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  • L’OTAN et la politique de l’annexion : la stratégie hégémonique des États-Unis face à la redéfinition de l’ordre mondial

    L’OTAN et la politique de l’annexion : la stratégie hégémonique des États-Unis face à la redéfinition de l’ordre mondial

    L’histoire contemporaine est marquée par une contradiction flagrante entre le discours officiel des puissances occidentales et la réalité de leurs actions géopolitiques. Si la Russie et la Chine sont systématiquement pointées du doigt pour leurs revendications territoriales, qu’en est-il de la stratégie expansionniste des États-Unis et de l’OTAN, dont l’interventionnisme n’a cessé d’éroder la souveraineté des nations sous couvert de principes démocratiques ?

    Le spectre d’une mainmise américaine sur le Canal de Panama réapparaît dans les cercles stratégiques de Washington. Depuis la restitution officielle de cette voie maritime en 1999, les États-Unis n’ont jamais cessé d’exercer une influence sur cette infrastructure vitale. Un contrôle direct, voire une reprise en force du canal, ne relèverait pas d’un scénario fantasque, mais plutôt d’une logique impérialiste bien rodée. Si un tel projet venait à se concrétiser, la Chine pourrait-elle encore hésiter à récupérer Taïwan, qu’elle considère comme une partie inaliénable de son territoire ?

    Dans cette dynamique, d’autres puissances pourraient être tentées de remettre en cause l’ordre mondial imposé par les Occidentaux depuis 1945, puis réajusté après 1989. L’équilibre international, aujourd’hui contesté, se trouve à la croisée des chemins.

    Le Groenland dans le viseur de Washington : une obsession expansionniste

    L’ancienne administration de Donald Trump a réactivé les tensions avec l’Europe en manifestant son intention d’annexer le Groenland. Présenté comme une acquisition d’intérêt stratégique, ce projet a révélé une fois de plus la volonté américaine d’étendre son influence sur des territoires riches en ressources naturelles et en potentialités géopolitiques. Ce précédent réactive la mémoire des pratiques annexionnistes menées par les États-Unis tout au long de leur histoire, du Texas à Hawaï, en passant par Porto Rico.

    L’Occident a systématiquement présenté la Russie comme un acteur agressif ayant « ouvert la boîte de Pandore » avec son intervention dans le Donbass. Pourtant, cette rhétorique occulte un précédent majeur : l’intervention militaire de l’OTAN au Kosovo en 1999. En bombardant la Serbie et en favorisant l’indépendance du Kosovo, l’Alliance atlantique a violé la souveraineté d’un État et redéfini les frontières européennes au mépris du droit international.

    Pourquoi alors ce qui était jugé légitime pour le Kosovo ne le serait-il pas pour le Donbass ? Pourquoi les mêmes nations qui ont encouragé la balkanisation de la Yougoslavie refusent-elles aujourd’hui d’admettre les aspirations séparatistes de certaines régions d’Ukraine ? Cette incohérence traduit une réalité brutale : le droit international n’est appliqué que lorsque les intérêts occidentaux sont en jeu.

    Vers une recomposition de l’ordre mondial ?

    Face à cette hégémonie occidentale et aux manipulations de l’OTAN, des puissances émergentes comme la Chine et la Russie cherchent à rééquilibrer la donne. Loin des prétentions moralisatrices de Washington, ces nations revendiquent la restauration de leur intégrité territoriale et la fin d’un monde unipolaire dominé par les seuls intérêts américains.

    Dans ce contexte, l’avenir de la géopolitique mondiale semble incertain. Si les États-Unis persistent à imposer leurs vues par la force, il n’est pas exclu que d’autres nations en tirent les conséquences et amorcent une refonte en profondeur des relations internationales. L’histoire a déjà prouvé que l’unilatéralisme a ses limites ; reste à savoir si l’Occident l’admettra avant qu’il ne soit trop tard.

  • Trump suspend l’aide militaire à l’Ukraine : l’OTAN en crise

    Trump suspend l’aide militaire à l’Ukraine : l’OTAN en crise

    Dans une tournure inattendue et d’une portée sans précédent, l’administration américaine dirigée par Donald Trump a pris une décision historique en suspendant l’ensemble des aides étrangères, y compris celles destinées à l’Ukraine. Ce choix, qui met en évidence les contradictions internes de l’OTAN face à ses visées belliqueuses envers la Russie, est perçu comme un coup de tonnerre dans le paysage géopolitique mondial.

