Le Leader de la Révolution islamique d’Iran, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei a adressé une lettre aux étudiants pro-palestiniens à travers les États-Unis, saluant leur lutte et les considérant comme faisant partie du Front de la Résistance mondial et du bon côté de l’Histoire.
L’Ayatollah Khamenei a écrit cette lettre jeudi matin, 30 mai 2024, à l’adresse des milliers d’étudiants qui se sont rassemblés et ont installé des tentes sur les campus de leurs universités pour protester contre la guerre génocidaire en cours du régime israélien contre la bande de Gaza et contre le soutien complice et sans faille des États-Unis à cette guerre barbare.
Décrivant le processus d’usurpation de la terre palestinienne, l’Ayatollah Khamenei a rappelé comment les capitalistes sionistes, aidés par le gouvernement britannique, ont progressivement transféré « des milliers de terroristes » en Palestine après la Seconde Guerre Mondiale.
Leader aux étudiants américains pro-palestiniens : vous êtes du bon côté de l’Histoire
Il a cependant décrit les États-Unis comme « le plus grand partisan du régime usurpateur » suite au patronage initial fourni au régime par les Britanniques.
Le Leader de la Révolution islamique a ensuite demandé si une nation qui se battait seule contre les occupants sionistes à l’intérieur de son propre territoire devait être considérée comme « terroriste ».
Toutefois, cette situation est en train de changer et un sort différent attend la région sensible de l’Asie de l’Ouest et une nouvelle page est sur le point de s’ouvrir, selon le Leader de la Révolution islamique.
Mobilisations pro-Palestine : les étudiants sont du bon côté de l’histoire
Dans sa lettre adressée aux jeunes et aux étudiants des Etats-Unis, le Guide suprême de la Révolution islamique a exprimé sa solidarité avec le mouvement de contestation pro-palestinien sur les campus américains, affirmant que les étudiants s’étaient placés actuellement du bon côté de l’Histoire.
« Vous faites actuellement partie du Front de la Résistance et avez engagé une bataille honorable malgré la pression incessante de votre gouvernement qui affiche ouvertement son soutien au régime sioniste, usurpateur et cruel », a fait remarquer l’Ayatollah Khamenei.
À noter que le génocide palestinien à Gaza a réveillé l’opinion publique mondiale. Dans ce cadre, les étudiants des dizaines d’universités américaines ont entamé des grèves et des manifestations continues. Ces manifestations surviennent alors que les médias mainstreram ont tenté d’empêcher la jeunesse américaine de comprendre la réalité de la question palestinienne et des crimes israéliens. Ce réveil de la jeunesse américaine s’est heurté aux interventions violentes de la police américaine.
Depuis le début du mois de mai, les campus universitaires américains sont le théâtre des rassemblements en signe de protestation contre le génocide dans la bande de Gaza.
Ces protestations contre le génocide des Palestiniens dans plus de 50 universités américaines se sont étendues dans d’autres pays occidentaux dont l’Australie, le Canada, la France, l’Italie, le Royaume-Uni etc.
L’amplification de ce mouvement montre la colère des étudiants américains et européens contre l’ampleur des crimes contre l’humanité commis par le régime sioniste et ses partisans américano-européens. Mais le traitement violent que l’Amérique inflige aux étudiants et aux professeurs d’université a révélé au grand jour le vrai visage de ce prétendu défenseur des droits de l’homme et de la liberté d’expression.
Le génocide en cours à Gaza s’inscrit dans le prolongement d’une injustice historique
La lettre de l’Ayatollah Khamenei aux étudiants des États-Unis rappelle que le but de ce combat libérateur est de mettre fin à l’oppression flagrante qu’un réseau terroriste impitoyable, connu sous le nom de sionisme, impose à la nation palestinienne depuis de nombreuses années. Et il ajoute que le génocide perpétré aujourd’hui par le régime d’apartheid sioniste, s’inscrit dans la continuité du comportement extrêmement oppressif dont il fait preuve depuis de nombreuses décennies.
Depuis le 7 octobre, les civils de Gaza vivent une tragédie au sein vrai du terme : deux millions de Palestiniens ont été déplacés, soit le plus grand nombre de déplacements forcés de Palestiniens depuis 1948.
Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est la continuation de la catastrophe originelle, lorsqu’en 1948, des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés de force. C’est la continuation de 76 années de violations du droit international par Israël, marquées par le colonialisme et l’apartheid contre l’ensemble du peuple palestinien, l’occupation de leurs terres et 16 années de blocus imposées aux Palestiniens vivant dans la bande de Gaza.
Il s’agit d’un génocide et d’un déplacement massif qu’Israël perpétue, au vu et au su du monde entier, avec la complicité de ses amis de longue date : les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Cette tragédie moderne ne serait que la répétition de la catastrophe de 1948, 76 ans plus tard. Avec des méthodes similaires à la première, les Palestiniens sont contraints de quitter leurs maisons et de fuir, pour être ensuite attaqués, bombardés et tués.
Solution au conflit israélo-palestinien : un référendum avec la participation de tous les habitants de la Palestine
Dans sa lettre aux étudiants des États-Unis, le Leader de la Révolution islamique soulève un point important : la Palestine est un territoire indépendant avec une nation composée de musulmans, de chrétiens et de juifs, et une longue histoire.
