Du 4 au 6 septembre, la capitale chinoise sera le théâtre du 9e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), un événement triennal clé qui s’alternant entre la Chine et l’Afrique. Ce rendez-vous diplomatique illustre le renforcement des liens stratégiques entre les deux partenaires, tandis que Pékin s’affirme comme un acteur incontournable sur la scène africaine. Pour cette édition, les chefs d’État africains convergent en masse vers Pékin, témoignant de l’importance capitale accordée aux relations sino-africaines dans leurs agendas respectifs.
Parmi les dirigeants africains se rendant à Pékin, Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, Brice Clotaire Oligui Nguema du Gabon, Faustin-Archange Touadéra de la République centrafricaine et Andry Rajoelina de Madagascar sont annoncés. Leur participation illustre leur volonté de consolider et d’approfondir les partenariats économiques et politiques avec la Chine, qui représente pour nombre de pays africains un partenaire commercial de poids et une source cruciale de financements d’infrastructures.
Également de la partie, Bassirou Diomaye Faye, récemment élu à la tête de son pays, effectuera son premier voyage officiel en Chine. Pour lui, ce sommet constituera une opportunité de souligner le renouveau diplomatique de son administration et de nouer de solides relations bilatérales avec Pékin.
En tant que coprésident du Focac, Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, jouera un rôle central durant ce sommet. Son engagement dans la promotion des intérêts africains et la coopération dans le cadre de ce forum est bien établi, et il prolongera sa présence à Pékin par une visite officielle d’État, renforçant ainsi les liens bilatéraux entre les deux nations.
Le président camerounais Paul Biya, réputé pour sa discrétion sur la scène internationale, est également attendu à ce sommet, sauf imprévu de dernière minute. Sa venue signalerait l’importance stratégique de la Chine pour le Cameroun, en particulier dans le domaine des infrastructures et des projets de développement durable.
Le Forum sur la coopération sino-africaine est bien plus qu’une simple rencontre au sommet. Il s’agit d’une plateforme essentielle pour déterminer les grandes orientations de la coopération sino-africaine pour les années à venir. À travers des sessions plénières et des rencontres bilatérales, les chefs d’État tenteront de négocier des accords qui répondent aux besoins croissants de leurs économies respectives tout en alignant leurs projets nationaux avec les ambitions chinoises de la Belt and Road Initiative.
La Chine, qui est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique depuis plus d’une décennie, représente une source significative de prêts et d’investissements. Elle est impliquée dans plusieurs projets d’infrastructure sur le continent, allant des chemins de fer aux centrales électriques, en passant par les ports. Cette relation économique florissante est toutefois accompagnée de critiques croissantes, certaines voix dénonçant le poids de la dette contractée par plusieurs pays africains vis-à-vis de Pékin.
Au cœur du sommet seront discutés les axes de financements futurs, le développement durable, et les échanges culturels, avec une attention particulière portée à la coopération technologique, secteur en pleine expansion. Par ailleurs, la question de la gouvernance, des droits de l’homme et de la souveraineté des États africains dans leurs partenariats commerciaux sera probablement au menu des discussions.
Pour la Chine, ce sommet représente une opportunité de réaffirmer son engagement en Afrique face à une concurrence internationale accrue, notamment de la part des États-Unis et de l’Union européenne. La présence massive des dirigeants africains à Pékin envoie un message fort sur la dynamique actuelle des relations internationales sur le continent, où la Chine continue de jouer un rôle influent.
Avec des discussions s’annonçant riches et intenses, le 9e sommet du Focac pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’histoire des relations sino-africaines, instaurant une nouvelle ère de coopération mutuellement bénéfique et de dialogue renforcé entre les deux géants du Sud.