L’Institut Confucius de Tunis a organisé jeudi une nouvelle édition du Forum sino-tunisien sur les échanges en sciences humaines au siège de l’Institut supérieur des Langues de Tunis (ISLT), en présence de représentants officiels des secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur de Tunisie, de représentants de l’ambassade de Chine en Tunisie, des enseignants de langue chinoise à l’ISLT et de bon nombre d’étudiants.
Le forum se tient jusqu’au 29 septembre courant avec une série de manifestations académiques, culturelles, scientifiques et estudiantines et une participation mixte sino-tunisienne. L’ouverture de l’événement a été marquée par la présence de l’ambassadeur de Chine en Tunisie Wan Li, de l’envoyé spécial du ministre tunisien des Affaires étrangères Slim Gueriani, de la directrice de l’Université de Carthage Nadia Mzoughi, du directeur de l’inspection générale de la pédagogie au ministère tunisien de l’Education Fathi Mohamed et du directeur de l’ISLT Hichem Messaoudi.
Selon la directrice chinoise de l’Institut Confucius de Tunis, Ru Xin, ce forum vise à renforcer les échanges sino-tunisiens en sciences humaines, à approfondir l’apprentissage et l’appréciation mutuels des deux civilisations et à promouvoir la prospérité commune des deux peuples amis ».
« FIERS DE PLUS DE 5 DECENNIES D’ECHANGES FRUCTUEUX »
« Cette importante co-commémoration du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays amis souligne l’harmonie et l’évolution constante de nos liens qui ont su résister aux multiples défis », a déclaré Mme Mzoughi, directrice de l’Université de Caethage.
« Nous sommes fiers, au nom de l’Université de Carthage, de plus de cinq décennies d’échanges avec la culture et langue chinoises, via un choix stratégique, à savoir l’enseignement du mandarin et la maitrise combinée des langues », a-t-elle affirmé.
En 2019, la scène académique tunisienne a vu la naissance du premier master de traduction arabe-chinois. Mme Mzoughi a expliqué : « Depuis plus de 20 ans, l’ISLT accueille annuellement des étudiants venus de plusieurs universités chinoises de renommée mondiale pour apprendre la culture et la langue arabes, d’autant plus que l’atmosphère de sécurité, d’ouverture et de tolérance en Tunisie a facilité, depuis 2014, la signature de bon nombre de conventions, et ce, pour des sessions intensives annuelles au profit de trente étudiants chinois. »
D’après elle, « cette collaboration fructueuse a donné naissance cette année à de nouveaux partenariats bilatéraux avec des établissements universitaires chinois très connus ». Des accords ont été signés début juillet écoulé suite à la visite en Tunisie d’une importante délégation d’une dizaine d’universitaires chinois », a-t-elle rappelé.
Pour sa part, l’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, a souligné : « Les relations sino-tunisiennes ont toujours maintenu un développement sain et stable, et la coopération entre les deux parties a donné des résultats fructueux. Les échanges et la coopération entre les peuples et les cultures constituent une partie importante de la coopération sino-tunisienne, couvrant divers aspects tels que la culture, l’éducation, la science et la technologie, le tourisme, etc., tout en jouant un rôle important dans le renforcement de la compréhension et de la confiance mutuelles entre les deux peuples. »
» La Tunisie a été l’un des premiers pays arabes et africains à proposer des cours de chinois dans les universités. Elle propose actuellement des cours de chinois dans 26 lycées, ce qui est également courant dans les pays arabes et africains. Après l’Institut Confucius de l’Université de Carthage, la Chine et la Tunisie discutent de la création d’un deuxième Institut Confucius avec l’Université de Sousse (principale province de la côte orientale du pays) « , a poursuivi M. Wan.
De plus en plus d’universités chinoises mènent des programmes d’échange d’étudiants et de coopération en matière de recherche avec les établissements d’enseignement supérieur tunisiens, et les deux parties ont réalisé de nouveaux progrès dans la coopération dans le domaine de la science et de la technologie, a conclu le diplomate chinois.
» RELATION NATALE AVEC LA LANGUE CHINOISE »
« Notre relation avec la langue chinoise est une sorte de relation natale (…) du fait que nous appartenons déjà à cet Orient depuis des siècles. Ainsi, avec cette collaboration sino-tunisienne, nous ne ferons que nourrir cet essor culturel souterrain au service de l’humanité toute entière », a confié à Xinhua le directeur de l’ISLT et co-directeur de l’Institut Confucius, Hichem Messaoudi.
D’après lui, « ce forum sino-tunisien est tellement important pour les Tunisiens du fait qu’il donne naissance, d’un côté, à une nouvelle pratique de coopération mais, de l’autre côté, enracine un héritage fructueux de plusieurs siècles entre les deux pays ».
» Cet événement pourrait constituer l’apogée de l’énorme travail bilatéral effectué tout au long des cinq dernières années, particulièrement en matière d’échanges culturels et scientifiques entre nos deux pays, admettant que les deux civilisations, chinoise et tunisienne, méritent tout l’intérêt », a-t-il ajouté.
Selon M. Messaoudi, pas moins de sept accords sont déjà sur les rails entre les eux pays, et fonctionnent désormais dans les domaines de l’éducation, la recherche scientifique et l’enseignement supérieur, y compris cinq conventions signées avec des universités chinoises, d’autant plus que 27 étudiants chinois débarquent, ce jour même, en Tunisie dans le cadre d’un cycle d’apprentissage de langue arabe.
Le premier institut culturel Confucius pour l’apprentissage de la langue chinoise a ouvert le 10 avril 2019 ses portes aux étudiants de l’Institut supérieur des langues de Tunis (ISLT).