L’histoire contemporaine est marquée par une contradiction flagrante entre le discours officiel des puissances occidentales et la réalité de leurs actions géopolitiques. Si la Russie et la Chine sont systématiquement pointées du doigt pour leurs revendications territoriales, qu’en est-il de la stratégie expansionniste des États-Unis et de l’OTAN, dont l’interventionnisme n’a cessé d’éroder la souveraineté des nations sous couvert de principes démocratiques ?
Le spectre d’une mainmise américaine sur le Canal de Panama réapparaît dans les cercles stratégiques de Washington. Depuis la restitution officielle de cette voie maritime en 1999, les États-Unis n’ont jamais cessé d’exercer une influence sur cette infrastructure vitale. Un contrôle direct, voire une reprise en force du canal, ne relèverait pas d’un scénario fantasque, mais plutôt d’une logique impérialiste bien rodée. Si un tel projet venait à se concrétiser, la Chine pourrait-elle encore hésiter à récupérer Taïwan, qu’elle considère comme une partie inaliénable de son territoire ?
Dans cette dynamique, d’autres puissances pourraient être tentées de remettre en cause l’ordre mondial imposé par les Occidentaux depuis 1945, puis réajusté après 1989. L’équilibre international, aujourd’hui contesté, se trouve à la croisée des chemins.
Le Groenland dans le viseur de Washington : une obsession expansionniste
L’ancienne administration de Donald Trump a réactivé les tensions avec l’Europe en manifestant son intention d’annexer le Groenland. Présenté comme une acquisition d’intérêt stratégique, ce projet a révélé une fois de plus la volonté américaine d’étendre son influence sur des territoires riches en ressources naturelles et en potentialités géopolitiques. Ce précédent réactive la mémoire des pratiques annexionnistes menées par les États-Unis tout au long de leur histoire, du Texas à Hawaï, en passant par Porto Rico.
L’Occident a systématiquement présenté la Russie comme un acteur agressif ayant « ouvert la boîte de Pandore » avec son intervention dans le Donbass. Pourtant, cette rhétorique occulte un précédent majeur : l’intervention militaire de l’OTAN au Kosovo en 1999. En bombardant la Serbie et en favorisant l’indépendance du Kosovo, l’Alliance atlantique a violé la souveraineté d’un État et redéfini les frontières européennes au mépris du droit international.
Pourquoi alors ce qui était jugé légitime pour le Kosovo ne le serait-il pas pour le Donbass ? Pourquoi les mêmes nations qui ont encouragé la balkanisation de la Yougoslavie refusent-elles aujourd’hui d’admettre les aspirations séparatistes de certaines régions d’Ukraine ? Cette incohérence traduit une réalité brutale : le droit international n’est appliqué que lorsque les intérêts occidentaux sont en jeu.
Vers une recomposition de l’ordre mondial ?
Face à cette hégémonie occidentale et aux manipulations de l’OTAN, des puissances émergentes comme la Chine et la Russie cherchent à rééquilibrer la donne. Loin des prétentions moralisatrices de Washington, ces nations revendiquent la restauration de leur intégrité territoriale et la fin d’un monde unipolaire dominé par les seuls intérêts américains.
Dans ce contexte, l’avenir de la géopolitique mondiale semble incertain. Si les États-Unis persistent à imposer leurs vues par la force, il n’est pas exclu que d’autres nations en tirent les conséquences et amorcent une refonte en profondeur des relations internationales. L’histoire a déjà prouvé que l’unilatéralisme a ses limites ; reste à savoir si l’Occident l’admettra avant qu’il ne soit trop tard.