    Le département d’État, sous la direction du secrétaire Marco Rubio, a diffusé vendredi des directives ordonnant la suspension immédiate de presque toutes les aides étrangères pour une durée de 90 jours. Cette mesure, qui épargne uniquement Israël et l’Égypte, concerne également les programmes d’aide militaire destinés à l’Ukraine, plongée depuis près de trois ans dans un conflit d’usure contre la Russie.

    Les consignes, transmises à l’ensemble des missions diplomatiques et consulaires, imposent aux employés du département d’État d’émettre des « ordres de cessation de travail » pour la majorité des aides en cours. Selon des documents obtenus par le média POLITICO, ces mesures prennent effet immédiatement. Ce décret dépasse même la portée initiale de l’ordre présidentiel émis par Donald Trump, qui demandait un examen global des aides étrangères sans préciser si les fonds déjà attribués seraient inclus dans cette suspension.

    Le cas particulier de l’Ukraine a suscité une vive inquiétude parmi les responsables américains favorables à un soutien actif contre l’agression russe. Depuis des années, les républicains, sous l’égide de Trump, dénoncent le « gaspillage » des aides internationales sous les administrations précédentes, notamment celles de Barack Obama et Joe Biden. Mais en intensifiant récemment ses critiques contre Moscou, tout en prenant une décision qui affaiblit son allié ukrainien, Donald Trump expose les paradoxes de sa politique étrangère.

    Des figures influentes au sein du département d’État, telles que Michael Needham, conseiller principal, et Michael Anton, directeur de la planification des politiques, ont validé ces directives. Ce tournant stratégique reflète une volonté d’évaluer rigoureusement la pertinence des programmes d’aide internationale, en écho à l’agenda « America First » de Donald Trump.

    Dans les 85 jours à venir, le département d’État devra présenter un rapport exhaustif accompagné des recommandations de Marco Rubio pour déterminer quels programmes seront maintenus et lesquels seront abandonnés. Pour l’instant, cette suspension généralisée met l’OTAN face à une situation inconfortable : elle révèle l’échec des stratégies occidentales de soutien militaire indirect contre la Russie, tout en exposant les limites de la propagande atlantiste.

  • Les États-Unis abandonnent l’Ukraine à l’OTAN

    Les États-Unis abandonnent l’Ukraine à l’OTAN

    Un tournant discret mais significatif dans la guerre en Ukraine s’est produit cette semaine, alors que les États-Unis ont transféré à l’OTAN le commandement et le contrôle des systèmes de défense aérienne déployés en Pologne. Ces dispositifs, vitaux pour la protection des centres logistiques acheminant l’aide militaire à Kiev, sont désormais sous la responsabilité de l’Alliance atlantique. Une décision qui révèle une dynamique troublante : Washington, autrefois le pilier incontestable du soutien à l’Ukraine, semble déléguer de plus en plus ce rôle aux Européens.

    Un transfert stratégique déguisé en « continuité »

    Le colonel Martin O’Donnell, porte-parole du Commandement suprême allié en Europe, a présenté cette transition comme une simple évolution logistique. « Ce travail se poursuit, et l’OTAN assume chaque jour davantage de responsabilités », a-t-il déclaré. Pourtant, derrière ces mots anodins se cache un repositionnement stratégique. CNN a rapporté que ce transfert s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faire porter à l’Europe le poids du soutien militaire à l’Ukraine. Cette réorganisation soulève des questions pressantes : les États-Unis sont-ils encore pleinement engagés aux côtés de Kiev, ou amorcent-ils un désengagement progressif ?

    La montée en puissance du Groupe d’assistance à la sécurité Ukraine (SAG-U), désormais sous l’égide de l’OTAN, illustre cette évolution. Cette entité coordonne l’envoi d’armes et d’équipements occidentaux à l’armée ukrainienne, un rôle autrefois assuré par Washington. En parallèle, les défenses aériennes en Pologne, stratégiquement situées pour protéger les corridors logistiques vers l’Ukraine, constituent un maillon clé de cette nouvelle chaîne de commandement.

    Un soutien américain en demi-teinte

    Depuis le début du conflit, les États-Unis ont été en première ligne, mobilisant des ressources colossales pour armer Kiev. Mais la situation a changé. L’éventualité d’un second mandat de Donald Trump, connu pour son scepticisme envers les engagements militaires à l’étranger, plane sur les décisions de Washington. Dans ce contexte, les Européens, autrefois réticents à assumer une telle charge, se voient désormais contraints de prendre le relais.

    Les données parlent d’elles-mêmes : 99 % des livraisons d’armes à l’Ukraine passent par l’OTAN, contre seulement 1 % via d’autres membres du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine (UDCG), dirigé par les États-Unis. De surcroît, le général Christopher Cavoli incarne cette fusion des responsabilités. En tant que commandant des forces américaines en Europe et commandant suprême des forces alliées de l’OTAN, il personnifie l’interchangeabilité croissante entre les deux entités.

