Pour l’un de ses derniers discours en tant que président de la BAD, Akinwumi Adesina a défendu vigoureusement, devant un parterre de chefs d’Etat et de gouvernement, son bilan.
Dans son discours inaugural, ce mercredi 29 mai 2024, à Nairobi lors des 59e rencontres annuelles de la BAD, le président Akinwumi Adesina (photo) a indiqué que son institution a investi ces 9 dernières années, un montant total de plus de 50 milliards $, « de loin, l’investissement le plus important parmi toutes les banques de développement et institutions ». En fin de mandat, l’économiste nigérian a fait un bref bilan de ses deux mandats, et un discours qui s’apparente à l’un des derniers en tant que président de la BAD.
Les impacts de ces investissements sont palpables à travers le continent, a-t-il mentionné. « Nous levons 3,2 milliards de dollars pour le chemin de fer à écartement standard de l’Afrique de l’Est reliant la Tanzanie, le Burundi et la République démocratique du Congo. Nous fournissons 500 millions de dollars pour le développement du corridor de Lobito, couvrant la Zambie, l’Angola et la RDC. Nous mobilisons également 375 millions de dollars pour financer la liaison ferroviaire entre le Nigeria et le Niger », détaille M. Adesina. Il ajoute que la mobilisation de 3,5 à 5 milliards de dollars pour le développement du corridor Liberty, qui reliera le Liberia et la Guinée, est en cours.
Aussi, en partenariat avec Africa 50 et d’autres partenaires, sous l’égide d’Africa Investment Forum, le leader a indiqué que la BAD a mobilisé environ 6 milliards de dollars d’engagements d’investissement pour le développement du corridor Lagos-Abidjan. « Nous mobilisons également 630 millions de dollars pour la construction de routes et de chemins de fer en République du Congo et en République démocratique du Congo », poursuit-il.
Parmi les autres réalisations majeures, la BAD a annoncé la construction d’une autoroute nationale au Maroc ainsi qu’une autoroute de 1000 kilomètres reliant Addis Abeba à Nairobi et Mombasa, qui a quintuplé les flux commerciaux entre l’Ethiopie et le Kenya. « C’est cela, notre essence : être des catalyseurs de solutions et d’impacts pour le développement. Votre banque est en très bonne santé financière », conclut le président de l’institution, avec fierté.
Impact social
Pour lui, le Groupe de la BAD soutient vigoureusement les économies africaines. Rien qu’en 2023, ses interventions ont atteint 10 milliards de dollars à travers ses cinq priorités stratégiques : éclairer et alimenter l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des peuples africains. « Ces cinq grands défis sont au cœur de notre mission », souligne M. Adesina, lors de son discours. « Depuis le lancement de ces priorités en 2016, le financement de la BAD a impacté la vie de plus de 400 millions de personnes. Rien que l’année dernière, elle a significativement amélioré la vie de 11 millions d’agriculteurs qui ont eu accès à des technologies agricoles avancées, 8 millions de personnes ont bénéficié de nouveaux services de santé, 3,5 millions de personnes ont eu accès à des transports améliorés, et 2,8 millions de personnes ont bénéficié de meilleurs services de santé », rappelle le dirigeant nigérian.
Il a, pour finir, dévoilé les résultats de l’initiative d’urgence de production alimentaire de 1,5 milliard de dollars lancée à la veille des rencontres annuelles de la BAD à Accra en 2022, en réponse urgente à la crise russo-ukrainienne qui a exacerbé les risques de sécurité alimentaire. « Nous avons approuvé des prêts et des subventions totalisant 1,496 milliard de dollars pour cette initiative, couvrant 35 pays », rapporte l’ancien ministre nigérian de l’Agriculture. Grâce à ce programme, la BAD aurait aidé à produire 26 millions de tonnes métriques de nourriture pour une valeur commerciale de 10,79 milliards $, soit 90 % de son objectif de valeur marchande à deux saisons de la fin du programme. 10,5 millions d’agriculteurs ont été soutenus dans le cadre de cette initiative.
Agence écofin