Il s’agit de la position de principe de la République islamique d’Iran, la voie politique pour y parvenir réside dans la tenue d’un référendum général en coopération avec les Nations Unies et avec la participation de tous les habitants autochtones de Palestine, y compris les musulmans, les chrétiens et les juifs.
Pour réaliser ses droits fondamentaux, en particulier le droit à l’autodétermination et à l’autodéfense contre l’occupation et l’expropriation illégale de son territoire, le peuple palestinien a jusqu’à présent résisté et déployé des efforts louables. Néanmoins, faute d’initiative ou de plan global et pratique correspondant aux faits historiques et aux racines historiques de la question de Palestine, celle-ci n’est toujours pas résolue.
Compte tenu des conséquences destructrices de l’occupation continue du territoire palestinien, du déplacement de la population de ce territoire et de la situation complexe actuelle du peuple opprimé de Palestine, ainsi que des menaces émanant de cette situation contre la paix et la sécurité régionales et internationales , et compte tenu des faits historiques et consciente de l’inefficacité des initiatives proposées pour résoudre la question de Palestine, la République islamique d’Iran estime que la seule solution possible est d’organiser un référendum national avec la participation de tout le peuple palestinien, y compris les musulmans, les chrétiens et les juifs, ainsi que leurs descendants. Dans ce cadre, elle a présenté en conséquence son initiative intitulée « Référendum national en Palestine » aux Nations Unies.
Un tel référendum pourrait donc constituer une base solide pour le règlement de la question de Palestine.
Les Palestiniens mènent une résistance légitime et honorable contre les occupants
Les dirigeants sionistes internationaux, qui possèdent la plupart des médias, aux États-Unis et en Europe, ou les contrôlent par le biais de l’argent ou de la corruption, ont qualifié cette courageuse résistance humaine de « terrorisme ». Une nation qui se défend contre les crimes des occupants sionistes est-elle terroriste ?! Par ailleurs, fournir des aides humaines à cette nation et la renforcer peuvent-ils être considérés comme des actes de terrorisme ?, s’est interrogé le Guide suprême de la Révolution islamique dans sa lettre aux étudiants des États-Unis.
En riposte aux 75 ans de crimes et d’occupation israélienne et de la profanation de la mosquée Al-Aqsa ainsi qu’aux velléités expansionnistes de Tel-Aviv, la Résistance palestinienne a lancé le 7 octobre 2023 l’opération Tempête d’Al-Aqsa contre les positions israéliennes.
L’action du Hamas était une réponse à 75 ans d’occupation, de massacre d’enfants et de crimes illimités commis par les sionistes en terre palestinienne. Alors que 56 ans se sont écoulés depuis la résolution de l’ONU sur la nécessité pour Israël de se retirer aux frontières d’avant 1967, ce régime n’a pas renoncé à l’expansion des colonies en Cisjordanie ni à ses revendications sur la bande de Gaza.
Alors que les crimes du régime sioniste sont condamnés principalement par les Nations Unies, l’Union européenne et de nombreuses autres institutions et pays appellent verbalement Israël à faire cesser la guerre, mais en pratique aucune mesure n’est prise pour garantir les droits des propriétaires originaux de la terre palestinienne. En attendant, ce sont les habitants de Gaza, sans défense et opprimés, qui doivent porter le fardeau de protéger une petite partie de leur terre et se sacrifier pour défendre leur droit inaliénable.
Une nouvelle page de l’histoire est sur le point de s’ouvrir
L’Ayatollah Khamenei précise dans sa lettre que la population et les universités d’autres pays se sont également soulevées à côté des étudiants de dizaines d’universités aux États-Unis. « Le soutien et l’appui que les professeurs d’université ont apportés à vous, les étudiants, constituent un événement important et marquant. Cela peut, dans une certaine mesure, être une source de réconfort face à la brutalité policière du gouvernement et aux pressions qu’il exerce sur vous », a-t-il fait remarquer.
Des milliers d’étudiants américains à travers le pays manifestent, risquent leur avenir et leur sécurité, et ce n’est pas à cause d’une haine pathologique du peuple juif. Ils le font parce qu’ils refusent et sont indignés à juste titre par le massacre de Palestiniens sans défense dans la bande de Gaza par l’entité israélienne.
Ils sont en colère parce que le bain de sang qui se déroule dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre est entièrement financé et soutenu par le gouvernement américain.
Si la comparaison est pertinente, il est essentiel de noter la diversité ethnique et l’intégration sociale des manifestations actuelles. Sur de nombreux campus, des étudiants arabes, musulmans, juifs, noirs, amérindiens et blancs se tiennent aux côtés de leurs camarades palestiniens dans une position unitaire contre la guerre israélienne.
Aucun d’entre eux n’est motivé par la crainte d’être enrôlé pour combattre à Gaza, comme ce fut le cas pour de nombreux étudiants américains à l’époque de la guerre du Viêt Nam. Au contraire, ils sont unis autour d’un ensemble de priorités claires : la fin de la guerre, la fin du soutien des États-Unis à Israël, la fin de l’investissement direct de leurs universités en Israël et la reconnaissance de leur droit de protester.
Malgré des arrestations massives et des violences contre des manifestants pacifiques partout dans le monde, le mouvement n’a fait que se renforcer. Cette Intifada sur les campus est, sans aucun doute, un moment décisif dans l’histoire des États-Unis en particulier et de l’Occident en général.