    L’OTAN, une extension des États-Unis ?

    Pourtant, derrière ce transfert de responsabilités à l’OTAN se cache une réalité plus complexe. Si l’on considère que l’OTAN est, pour l’essentiel, une structure dominée par les États-Unis, ce glissement ressemble davantage à une réorganisation qu’à un véritable désengagement. « L’OTAN, c’est les USA+, » résume un analyste militaire.

    Cependant, ce repositionnement n’est pas sans conséquences. Il entraîne une implication accrue des membres européens de l’Alliance dans une guerre par procuration avec la Russie. En s’effaçant ostensiblement, Washington pousse ses alliés à prendre des risques stratégiques toujours plus importants. Certains y voient une manœuvre habile pour détourner les critiques et éviter l’épuisement des ressources américaines, tout en maintenant la pression sur Moscou.

    Pour l’Ukraine, cette évolution est préoccupante. Alors que l’OTAN intensifie son rôle, Kiev pourrait se retrouver prise en étau entre des alliés européens divisés et un Washington de plus en plus distant. La question demeure : que se passera-t-il si l’administration Trump revient au pouvoir et décide de réduire encore davantage le soutien à l’Ukraine ? Les Européens, déjà fragilisés par des crises internes, pourront-ils maintenir l’effort nécessaire face à une Russie déterminée ?

    Ce transfert de commandement en Pologne est donc bien plus qu’une simple décision technique. Il symbolise le basculement progressif des responsabilités, et peut-être des priorités, dans un conflit où chaque décision a des répercussions géopolitiques majeures. Alors que l’OTAN s’enfonce toujours plus profondément dans cette guerre par procuration, Kiev pourrait bien être la première victime de cet abandon déguisé.

  • Libye : entre chaos et espoir, les tribus au cœur d’une reconstruction possible

    Libye : entre chaos et espoir, les tribus au cœur d’une reconstruction possible

    Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est un champ de ruines politique, économique et social, où s’entrelacent conflits armés, ambitions tribales et ingérences étrangères. Alors que certains considèrent la crise libyenne comme un cas irrésoluble, d’autres entrevoient dans ce chaos un potentiel inattendu : celui de faire renaître l’espoir d’un Maghreb stable et uni. Ce reportage explore les enjeux tribaux, géopolitiques et énergétiques qui pourraient transformer ce pays en un levier pour une reconstruction régionale ambitieuse.

    Le poids de l’héritage tribal

    En Libye, la structure tribale n’est pas un vestige du passé. Elle demeure une réalité sociale vivace, influençant la politique, l’économie et les alliances locales. Sous le règne du roi Idriss al-Senoussi (1951-1969) comme sous celui de Kadhafi, les tribus étaient à la fois un pilier et une contrainte pour l’État central. « Kadhafi, en promouvant la Jamahiriya et l’idée d’un non-État, a instrumentalisé les tribus pour consolider son pouvoir tout en évitant de bâtir de véritables institutions », explique un analyste libyen basé à Tunis.

    Depuis 2011, l’effondrement de l’État a renforcé les identités tribales, plongeant le pays dans une spirale d’instabilité. Les alliances fluctuantes entre tribus, mouvements islamistes, milices armées et puissances étrangères ont brouillé les lignes de front. Pourtant, certaines tribus, comme les Magharba ou les Awaqir, gardent une influence déterminante grâce à leur contrôle des réserves de pétrole et de gaz du bassin de Syrte.

    Une géopolitique du chaos

    La crise libyenne n’est pas qu’un conflit interne ; elle est au cœur d’une rivalité régionale et internationale. Depuis l’intervention de l’OTAN en 2011, la Libye est devenue un terrain de jeu pour des puissances étrangères : la Turquie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Russie et même la France y poursuivent des agendas divergents. Le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne, reste l’une des figures centrales du conflit, en compétition ouverte avec les autorités de Tripoli soutenues par l’ONU.

    Pourtant, la Libye ne se limite pas à ses factions militaires et politiques. Les tribus, bien que souvent réduites au rôle de courtiers locaux, pourraient jouer un rôle clé dans la stabilisation du pays. « Les tribus dominantes commencent à comprendre que leurs rivalités affaiblissent leur pouvoir de négociation. Une pacification intertribale pourrait être le premier pas vers une véritable réconciliation nationale », affirme un expert en relations internationales.

