L’objectif des règles est de partager la gestion des flux migratoires entre les États membres. Ursula von der Leyen : « Journée historique »
Selon le texte, les personnes qui ne remplissent pas les conditions d’entrée dans l’UE devront être soumises à une procédure de dépistage préalable à l’entrée, qui comprendra l’identification, la collecte de données biométriques, les contrôles de santé et de sécurité, pendant un maximum de sept jours. Le texte du Règlement sur les procédures d’asile (avril) prévoit des procédures plus rapides pour les demandes d’asile soumises après la procédure de dépistage. Le règlement a été approuvé dans deux textes législatifs. Le premier, adopté par 301 voix pour, 269 contre et 51 abstentions, prévoit une procédure plus rapide de reconnaissance ou de révocation de la protection internationale, applicable dans tous les États membres de l’UE et qui remplace les procédures nationales. Les procédures d’asile frontalières plus rapides – qui peuvent durer jusqu’à 12 semaines – peuvent être appliquées aux frontières extérieures de l’UE ou à proximité des zones de transit, tandis que les demandeurs d’asile dont les demandes seront rejetées doivent être rapatriés en moins de 12 semaines.
Les personnes considérées comme un danger pour la sécurité nationale ou l’ordre public, ou si le demandeur a trompé les autorités en présentant de fausses informations sur l’identité ou la nationalité, et celles provenant de pays dont le taux de reconnaissance de l’asile est inférieur à 20 pour cent, seront toujours soumises à la procédure d’asile frontalière (avril) immédiatement après le dépistage. Le texte sur la procédure de rapatriement aux frontières, en revanche, a été approuvé par 329 voix pour, 253 contre et 40 abstentions. En outre, la capacité adéquate au niveau de l’UE pour mener à bien les procédures frontalières sera de 30 mille postes d’accueil et les États membres devront s’assurer qu’ils seront en mesure d’effectuer les procédures frontalières sur leur territoire. Le règlement sur la gestion de l’asile et de la migration (Ramm), adopté par 322 voix pour, 266 contre et 31 abstentions, laisse essentiellement la tâche d’examiner la demande d’asile d’un migrant entré illégalement dans l’UE à l’État de premier atterrissage, qui devra continuer à gérer les premières procédures, à quelques exceptions particulières telles que les cas de regroupement familial, les diplômes obtenus dans un État membre, les rapports significatifs existants et la connaissance de la langue.
Selon le texte, cependant, tous les États membres devront contribuer à aider les pays de l’UE reconnus comme étant sous pression migratoire (États membres bénéficiaires), c’est-à-dire lorsque les arrivées de demandeurs sont d’une ampleur pour créer des obligations disproportionnées par rapport à la situation générale de l’UE et exigent une action de solidarité immédiate. En outre, en vertu du mécanisme convenu, un fonds de solidarité sera créé chaque année auquel tous les pays de l’UE devront contribuer par des re-placements (c’est-à-dire des transferts d’un demandeur ou d’un bénéficiaire de protection internationale du territoire d’un État membre bénéficiaire vers le territoire d’un État membre contributeur) et-ou des contributions financières, ou un soutien à des pays tiers. Le calcul de la contribution de chaque État membre sera basé sur la taille de la population (50 pour cent) et du PIB (50 pour cent), tandis que chaque pays sera libre de décider du type de contribution ou d’une combinaison de celles-ci.
Les États membres déclarés sous pression migratoire informeront plutôt le Conseil et la Commission de leur intention d’utiliser le mécanisme et pourront demander une déduction partielle ou totale de leurs contributions de solidarité. Le nouveau règlement, comme convenu, fixe le seuil minimum pour les relocations à 30 mille demandeurs et à 600 millions de contribution financière. En cas d’engagement insuffisant pour les relocements, un État membre bénéficiaire peut demander aux autres États membres d’assumer la responsabilité d’examiner les demandes de protection internationale des personnes qui doivent être rapatriées dans l’État membre bénéficiaire, au lieu de contribuer aux relocations. Les contributions financières soutiendront les actions de l’UE en matière de migration, d’accueil et d’asile. Les États membres peuvent également soutenir des actions dans les pays tiers ou en relation avec ces derniers qui ont un impact direct sur les flux migratoires vers l’UE.
