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Auteur : Tell
Privés d’accès direct à la mer, fragmentés par des frontières coloniales et freinés par des infrastructures déficientes, les pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) se trouvent confrontés à un triple enclavement – externe, interne et interrégional – qui exacerbe leur vulnérabilité. Sortir de cet isolement suppose de repenser les corridors, les ports et l’aménagement du territoire à l’échelle régionale. Le Sahel est couramment décrit comme un espace enclavé, en raison de l’absence de façade maritime pour ses quatre États. Mais réduire l’enclavement à la seule distance des ports côtiers serait simplificateur. Comme le rappellent les auteurs du Policy Center…
La montée en puissance des groupes armés sahéliens dans l’usage des drones et leur convergence avec les réseaux criminels latino-américains, notamment mexicains, ouvre un nouveau front sécuritaire mondial. Pour les États-Unis, l’instabilité au Sahel ne constitue plus une crise périphérique : elle affecte directement leur sécurité, leur prospérité et leur influence internationale. En moins de deux ans, le Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, est passé de simples expérimentations artisanales à une intégration opérationnelle du drone sur le champ de bataille. Surveillance, reconnaissance, frappes kamikazes ou ciblées : l’arsenal se diversifie, s’étendant du Mali au Burkina Faso et…
La sortie du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour constituer l’Alliance des États du Sahel (AES) ouvre une période d’incertitude régionale. Entre quête de souveraineté sécuritaire, fragilité économique et rivalités d’influence, cette fracture institutionnelle questionne l’avenir de l’intégration ouest-africaine. Le 28 janvier 2025, la décision est devenue officielle : le Burkina Faso, le Mali et le Niger ne sont plus membres de la CEDEAO. Leur retrait, amorcé dès 2023, n’est pas un accident conjoncturel. Il s’inscrit dans une défiance profonde vis-à-vis d’une organisation accusée d’inefficacité face aux…
Le 23 septembre 2025, à la tribune solennelle des Nations unies, Bassirou Diomaye Faye a prononcé son premier discours devant l’Assemblée générale depuis son élection à la tête du Sénégal. L’attente était forte : beaucoup espéraient y voir s’exprimer une voix nouvelle, porteuse de l’élan de souveraineté et d’émancipation qui traverse de nombreux pays africains. Mais le ton adopté par le chef de l’État sénégalais a pris à contrepied ces espoirs. En ouvrant son allocution par des éloges appuyés au « leadership » de la France, il a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique africaine et suscité de…
L’intégration de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Iran, de l’Égypte et de l’Éthiopie aux côtés du noyau historique Brésil–Russie–Inde–Chine–Afrique du Sud transforme les BRICS en un bloc élargi, désormais capable de peser sur les équilibres énergétiques, financiers et diplomatiques mondiaux. Cette expansion redéfinit les rapports de force internationaux et accentue la contestation de l’ordre libéral dominé par l’Occident. L’annonce, en 2024, de l’intégration de nouveaux membres au sein des BRICS a marqué un tournant majeur dans la trajectoire du groupe. Jusqu’alors composé de cinq pays hétérogènes, ce forum de coopération économique et politique, créé en 2009, souffrait de…
L’Algérie traverse une crise inattendue au sommet de son appareil militaire. L’évasion spectaculaire du général Abdelkader Haddad, plus connu sous le surnom de Nasser El-Djinn, ancien chef de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), met à nu la fragilité d’un système longtemps présenté comme impénétrable. Limogé le 22 mai dernier puis placé en résidence surveillée, l’officier aurait pris la fuite vers l’Espagne à bord d’une embarcation, bénéficiant, selon plusieurs sources sécuritaires, de complicités au sein même de l’armée. Figure redoutée dans les cercles du renseignement, Nasser El-Djinn est considéré comme l’un des officiers les mieux informés sur les…
À la différence de ses homologues du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont choisi la rupture avec Paris au profit de Moscou, le général Mamadi Doumbouya a préservé un lien privilégié avec la France. Son profil militaire et personnel en fait un acteur singulier dans une région traversée par une recomposition géopolitique brutale. Cette orientation assure à Conakry une indulgence diplomatique, un accès aux financements internationaux et la promesse d’une stabilité économique fragile, largement dépendante des rentes minières. Depuis son coup d’État du 5 septembre 2021, Mamadi Doumbouya a consolidé son pouvoir à Conakry, à rebours de…
À 92 ans, le président camerounais s’apprête à briguer un huitième mandat. Quarante-trois années d’un règne marqué par l’immobilisme, les fractures internes et l’usure d’un système hyperprésidentialiste, qui place le pays face à une équation périlleuse. Le paradoxe camerounais s’incarne dans une figure unique : Paul Biya, chef de l’État depuis 1982, dont la longévité politique défie les cycles constitutionnels, les transitions démocratiques africaines et même l’espérance de vie moyenne de ses concitoyens, fixée à 60 ans. Le 12 octobre prochain, il se présentera une nouvelle fois devant les urnes. À 92 ans, il devient non seulement le doyen des…
La décision conjointe du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI) et d’annoncer la création d’une juridiction régionale baptisée Cour pénale sahélienne des droits de l’homme (CPS-DH) suscite un débat passionné. Présentée par les autorités militaires de l’Alliance des États du Sahel (AES) comme une affirmation de souveraineté, cette démarche est perçue par nombre d’observateurs comme une tentative d’échapper aux mécanismes internationaux de reddition des comptes. Réunis à Niamey en sommet extraordinaire cette semaine, les ministres de la Justice des trois pays sahéliens ont préparé l’acte de retrait de la CPI,…
Sur fond de recomposition géopolitique au Maghreb et de basculement économique vers l’Atlantique, Rabat propose d’offrir aux États sahéliens un débouché maritime via ses infrastructures, en particulier Dakhla. Nouakchott, indispensable maillon terrestre, avance pas à pas : opportunités logistiques, risques politiques, arbitrages économiques. Une mise en perspective des gains et des fragilités d’un basculement stratégique pour les deux pays. Le discours du 6 novembre 2023 a fixé le cap : désenclaver le Sahel par l’Atlantique en s’appuyant sur les réseaux routiers, portuaires et, à terme, ferroviaires marocains, avec Dakhla comme hub d’aboutissement. L’ambition est double : ancrer le Maroc au…