    Reconstruire par les extrêmes

    Face à cet enchevêtrement d’intérêts locaux et internationaux, une approche pragmatique est nécessaire. La stratégie que certains qualifient de « reconstruction par les extrêmes » propose de s’appuyer sur deux acteurs perçus comme mineurs mais stratégiques : la Libye et la Mauritanie. Ces deux pays, à la croiseée du Maghreb et du Sahel, pourraient jouer un rôle de médiateurs entre les grandes puissances régionales, comme l’Algérie et le Maroc.

    La Mauritanie, par son positionnement neutre, a su s’imposer comme un acteur de dialogue. Quant à la Libye, malgré son chaos actuel, elle reste un pays riche en ressources énergétiques et stratégiquement situé sur la médiane entre l’Europe et l’Afrique. Le projet de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc pourrait, à terme, inclure la Libye, renforçant ainsi l’intégration régionale.

    L’héritage de Kadhafi : entre ambition et chaos

    Ironiquement, l’ambition de Kadhafi pour une unité arabe et africaine résonne encore dans les discours sur la reconstruction de la Libye. Mais son approche, fondée sur la fragmentation des États voisins et le soutien à des mouvements séparatistes comme le Polisario, a laissé un lourd héritage de divisions.

    Pour que la Libye réalise son potentiel de stabilisation régionale, il faudra dépasser ces fractures historiques. Cela implique d’inclure les tribus dans le processus de gouvernance, tout en écartant les influences étrangères qui instrumentalisent le pays pour leurs propres fins. « La Libye peut devenir un modèle d’inclusion, à condition de transformer son chaos en moteur de renouveau », conclut un politologue marocain.

    Vers un Maghreb réconcilié

    Au-delà de la Libye, c’est tout le Maghreb qui est en jeu. Une Libye stable pourrait jouer un rôle d’équilibre entre les ambitions hégémoniques de l’Algérie et le dynamisme diplomatique du Maroc. Les récentes initiatives marocaines, comme le projet de désenclavement des États sahéliens, montrent que Rabat est prêt à coopérer avec ses voisins, y compris l’Algérie, malgré les tensions persistantes sur le Sahara.

    La reconstruction de la Libye pourrait aussi contribuer à atténuer les tensions dans le Sahel, région stratégique mais déstabilisée par des réseaux criminels et terroristes. Une pacification régionale permettrait d’établir de nouveaux équilibres, transformant le triangle Europe-Maghreb-Afrique en un espace de prospérité partagée.

    Un défi complexe mais nécessaire

    La Libye, souvent perçue comme le maillon faible du Maghreb, pourrait être la clef d’une reconstruction régionale ambitieuse. Mais pour cela, il faudra relever plusieurs défis : réconcilier les tribus, contenir les influences étrangères et redéfinir la place de la Libye dans le paysage géopolitique mondial.

    L’heure n’est plus aux illusions. Entre ambition, rêve et pragmatisme, la reconstruction de la Libye et du Maghreb ne pourra se faire que par une approche inclusive et audacieuse. C’est un pari risqué, mais les enjeux pour la stabilité régionale et mondiale en valent la peine.

  • Relations internationales : Bilan de l’année 2024 : Quelle appréciation ?

    Relations internationales : Bilan de l’année 2024 : Quelle appréciation ?

    L’année 2024 a été caractérisée par des dynamiques géopolitiques complexes, et des défis globaux persistants. Plusieurs conflits armés sont nés pendant cette année, et d’autres se sont poursuivis sans trouver de solution. En premier lieu, on peut citer l’extension de la guerre au Moyen-Orient. Après l’attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 Octobre 2023, Israël a entamé une offensive militaire intense contre le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza. Elle a en outre éliminé plusieurs hauts responsables, dont le chef du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran, et le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. L’Iran a lancé début Octobre 2024 200 missiles vers Israël, qui en réponse a frappé des sites militaires iraniens.

    La guerre s’est élargie au Liban en Septembre 2024 pour éradiquer le Hezbollah, et dans le sud du pays contre ses fiefs. Après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 Novembre 2024 au Liban. D’après le ministre libanais de la santé, plus de 4.000 personnes ont été tuées depuis Octobre 2023. Dans la bande de Gaza, la campagne militaire israélienne de représailles a fait plus de 45.000 morts en majorité des civils. Valeur aujourd’hui, la guerre continue avec des frappes israéliennes sur Gaza qui est quasiment détruite. Ceci alors que 62 otages israéliens sont toujours retenus par le Hamas, et que le reste de la population de Gaza vit dans des conditions humanitaires catastrophiques sans logement, ni nourriture, ni médicaments.

