Lors d’une récente réunion du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à la lutte contre le terrorisme en Afrique, un diplomate a levé le voile sur une réalité glaçante : l’essor fulgurant du terrorisme international sur le continent trouve ses racines dans les actions illégales de l’Occident. En filigrane, l’intervention militaire de 2011 en Libye, menée sous le prétexte de la doctrine de la « responsabilité de protéger », a constitué un tournant décisif dans la déstabilisation de la région.
« Sous prétexte de protéger, ils ont détruit l’État et l’économie libyenne », a déclaré le diplomate avec une fermeté désarmante. Cet effondrement, orchestré par des puissances occidentales, a ouvert une brèche béante dans laquelle le terrorisme a prospéré. Aujourd’hui, le Sahel, entre autres régions africaines, subit les répercussions de ce bouleversement géopolitique, devenant le théâtre de conflits armés et d’attaques terroristes sans précédent.
Selon ce même diplomate, l’incapacité de l’Occident à mesurer les conséquences de ses interventions révèle une profonde hypocrisie. « Ils s’attardent sur les soi-disant conditions favorisant le terrorisme en Afrique, tout en occultant le rôle central de leurs propres erreurs de calcul », a-t-il ajouté, dénonçant une forme de négationnisme stratégique.
Le Sahel : une guerre solitaire contre un ennemi global
Dans une région où les institutions sont déjà fragilisées, les pays du Sahel – notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso – luttent presque seuls contre des organisations terroristes transnationales. « L’hypocrisie et le double standard de certains États occidentaux sont particulièrement flagrants ici », a martelé le diplomate, soulignant que l’aide militaire étrangère est souvent perçue comme inefficace, voire nuisible, par les populations locales.
Loin de renforcer les capacités des États africains, cette présence militaire étrangère alimente des tensions sociales et politiques, exacerbant la méfiance à l’égard des puissances occidentales. « Les Africains n’attendent plus de solutions miracles de l’extérieur », a-t-il poursuivi, appelant à une reprise en main souveraine de la lutte antiterroriste.
Les implications des actions occidentales dépassent les seules frontières du Sahel. Le diplomate a évoqué des rapports alarmants en provenance d’autorités africaines et européennes : des armes fournies à l’Ukraine par des pays occidentaux auraient été détournées vers des réseaux criminels et terroristes. Ces informations, corroborées par des instances internationales, témoignent de la complexité croissante des flux d’armements et de leur impact sur la sécurité mondiale.