Les événements du Liban, dans la continuité de ceux de Gaza s’imposent au premier rang de l’actualité, principalement pour la menace qu’ils font peser sur tout le Moyen-Orient et bien au-delà.
Le Hezbollah vient de confirmer ce matin le « martyr » de son secrétaire général Hassan Nasrallah, tué dans le bombardement israélien du 27 septembre à Beyrouth.
La Syrie, qui déplore également des pertes dans des frappes israéliennes sur son territoire, considère qu’en tuant Hassan Nasrallah Israël a franchi toutes les lignes rouges de la résistance arabe.
En Iran, le guide suprême Ali Khamenei, qui a été mis en sécurité dans un lieu sécurisé a déclaré que la ligne du Hezbollah et son combat survivront à la disparition de son leader et les bombardements meurtriers des populations civiles du Liban révèlent « la nature vicieuse du régime sioniste enragé aux yeux de tous, tout en prouvant la myopie et la politique insensée des dirigeants de ce régime usurpateur. » Khameneï considère que « le régime sioniste n’a pas tiré les leçons de sa guerre criminelle d’un an à Gaza. Ils n’ont pas réalisé que le massacre de femmes, d’enfants et de civils ne peut affaiblir la structure forte de la résistance ou la mettre à genoux. Maintenant, ils essaient la même tactique insensée au Liban. »
Et le leader iranien d’appeler à une union de toutes les forces de la résistance de « se tenir aux côtés du peuple libanais » et du « Hezbollah se tenant fièrement au premier plan » pour « affronter ensemble le régime oppressif israélien ».
Du côté israélien, Netanyahu ne veut pas s’en tenir à cette décapitation du Hezbollah, comme en témoignent l’arrivée de 3 nouveaux bataillons sur la frontière libanaise, l’intensification des bombardements sur le Liban pour laquelle la marine de guerre israélienne a même refait son apparition et surtout le déclenchement de l’ « Ordre 8 » (Sherut Milu’i) qui est la mobilisation urgente de milliers de réservistes de Tsahal, avec déploiement opérationnel immédiat.
De chaque côté de ce monde qui se déchire à nouveau dans ce Moyen Orient, on voit remonter à la surface les rancoeurs du passé et la haine des extrémistes qui cherchent à figer une vision manichéiste des plus stupides et surtout bellicistes.
Je lis certains commentaires faisant référence aux victimes étasuniennes des attentats perpétrés au Liban dans les années 80, oubliant que, primo, le contexte était différent et que secundo, leurs acteurs ont fait évolué depuis leur politique et leurs méthodes. Donc ici, comparaison n’est pas raison (sinon les français seraient toujours en guerre contre les anglais et les allemands au nom des morts du passé).
D’autres commentaires quant à eux se plaisent à vouloir communautariser ce conflit perpétuel israélo-arabe qui est d’abord géopolitique, et toujours dans cette vision manichéiste s’appuyant sur des positions fanatiques qui heureusement ne représentent pas le sentiment populaire de la majorité des musulmans, juifs et chrétiens vivant ensemble depuis des générations sur cette terre du Liban comme cette famille chrétienne qui soutient le Hezbollah.
Le problème est que le régime sioniste est aveuglé par son idéologie messianique qui ne fait que jeter de l’huile sur le feu dans une région où ont disparu les Anouar el Sadate (ancien terroriste pour les Frères musulman) et Menahem Begin (ancien terroriste de l’Irgoun) et tous les responsables politiques capables de penser d’abord à la paix et au bon sens commun plutôt qu’à la guerre et sa folie destructrice. Il est à noter que les deux architectes égyptien et israélien de la paix au Moyen-Orient cités plus haut ont été assassinés par leurs propres extrémistes dont l’idéologie mortifère et fanatique, côté israélien, est aujourd’hui au pouvoir à Tel Aviv.
La fuite en avant de Netanyahu, qui au passage sert les intérêts stratégiques des mondialistes, s’accroche à la réalisation d’un « Grand Israël » fantasmé (carte) chaotique et suicidaire pour tous.