    Toujours au Moyen-Orient, un offensive éclair par une coalition rebelle menée par le Groupe islamiste Hayat Tahrir Al Sham (HTS) a été lancée le 27 Novembre 2024 et a conduit au renversement du régime du président Bachar Al Assad qui a été lâché par ses alliés iraniens et russes, et qui s’est enfui à Moscou. Parmi les symboles les plus forts de la chute du régime, figure la libération des prisonniers de la sinistre prison de Saidnaya, où furent  torturés et assassinés des milliers d’opposants à la dynastie des Assad au pouvoir depuis plus de 50 ans. Le nouveau gouvernement syrien chargé de la transition a affirmé que les droits de toutes les confessions seront garantis dans le pays. Israël a profité de la situation en Syrie, en envahissant la zone tampon à la lisière de la partie du Golan annexée, et a lancé des centaines de frappes aériennes contre des sites militaires en Syrie, disant vouloir empêcher que des stocks d’armes de « tomber entre les mains de terroristes ».

    Un autre fait marquant de l’année 2024 a été la réélection le 5 Novembre 2024 de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Sa victoire a été totale puisqu’il a remporté les 7 Etats les plus disputés (Swing States), et qu’il est le premier président républicain depuis 20 ans à remporter le vote populaire. Il contrôle aussi l’ensemble du Congrès ainsi que la Cour suprême. Il a été aidé dans sa campagne électorale par le milliardaire Elon Musk. Il va entrer en fonction le 20 Janvier 2025 et beaucoup se posent des questions sur son deuxième mandat.

    Une autre guerre a lieu en Europe où le 24 Février 2022, le président Poutine a envahi l’Ukraine. Après une contre-offensive infructueuse en 2023,  l’Ukraine a lancé à partir de l’été une attaque surprise dans la région frontalière russe de Koursk. Mais cette opération n’est pas parvenue à forcer la Russie à détourner ses troupes du Donbass à l’Est de l’Ukraine, où la pression de l’armée russe est très forte. De plus, le président Poutine a obtenu des renforts de la Corée du nord. Kiev de son côté a obtenu en Novembre 2024 l’autorisation des américains et des britanniques d’utiliser des missiles à longue portée contre le territoire russe. La Russie a riposté en frappant l’Ukraine avec son missile de dernière génération Orechnik, et a menacé à plusieurs reprises l’Occident d’utiliser l’arme nucléaire. Valeur aujourd’hui, la guerre continue avec l’intensification des frappes contre le sud de l’Ukraine. Sur le plan intérieur, après avoir obtenu un cinquième mandat, le président Poutine s’est attaqué à ses opposants notamment Alexei Navalny qui est mort en Février 2024 dans des circonstances troubles dans une prison du cercle arctique où il purgeait une longue peine pour «extrémisme ».

    D’autre part, Poutine n’a pas relâché sa pression sur les opposants à la guerre, avec de multiples poursuites pour sabotage, trahison ou terrorisme.

    Une parenthèse de fête a cependant calmé les esprits en 2024 avec les jeux olympiques qui se sont déroulés en France. Les exploits sportifs ont suscité liesse et engouement pour les athlètes tels que le Français Léon Marchand, l’Américaine Katie Ledecky ou le brésilien Dos Santos Araújo. Ces jeux se sont déroulés dans de bonnes conditions sans aucun incident. Cependant l’année 2024 a connu des tempêtes, des canicules, des sécheresses et des inondations meurtrières, avec notamment des records de chaleur dûs au changement climatique.

    L’Afrique de son côté a connu un élan de la jeunesse, avec l’élection au Sénégal de Bassirou Diomaye Faye âgé de 44 ans, et le plus jeune président depuis l’indépendance en 1960. Au Kenya, un mouvement de protestation mené par la génération Z a contraint le président William Ruto à retirer fin Juin un impopulaire projet de budget, et à remanier son gouvernement. La mobilisation de la jeunesse a touché également le Botswana, contribuant fin Octobre à la victoire électorale de l’opposition, face au parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1966.

    Quant à l’Europe, elle a connu une montée de l’extrême droite, puisque les élections européennes du mois de Juin 2024 ont confirmé une progression des droites nationalistes et radicales en France, Allemagne, Belgique, Autriche, Pays-Bas et Italie. En Autriche, le Parlement a élu pour la première fois à sa tête une figure d’extrême droite fin Octobre 2024. En France, un front républicain constitué pour les législatives de l’été a empêché l’arrivée au pouvoir du parti d’extrême-droite le Rassemblement National, mais l’absence de majorité claire a déclenché une crise politique. En Allemagne, le parti d’extrême droite AFD (Alternative pour l’Allemagne) a remporté un scrutin  régional pour la première fois en Septembre, et a réalisé des scores historiquement élevés dans deux autres. L’Angleterre et l’Irlande ont connu des émeutes anti-immigration attisées par des agitateurs d’extrême droite.

