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Auteur : Tell
Retrait du permis d’Imouraren, nationalisation de la SOMAÏR, double saisine du CIRDI : la séquence 2024–2025 a transformé un contentieux industriel en test de puissance. Au-delà d’Orano, Niamey cherche à convertir sa rente uranifère en levier d’influence, tout en affrontant le risque d’une exécution forcée sur ses revenus commerciaux à l’étranger. La relation entre Orano et le Niger, tissée depuis des décennies autour de gisements stratégiques, a basculé quand l’État a d’abord révoqué, en 2024, le permis d’Imouraren, avant d’annoncer en juin 2025 la nationalisation de la SOMAÏR. L’entreprise française a répliqué par deux arbitrages devant le Centre international pour…
Après un déplacement remarqué en Chine, le Premier ministre sénégalais a poursuivi sa tournée des capitales du Sud global par une visite hautement stratégique en Turquie. Signant des accords économiques et sécuritaires d’envergure, il scelle une alliance sénégalo-turque qui confirme la rupture avec l’ère Macky Sall et redéfinit les équilibres diplomatiques de Dakar. Le protocole en disait long. Recep Tayyip Erdogan, président turc aguerri aux scènes internationales, est allé au-delà des codes diplomatiques classiques pour accueillir personnellement Ousmane Sonko à Ankara. Poignée de main prolongée, échange appuyé, ton cordial et gestes de proximité : une mise en scène politique rare…
Pour la première fois, Emmanuel Macron emploie officiellement le terme de « guerre » pour qualifier la répression menée par la France au Cameroun à partir de 1955 et prolongée bien après l’indépendance. Cette reconnaissance s’appuie sur un rapport de plus de mille pages d’historiens franco-camerounais, qui documente stratégies coloniales, massacres et continuité de l’engagement militaire français jusqu’au début des années 1970. Le président français Emmanuel Macron a endossé, dans un courrier adressé à son homologue camerounais rendu public, les conclusions d’un rapport remis en janvier 2025. « Il y a bien eu une guerre au Cameroun, au cours de…
De Dakar au Caire, d’Addis-Abeba à Pretoria, un nombre croissant de pays africains investissent dans la production locale de véhicules militaires blindés. Une stratégie de souveraineté sécuritaire qui, selon plusieurs économistes, détourne des ressources cruciales de priorités plus urgentes : sécurité alimentaire, santé publique, éducation et adaptation climatique. L’image frappe par sa récurrence. Dans les halls d’exposition militaire d’Abidjan, de Pretoria ou d’Ankara, les drapeaux africains flottent au-dessus de véhicules blindés flambant neufs. L’Afrique du Sud, pionnière en la matière, a été rejointe par un cortège de nouveaux entrants : Niger, Nigeria, Burkina Faso, Mali, Kenya, Ghana, Égypte, Maroc, Angola,…
L’offensive qatarienne sur le continent s’accélère et s’assume. L’itinérance annoncée de Cheikh Al Mansour Bin Jabor Bin Jassim Al Thani — proche de l’émir, patron d’Al‑Mansour Holding — ouvre une séquence où Doha mêle capital patient, logistique aérienne, énergie et finance pour s’installer au cœur des infrastructures africaines. La tournée, entamée le 13 août à Kinshasa, promet plus de 20 milliards de dollars pour la seule RDC, et de 5 à 10 milliards pour chacun des autres pays visités (Centrafrique, Tanzanie, Burundi, Zambie, Botswana, Mozambique, Zimbabwe, Angola, Gabon). Au‑delà du volume, le ciblage sectoriel — mines, aéroports, santé, hydrocarbures, développement urbain — dit l’ambition d’une diplomatie d’investisseur, discrète dans la…
L’ancien Premier ministre et chef de l’opposition tchadien, Succès Masra, a été condamné samedi à 20 ans de prison pour avoir diffusé des messages racistes et xénophobes qui, selon les procureurs, incitaient à la violence, a rapporté Al Jazeera . Après le jugement rendu à N’Djamena, la capitale, l’avocat de la défense, Kadjilembay Francis, a déclaré aux journalistes que Masra ferait appel du verdict. « Il vient d’être victime d’une ignominie et d’une humiliation indigne », a-t-il déclaré. Masra, qui a été Premier ministre de janvier à mai 2024, dirige le parti des Transformateurs et critique ouvertement l’actuel président Mahamat…
Sous les drapeaux alliés, plus d’un million d’Africains ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale. Des champs de bataille d’Europe aux jungles d’Asie, ces hommes – tirailleurs sénégalais, soldats nord-africains, askaris de l’armée britannique – ont versé leur sang pour une victoire qui, trop souvent, leur a été confisquée. Derrière les images de libération et les discours triomphants, les archives déclassifiées racontent une autre histoire : celle des discriminations, des injustices et des trahisons. Entre 300 000 et 350 000 Africains subsahariens des colonies françaises ont rejoint les rangs de l’armée de la France libre entre 1939 et 1945. À…
La consolidation autoritaire du pouvoir du colonel Assimi Goïta s’accompagne, début août 2025, d’une série d’arrestations de hauts gradés militaires soupçonnés de vouloir renverser le régime. Une nouvelle étape dans l’étouffement de toute tentative de déstabilisations. Une trentaine de militaires maliens, dont plusieurs hauts gradés, ont été arrêtés entre le 10 et le 12 août 2025 dans ce que les autorités de Bamako présentent comme une opération préventive destinée à faire échouer une « tentative de déstabilisation ». Cette vague d’arrestations a notamment visé le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région de Mopti et figure influente au sein…
Longtemps confinée aux laboratoires et aux spéculations futuristes, l’intelligence artificielle (IA) s’impose désormais comme un levier central de puissance. Elle s’inscrit au cœur des rivalités stratégiques, là où se croisent souveraineté, sécurité et influence globale. Ce qui n’était hier qu’une révolution numérique se mue aujourd’hui en révolution géopolitique, capable de remodeler les rapports de force mondiaux. Depuis la fin des années 2010, les États-Unis et la Chine s’affrontent dans une compétition technologique d’ampleur inédite, comparable à la course à l’espace des années 1960. Les États-Unis bénéficient encore d’une avance, portée par leurs géants privés — OpenAI, Google DeepMind, Microsoft, Nvidia…
Les nouvelles guerres tarifaires engagées par la seconde administration Trump ne se limitent pas à rompre avec sept décennies d’intégration économique mondiale. Elles accélèrent un processus de fragmentation qui n’est pas sans rappeler les dérives des années 1930 : montée des nationalismes, crispations xénophobes et effritement des régimes de coopération multilatérale. Pour l’Afrique, ce retour au protectionnisme punitif signifie des coûts directs sur ses exportations, des distorsions dans les chaînes d’approvisionnement et un recul des flux d’investissement indispensables à son industrialisation. En 1930, les États-Unis avaient adopté la loi tarifaire Smoot-Hawley, censée protéger les producteurs américains après le krach de…