Depuis le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, les relations entre Washington et Rabat connaissent une dynamique renouvelée, marquée par des négociations commerciales et des attentes diplomatiques concernant le Sahara occidental. Parallèlement, la Chine et la Russie maintiennent une position de neutralité stratégique tout en renforçant leurs liens avec le Maroc, redessinant ainsi le paysage géopolitique régional.
Dans le cadre de sa politique “America First”, le président Trump a exprimé la volonté de réévaluer l’accord de libre-échange (ALE) signé avec le Maroc en 2006. Cet accord avait permis l’élimination des droits de douane sur plus de 95 % des produits échangés entre les deux nations, favorisant une augmentation significative des échanges commerciaux. Cependant, l’administration actuelle estime nécessaire de renégocier certains termes pour mieux aligner l’accord sur les intérêts économiques américains. 
Cette démarche vise à offrir des opportunités accrues aux entreprises américaines sur le marché marocain, tout en assurant une réciprocité équitable dans les échanges. Pour le Maroc, cette renégociation pourrait représenter un défi, mais également une occasion de moderniser l’accord en fonction des évolutions économiques récentes et de renforcer les investissements américains dans des secteurs clés.
Le Sahara occidental demeure une question centrale dans la politique étrangère marocaine. En décembre 2020, lors de son précédent mandat, Donald Trump avait reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire, en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cette reconnaissance avait été perçue comme une victoire diplomatique majeure pour Rabat. 
Avec le retour de Trump à la Maison-Blanche, les autorités marocaines espèrent une confirmation définitive de cette position américaine. Cependant, la communauté internationale reste divisée sur la question. La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), créée en 1991, n’a pas encore abouti à une solution définitive, malgré les efforts pour organiser un référendum d’autodétermination. 
Chine et Russie : neutralité stratégique et coopération renforcée avec le Maroc
La Chine et la Russie adoptent une position de neutralité stratégique concernant le Sahara occidental, tout en renforçant leurs relations bilatérales avec le Maroc.
Depuis l’exemption de visa pour les ressortissants chinois en 2016, le nombre de touristes chinois au Maroc a considérablement augmenté, atteignant 106 000 en 2024. Les investissements chinois au Maroc se sont également intensifiés, notamment avec la participation au financement de projets d’infrastructure et la construction du complexe solaire Noor à Ouarzazate. En 2024, le Maroc est devenu la porte d’entrée de la Chine vers l’Union européenne, grâce à sa position géographique stratégique et ses accords de libre-échange avec les États-Unis et l’UE.  
Relations russo-marocaines :
La Russie, traditionnellement alliée de l’Algérie, a récemment renforcé ses liens avec le Maroc. Un accord de pêche conclu entre les deux pays a suscité des réactions en Algérie, perçues comme un réalignement des alliances régionales. De plus, le Maroc a fait de Russie une de ses grands fournisseurs en matière de céréales reléguant la France eu second rang. Rabat a diversifié ses partenariats militaires et économiques, incluant des accords avec les États-Unis et la Russie, envoyant ainsi un message fort à l’Union européenne sur sa capacité à diversifier ses alliances.