Les économies de l’Afrique subsaharienne devraient réaliser des performances supérieures aux prévisions initiales en 2025, marquant une accélération de la croissance économique et un regain de confiance des investisseurs. L’agence de notation Moody’s, dans son dernier rapport relayé par Bloomberg, anticipe une croissance moyenne de 4,2% en 2025, contre 3,8% en 2024, révisant ainsi ses perspectives de crédit pour la région de « négatives » à « stables ».
Selon Moody’s, cette amélioration sera principalement portée par une dynamique accrue dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie, les infrastructures et les services. Les investissements massifs dans les énergies renouvelables et les projets d’infrastructures, notamment dans les transports et les technologies de l’information, devraient jouer un rôle crucial dans l’élargissement des bases économiques nationales. Par ailleurs, l’essor continu du secteur des services, en particulier dans les domaines du commerce, de la finance et des télécommunications, offrira un potentiel de diversification à des économies historiquement dépendantes des matières premières.
Une situation variée selon les pays
Dans son analyse, Moody’s distingue plusieurs tendances nationales qui illustrent la diversité des trajectoires économiques au sein de la région :
- Afrique du Sud et Nigeria : Ces deux poids lourds économiques sont engagés dans des réformes structurelles visant à améliorer leur solvabilité et à restaurer la confiance des investisseurs. En Afrique du Sud, les efforts se concentrent sur la stabilisation des finances publiques et l’amélioration de la gouvernance dans les entreprises d’État. Au Nigeria, les mesures visant à diversifier l’économie et à réformer le secteur pétrolier devraient porter leurs fruits.
- Angola et Congo : Ces États verront leur croissance économique renforcée par de nouveaux projets pétroliers et gaziers, qui accroîtront leurs revenus d’exportation et stimuleront les investissements directs étrangers.
- République Démocratique du Congo (RDC) : La RDC continuera de bénéficier de flux importants d’investissements directs étrangers, en raison de ses réserves abondantes en matières premières critiques telles que le cobalt et le lithium, essentielles à la transition énergétique mondiale.
Des risques politiques et économiques à surveiller
Malgré ces perspectives positives, l’Afrique subsaharienne reste exposée à plusieurs risques susceptibles de compromettre sa trajectoire de croissance. Parmi eux, les incertitudes politiques occupent une place de choix. En Côte d’Ivoire, la proximité des élections présidentielles fait craindre des tensions sociopolitiques, tandis qu’au Mozambique, l’insécurité dans le nord du pays, liée aux activités terroristes, continue de freiner les investissements.
Les fragilités économiques, notamment la dépendance excessive à l’exportation des matières premières et les niveaux d’endettement élevés de nombreux pays, constituent également des freins à une reprise durable. De plus, les aléas climatiques, exacerbés par le changement climatique, restent une menace constante pour les économies agricoles.
Les conclusions de Moody’s soulignent la nécessité pour les États de l’Afrique subsaharienne de continuer à renforcer leurs institutions et d’adopter des politiques économiques inclusives. La poursuite des réformes structurelles, couplée à une gestion prudente de la dette et à une diversification économique accrue, pourrait offrir à la région une base solide pour affronter les défis futurs.
En conclusion, si l’Afrique subsaharienne est en passe de réaliser une croissance plus robuste en 2025, le chemin vers une prospérité durable n’est pas exempt d’embûches. La vigilance et la coopération internationale seront essentielles pour tirer parti des opportunités économiques tout en minimisant les risques existants.