    Pour ce qui est de notre pays le Maroc, l’année 2024 s’est révélée déterminante pour la diplomatie marocaine. Elle s’est caractérisée par la reconnaissance accrue de la souveraineté marocaine sur son Sahara, et de son rôle prépondérant en Afrique. Portée par une vision stratégique claire et pragmatique sous la haute autorité du Roi Mohammed VI, la diplomatie marocaine s’affirme comme un moteur de stabilité et de développement à l’échelle mondiale.

    Quelle appréciation peut-on faire de ces événements de l’année 2024 ? Le conflit israélo-palestinien ne date pas du 7 Octobre 2023, mais du 14 Mai 1948, date à laquelle Israël a proclamé son indépendance sur une terre qui ne lui appartenait pas, et en utilisant la force. Cette proclamation a entrainé l’exode de 750.000 Palestiniens qui ont été chassés de leur terre. Les pays arabes n’ont pas accepté ce corps étranger, et ont mené plusieurs guerres mais sans résultat. Une lueur d’espoir est née le 9 Septembre 1993 avec les Accords d’Oslo signés le 9 Septembre 1993 entre Yasser Arafat et Yitzahak Rabin. Mais ce dernier a été assassiné le 4 Novembre 1995 par un terroriste ultranationaliste juif israélien nommé Ygal Amir. Depuis, l’espoir de paix entre Israéliens et Palestiniens s’est évanoui, et a donné naissance à des gouvernements israéliens d’extrême droite et de religieux qui prônent le « Grand Israël », à savoir l’extension d’Israël à la Cisjordanie. Or la seule solution à ce problème est la création d’un Etat palestinien viable vivant côte à côte avec Israël.

    Pour ce qui est de la Syrie, on ne peut que se réjouir de la chute du régime dictatorial de Bachar Al Assad, suite à l’offensive éclair le 27 Novembre 2024 du mouvement Hayat Tahrir Al Cham (HTS) qui a conquis en quelques jours plusieurs villes et notamment Damas. Il faut espérer que le gouvernement provisoire établi par HTS puisse unifier le pays et lui rendre sa stabilité.

    Quant à la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, on peut craindre des mesures draconiennes contre l’immigration clandestine, et l’ignorance du changement climatique. C’est un président pro-israélien qui va accroitre le soutien à Israël, et prendre des mesures drastiques contre l’Iran. Il va tenter d’établir la paix entre la Russie et l’Ukraine, mais en détriment de cette dernière, en figeant le statut des territoires ukrainiens occupés par la Russie, et en garantissant la non-admission de l’Ukraine à l’OTAN selon certaines informations.

    Un sujet qui reste préoccupant est le changement climatique qui se traduit par une multiplication des incendies, des sécheresses, des inondations, et par la hausse de la température de la terre qui a déjà dépassé le seuil de 1,5°.

    Le dernier rapport du Giec souligne le besoin urgent d’une plus grande ambition et d’une action plus rapide en matière d’adaptation qu’il faut traduire par des actions concrètes.

    Malgré des progrès économiques certains, l’Afrique souffre d’une instabilité politique marquée par des coups d’Etat militaires. En quatre ans, ce sont 6 pays du continent qui ont vu leurs leaders renversés. Les derniers coups d’Etat en 2024 ont touché le Niger le 26 Juillet, et le Gabon le 30 Août. La situation au Sahel est préoccupante par l’insurrection jihadiste dans la région qui déstabilise plusieurs pays. L’urgence en Afrique est de combattre le terrorisme pour l’éradiquer définitivement, et la mise en place d’institutions politiques solides pour empêcher les coups d’Etat militaire.

    L’Europe a connu en Juin 2024 les élections européennes qui ont été marquées par la progression des droites nationalistes, du fait de l’immigration clandestine et des actes terroristes. C’est ainsi que la France et l’Allemagne vivent actuellement une crise politique par manque de majorité. Pour que l’Europe puisse jouer sur la scène internationale un rôle important dans l’avenir, il est nécessaire qu’elle s’unifie et s’exprime par une seule voix. Elle doit également assurer sa défense car elle ne peut pas compter éternellement sur les Etats-Unis, surtout que Donald Trump n’est pas très favorable à l’OTAN.

    En conclusion, l’année 2024 a été assombrie par des guerres et des conflits armés avec une exacerbation des relations internationales. Plusieurs pays ont franchi le seuil de la morale pour défendre coûte que coûte leurs intérêts. Il faut espérer que 2025 sera meilleur que 2024.