Le soutien financier peut également être destiné à améliorer les systèmes d’asile, d’accueil et de migration du pays tiers concerné, y compris pour les programmes de rapatriement volontaire assisté et de réintégration. Pour répondre à une augmentation soudaine des arrivées, le nouveau Pacte prévoit plutôt le Règlement sur les crises et les cas de force majeure, qui établit un mécanisme pour assurer la solidarité et des mesures de soutien aux États membres confrontés à un afflux exceptionnel de ressortissants de pays tiers, ce qui pourrait entraîner l’effondrement du système national d’asile. Pour être considérée comme une crise, la situation doit rendre les services d’asile, d’accueil, de protection des mineurs ou le système de rapatriement d’un État membre donné inexploitables, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur le fonctionnement du système d’asile commun de l’UE.
Les règles s’appliqueront également aux situations où un pays tiers ou un acteur non étatique hostile tente d’encourager ou de faciliter le mouvement des ressortissants de pays tiers et des apatrides vers les frontières extérieures de l’UE ou vers un État membre, dans le but de déstabiliser le pays. Face à une crise, l’État membre concerné devra soumettre une demande motivée à la Commission, qui évaluera la situation dans un délai de deux semaines et prendra une décision sur la présence ou non de la situation de crise. Le texte a été adopté aujourd’hui par 301 voix pour, 272 contre et 46 abstentions. Enfin, dans les situations d’afflux massif, le seuil de la procédure frontalière s’appliquera aux demandeurs ayant un taux de reconnaissance allant jusqu’à 50 pour cent, tandis que dans les situations d’exploitation, la procédure frontalière sera appliquée à toutes les arrivées, avec un seuil porté à 100 pour cent. Dans les situations d’exploitation, après une évaluation individuelle, les personnes vulnérables et les familles avec des enfants de moins de 12 ans pourraient être exclues de la procédure frontalière.
Enfin, le Pacte prévoit la réforme d’Eurodac, qui vise à identifier plus efficacement ceux qui arrivent sur le territoire de l’UE en ajoutant aux empreintes digitales des images du visage aux bases de données d’empreintes digitales existantes et des informations supplémentaires, notamment le nom, le prénom, la nationalité, la date et le lieu de naissance. Les autorités incluront également des informations sur les décisions d’expulsion et de rapatriement ou de relocation de la personne. Les règles s’appliqueront désormais également aux enfants à partir de six ans, et non plus à partir de 14 ans, comme précédemment. Le texte a été adopté par 404 voix pour, 202 contre et 16 abstentions. Le Parlement a également soutenu de nouvelles normes uniformes pour tous les États membres en ce qui concerne la reconnaissance du statut de réfugié ou de protection subsidiaire et en ce qui concerne les droits accordés à ceux qui ont les conditions requises pour obtenir la protection. Les États membres devront évaluer la situation dans le pays d’origine sur la base des informations fournies par l’Agence européenne pour l’asile et le statut de réfugié sera révisé régulièrement. Les demandeurs de protection doivent rester sur le territoire de l’État membre responsable de leur demande ou dans lequel la protection a été accordée. Le texte a été adopté par 340 voix pour, 249 contre et 34 abstentions.
Le texte législatif pour l’accueil des demandeurs d’asile a également été approuvé le jour même, selon lequel les États membres devront garantir des normes d’accueil équivalentes pour les demandeurs d’asile en ce qui concerne, par exemple, le logement, l’école et les soins de santé. Les candidats enregistrés pourront commencer à travailler au plus tard six mois après le dépôt de la demande. Les conditions de détention et la restriction de la liberté de mouvement seront réglementées, afin de dissuader les demandeurs de se déplacer au sein de l’UE. L’acte, présenté, a été adopté par 398 voix pour, 162 contre et 60 abstentions. Dernier texte approuvé est celui d’une voie sûre et légale vers l’Europe. Dans le cadre d’un nouveau cadre sur la réinstallation et l’admission humanitaire, les États membres proposeront, sur une base volontaire, d’accueillir les réfugiés reconnus par l’Unhcr en provenance de pays tiers, qui se rendront sur le territoire de l’UE de manière légale, organisée et sûre. Le projet de loi a été adopté par 452 voix pour, 154 contre et 14 abstentions.