L’ancien chef d’État ivoirien Laurent Gbagbo a officiellement marqué son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2025, lors d’une allocution devant ses partisans ce week-end. Bien que sa candidature ne soit pas encore formalisée, cet ex-président, figure clivante de l’histoire politique nationale, a lancé un appel solennel à ses soutiens pour « construire une dynamique populaire » en sa faveur.
Porté par une rhétorique combative, Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2011, mise sur son image de symbole de résistance pour séduire un électorat jeune et urbain. Les observateurs soulignent son aptitude intacte à mobiliser les foules, notamment parmi la jeunesse, qui voit en lui un porte-étendard des luttes pour la justice sociale et la souveraineté nationale. Son retour, après une décennie d’absence marquée par son procès à la Cour pénale internationale (acquitté en 2021), relance les débats sur l’équilibre des forces politiques.
Une course électorale sous tensions
La compétition s’annonce acharnée face à des rivaux de poids. Le président sortant Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, pourrait briguer un quatrième mandat, une perspective contestée en raison des limites constitutionnelles fixées à deux mandats. Si son camp évoque une interprétation « technique » du texte, l’opposition dénonce une manœuvre antidémocratique. Parallèlement, Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a récemment opéré un virage symbolique en renonçant à sa nationalité française pour satisfaire aux critères d’éligibilité. Son entrée dans la course incarne une volonté de renouveau, mais aussi les fractures historiques entre élites politiques.
Cette élection s’annonce comme un test crucial pour la stabilité du pays, encore marqué par les violences post-électorales de 2010-2011. Entre nostalgie d’un passé idéalisé et aspirations à un renouveau, les Ivoiriens devront naviguer entre des figures polarisantes, dans un contexte régional volatile. La communauté internationale, attentive, espère un processus apaisé, garant de la réconciliation nationale.
*À suivre.*