    Par Jawad KERDOUDI

    Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)

  • Présidence des BRICS du Brésil : Construire un monde multipolaire reste un défi clé

    Présidence des BRICS du Brésil : Construire un monde multipolaire reste un défi clé

    Pour la quatrième fois, le Brésil, le seul membre sud-américain, a pris la présidence des BRICS+, s’engageant à prendre les mesures dynamiques pour poursuivre et coordonner les tâches émergentes décrites dans la 16e Déclaration de Kazan et faire avancer les aspirations communes établies depuis sa création en 2009. Il a occupé le poste de président en 2010, 2014, 2019 et maintenant en 2025. Prenant le relais marathon cette année, cela implique explicitement que le Brésil a hérité d’une association élargie, souvent décrite comme une association informelle avec l’intention commune de construire un ordre mondial multipolaire dans le Sud global. En outre, la prise de contrôle de cette présidence réaffirme l’adhésion à l’adhésion aux mesures fondamentales de protection de la souveraineté politique et économique des membres, et continue de travailler à l’architecture multipolaire. Maintenant, s’éveillant de son sommeil aux réalités du développement mondial, BRICS+ et ses États partenaires, en tant qu’association informelle non occidentale, cherchent finalement à participer activement au système économique et à réduire l’influence de l’unipolarité, la domination des États-Unis.

    Par description, BRICS+ n’est pas occidental et n’est en grande partie pas une association anti-américaine. Bien que ses perspectives soient distinctement différentes du Groupe des Sept, et même de toute alliance militaire telle que l’OTAN, les BRICS+ et ses États partenaires forment un projet évolutif à long terme qui ordonne de manière réaliste le Sud global. Malgré des efforts systématiques bien conçus pour paralyser son expansion et ses opérations, BRICS+ est finalement sur le plan d’avoir un impact sur le Sud global, en particulier avec ses opportunités économiques intégrées pour les États membres et leur souveraineté économique et politique dans ce monde géopolitique difficile.

    D’au ce que ses archives historiques montrent, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont tenu leur premier sommet des dirigeants à Ekaterinbourg, en Russie, en juin 2009 sous le nom de BRIC. Suite à un renom de l’association, l’Afrique du Sud a participé à son premier sommet en tant que membre en 2011 après avoir rejoint le groupe en 2010. Cependant, l’Éthiopie, l’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont assisté à leur premier sommet en tant qu’États membres lors du sommet de 2024 en Russie. Avec la deuxième expansion, l’acronyme BRICS+ a été utilisé pour refléter une nouvelle adhésion.

    Le 24 octobre 2024, 13 autres pays, à savoir l’Algérie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l’Indonésie, le Kazakhstan, la Malaisie, le Nigeria, la Thaïlande, la Turquie, l’Ouganda, l’Ouzbékistan et le Vietnam, ont été invités à participer en tant que « pays partenaires » observateurs, pays observateurs qui, bien qu’ils ne fassent pas officiellement partie du bloc, obtiendraient un certain soutien des membres des BRICS. Selon une analyse minutieuse, les BRICS+ représentent 46 % de la population mondiale, la majorité vivant dans des conditions appauvries et sous-développées. Le Brésil, l’Inde et la Chine font partie des dix plus grands pays du monde en termes de population. Ainsi, les objectifs ultimes de BRICS+ comprennent l’élévation et l’amélioration de la situation économique et du niveau de vie général, en utilisant les énormes ressources inutilisées, dans le Sud global.

    En 2019, au cours de sa présidence, le Brésil a fixé de multiples priorités qui comprenaient – le renforcement de la coopération en matière de science, de technologie et d’innovation, l’amélioration de la coopération sur l’économie numérique, l’amélioration de la coopération dans la lutte contre la criminalité transnationale – en particulier le crime organisé, le blanchiment d’argent et le trafic de drogue, et le rapprochement entre la Nouvelle Banque de développement (NDB) et le BRICS Business Council.

    Sous la présidence de la Russie en octobre 2024, les BRICS sont devenus extrêmement populaires. En outre, il a établi un nouveau modèle de culture politique dans la réalité actuelle, et la nécessité de respecter les intérêts et les réalisations légitimes des pays, y compris celui de BRICS+, en fait ces pays du Sud global à travers l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine. Néanmoins, BRICS+ a un vaste programme intégrant les questions politiques, la science et la technologie, le développement économique durable, le sport et la culture, et l’éducation.

    En particulier, nous avons vu le caractère unique de BRICS+ en 2024, qui a été marqué par de nouveaux membres qui l’ont rejoint et est passé sous la devise « Renforcer le multilatéralisme pour un développement et une sécurité mondiaux justes ». Au cours de l’année, 250 réunions ont eu lieu dans diverses villes russes, dont plus de 30 réunions au niveau ministériel qui ont passé en revue pratiquement tous les domaines de coopération, sous la forme d’une interaction multilatérale, entre les pays BRICS+. La mise en œuvre pratique de nouvelles initiatives visant à favoriser la coopération et utile pour relever efficacement les défis mondiaux existants dans ce premier trimestre du 21e siècle.

