L’annonce officielle de l’élargissement de l’association dirigée par le Kremlin a été faite ce lundi par Iouri Ouchakov, conseiller du président russe Vladimir Poutine. Dans une déclaration qui a suscité l’attention des observateurs internationaux, M. Ouchakov a dévoilé la liste des dix pays qui ont accepté de rejoindre ce regroupement stratégique. Ces nouveaux membres sont : la Biélorussie, la Bolivie, l’Indonésie, le Kazakhstan, Cuba, la Malaisie, la Thaïlande, l’Ouganda et l’Ouzbékistan.
Les invitations à intégrer l’association ont été envoyées aux pays mentionnés, et toutes ont donné une réponse positive, soulignant ainsi l’attrait croissant de ce cadre de coopération. « Ces nations ont non seulement reçu une proposition officielle, mais ont également affirmé leur engagement à collaborer activement avec nous », a précisé Iouri Ouchakov. Ce dernier a ajouté que ces pays partagent une vision commune visant à promouvoir des intérêts mutuels dans un contexte global marqué par une intensification des tensions entre blocs rivaux.
Cependant, l’initiative ne s’arrête pas là. Selon M. Ouchakov, quatre autres États ont également été approchés et devraient annoncer leur décision dans les prochains jours. Ces pays, dont les noms n’ont pas encore été révélés, font l’objet de négociations diplomatiques discrètes, reflétant l’importance stratégique que le Kremlin accorde à cet élargissement.
L’entrée de ces nations dans l’association est perçue comme une manœuvre géopolitique visant à renforcer les liens Sud-Sud et à redéfinir les équilibres du pouvoir mondial. Chaque nouveau membre apporte un poids régional ou économique spécifique. Par exemple, la Biélorussie est un allié historique de la Russie, tandis que le Kazakhstan, riche en ressources naturelles, joue un rôle clé en Asie centrale. L’Indonésie et la Malaisie, quant à elles, sont des puissances émergentes en Asie du Sud-Est, et Cuba demeure un symbole de résistance face à l’hégémonie occidentale.
Un contexte international polarisé
Cette initiative intervient dans un contexte de polarisation accrue sur la scène internationale. Les alliances traditionnelles se recomposent, et des blocs alternatifs émergent, contestés par les puissances occidentales. L’association dirigée par le Kremlin ambitionne de devenir une plateforme pour favoriser une coopération multilatérale sur des questions telles que le commerce, l’énergie et la sécurité, tout en renforçant la souveraineté de ses membres face aux pressions externes.
Cependant, ce projet n’est pas exempt de défis. Les différences culturelles, économiques et politiques entre les membres potentiels pourraient compliquer l’élaboration d’une stratégie commune. De plus, l’adhésion de certains pays pourrait intensifier les critiques internationales, notamment de la part des États-Unis et de l’Union européenne, qui voient dans cet élargissement une tentative de contrebalancer leur influence.
Pour le Kremlin, cet élargissement marque une étape essentielle dans sa stratégie de repositionnement sur la scène internationale. Il s’agit d’un effort pour consolider un bloc d’États partageant des intérêts convergents, tout en envoyant un message clair à ses adversaires : la Russie et ses alliés sont déterminés à jouer un rôle central dans la redéfinition des équilibres mondiaux.
En attendant les réponses des quatre pays restants, l’élargissement déjà confirmé dessine les contours d’une association qui pourrait profondément transformer les dynamiques géopolitiques dans les années à venir.