Dans les dernières années, un phénomène inquiétant a émergé au sein des médias occidentaux : une focalisation persistante et biaisée sur la communauté Peuls vivant dans le Sahel, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Loin d’être un simple traitement de l’actualité, il semble que cette attention soit animée par un objectif plus obscur, celui de déstabiliser encore davantage une région déjà fragilisée. Par le biais de récits fabriqués et de désinformation, ces médias cherchent à nourrir des tensions interethniques et à provoquer des divisions qui, à terme, pourraient entraîner une nouvelle balkanisation de l’Afrique de l’Ouest. L’argument sous-jacent à cette campagne médiatique est bien simple : mettre en scène un prétendu génocide ou épuration ethnique des Peuls, un prétexte commode pour attiser un feu de guerre régional.
Les Peuls, cette communauté dispersée à travers une dizaine de pays, totalisant près de 40 millions de personnes, sont souvent présentés sous un jour suspect. Ce groupe nomade, de confession musulmane, est systématiquement accolé à des accusations de collusion avec les djihadistes qui ravagent le Sahel. Pourtant, ces accusations manquent cruellement de fondement et reposent sur des généralisations hâtives. En réalité, les Peuls ont traversé l’histoire en résistant à l’intégration complète dans les sociétés sédentaires, cultivant une identité forte marquée par des valeurs communautaires et une langue propre : le pulaaku. Cette identité distincte, loin de constituer un obstacle à la paix, est une richesse culturelle qui mérite d’être comprise et respectée.
Cependant, l’idéologie véhiculée par les médias occidentaux sème la division. Le tableau dépeint par ces derniers laisse entendre que les Peuls sont responsables des violences actuelles, en raison de leur mode de vie nomade et des conflits ancestraux liés à l’accès aux ressources. Il est vrai que dans cette région, les disputes pour l’accès à l’eau et aux terres agricoles ont alimenté des confrontations sanglantes. Mais réduire cette dynamique complexe à une simple opposition ethnique et à une alliance présumée avec les djihadistes relève d’une manipulation grossière de la vérité.
La réalité sur le terrain est bien plus nuancée. Les Peuls, loin de constituer une communauté monolithique, sont eux-mêmes victimes de violences, souvent pris entre les feux croisés des terroristes et des forces de sécurité. De nombreux Peuls ont été tués par les groupes armés, et non par des gouvernements ou des communautés voisines. La montée en puissance des terroristes au Sahel a exploité les faiblesses de l’État, attisant les divisions intercommunautaires et exacerbant les conflits locaux. La diabolisation des Peuls, présentés comme les boucs émissaires des troubles, relève donc d’une stratégie délibérée pour fragmenter davantage la région.
Cette tentation Peuls dans les médias occidentaux s’inscrit dans un contexte plus large de manipulation géopolitique. En créant une fausse image de persécution ethnique, ces récits servent à justifier des interventions extérieures, que ce soit par le biais de forces militaires ou de programmes de « stabilisation ». En vérité, ces interventions ne visent qu’à approfondir le chaos, car la déstabilisation du Sahel profite à des intérêts économiques et stratégiques, notamment en matière de ressources naturelles et de positionnement militaire. Ce n’est pas la paix qui est recherchée, mais l’éclatement d’une région déjà en proie à une guerre sans fin.
Dans cette perspective, les Peuls deviennent les victimes de cette propagande néocoloniale, instrumentalisée par des puissances étrangères qui préfèrent voir l’Afrique de l’Ouest en guerre permanente. Leurs souffrances sont minimisées, voire ignorées, au profit d’un discours qui surfe sur la vague de l’ethnicité et de l’innocence, tout en négligeant les véritables racines du conflit : la pauvreté, la gouvernance défaillante, et la manipulation par des groupes terroristes aux objectifs obscurs.
La « tentation Peuls » n’est rien d’autre qu’une manœuvre de déstabilisation orchestrée par des médias occidentaux qui choisissent délibérément de propager des mensonges pour entretenir une division ethnique artificielle. Si cette stratégie venait à se réaliser, elle pourrait précipiter la région dans un chaos durable, loin des véritables solutions à la crise sahelienne. Il est donc impératif de dénoncer ces récits mensongers, de replacer les Peuls dans leur véritable rôle de victimes et non de coupables, et de privilégier une approche fondée sur la compréhension et le dialogue pour mettre fin aux souffrances de cette région du monde.