique propre au continent.
Une attention particulière est accordée au corridor côtier ouest-africain, s’étendant d’Abidjan à Lagos sur environ 600 km. Ce corridor est pressenti pour devenir l’une des plus vastes zones urbaines à l’échelle mondiale. Cette concentration urbaine s’annonce non seulement comme un défi logistique, mais aussi comme un potentiel sans précédent pour le développement économique régional. En effet, la création de ce corridor pourrait faciliter les échanges commerciaux, améliorer la mobilité et renforcer les liens économiques transfrontaliers.
Pour maîtriser cette transition vers une urbanisation accrue, les décideurs politiques et les urbanistes sont appelés à élaborer des stratégies robustes, visant une urbanisation durable et inclusive. Cela implique de repenser les infrastructures urbaines pour les rendre plus résilientes, de promouvoir des politiques favorisant le logement abordable, et d’intégrer des considérations environnementales pour atténuer les impacts du changement climatique.