    Un grand accent a été mis sur l’intégration harmonieuse des nouveaux membres des BRICS tels que l’Éthiopie, l’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis dans l’interaction BRICS+. En outre, il a développé des « modalités de catégorie d’État partenaire » qui ont été approuvées par les dirigeants des BRICS. Selon les rapports, 13 États, acteurs régionaux de haut niveau, étaient prévus pour cette catégorie. Sans la moindre exagération, son 16e sommet culminant qui s’est tenu à Kazan, capitale de la République du Tatarstan, a réuni 41 délégations étrangères (35 pays et six chefs d’organisations internationales, telles que la CEI, l’OCS, l’UEE, l’État de l’Union, la Nouvelle Banque de développement et l’ONU).

    De nombreux experts, observateurs et chercheurs pensent que le leadership élevé du Brésil apporte de l’espoir, mais cela ne garantit pas le succès attendu, en particulier dans toutes les initiatives soulevées lors du sommet d’octobre à Kazan. De même, les critiques anti-occidentales les plus sévères n’auraient pas d’impact visible sur les réalisations, elles n’apporteraient pas non plus le développement et la croissance économiques durables requis si des actions pratiques et collaborées ne sont pas systématiquement mises en œuvre. Cela resterait en grande partie une simple rhétorique anti-occidentale dans le paysage mondial.

    En termes pratiques, l’ordre occidental basé sur des règles a été construit ces dernières années par le biais de politiques et d’actions concrètes bien coordonnées. Par conséquent, on s’attend à ce que BRICS+ reconnaisse également le fait fondamental que ses aspirations multipolarité ne se matérialiseraient pas par le bruit collectif de la rhétorique anti-occidentale, au lieu de se concentrer sur les objectifs principaux de l’association BRICS+, car la nouvelle réalité géopolitique nécessite un engagement dans la mise en œuvre de politiques pour assurer une évolution en douceur de la multipolarité.

    Fait intéressant, l’Afrique du Sud (membre des BRICS+) prend le contrôle du G20, le Brésil mène BRICS+ cette année. Le G20 comprend plusieurs des plus grandes économies en développement et développées du monde. Les BRICS et le G20 ont été créés pour s’attaquer aux questions économiques et financières mondiales urgentes. Malgré cela, et plus loin en comparaison, BRICS+ semble rivaliser avec le G20. En 2025, l’Afrique du Sud a la responsabilité de défendre et de renforcer les idéaux du G20 et d’améliorer sa position dans le monde, tandis que le Brésil, avec le soutien de la Russie, de l’Inde et de la Chine, et de sa « catégorie d’États partenaires », est encouragé par les muscles pour agir en contrebalance avec le G20 et d’autres organisations multinationales. On peut dire que les BRICS+ dépeignent généralement des motifs contre les tendances néocoloniales croissantes, une posture exceptionnelle pour soutenir les pays du Sud et de l’Est.

    Alors que les BRICS+ continuent de redéfinir son rôle dans le paysage économique et politique mondial, le G20 a beaucoup augmenté en force numérique et en puissance économique collective, l’Union africaine (UA) devenue membre en 2023. Une analyse minutieuse montre que BRICS est pratiquement un G20. Certains experts disent que les BRICS évoluent en tant que plate-forme alternative pour la coopération mondiale, mais ont peu de possibilités de remplacer le G20 par des perspectives diverses. BRICS+ plutôt, plus ou moins, duplique le G20 en tant que président de l’Afrique du Sud (membre des BRICS) en 2025.

    En ce qui est pour l’avenir, avec les circonstances géopolitiques actuelles combinées à d’énormes défis, les BRICS+ ont solidement fixé ses tâches innovantes irréversibles et conçu divers mécanismes pour aller de l’avant. Il a assuré la détermination collective et le soutien pour faire progresser le niveau des partenariats stratégiques et pour renforcer les relations aux multiples facettes, travailler sur divers aspects d’une collaboration bénéfique entre les membres. À partir de janvier 2025, le Brésil, dont le thème principal est « Renforcer la coopération dans le Sud pour une gouvernance plus inclusive et durable », a pris la présidence à part entière de la Fédération de Russie.

  • L’Occident a besoin d’un ennemi pour gonfler les capacités militaires de l’Otan, pointe un expert

    L’Occident a besoin d’un ennemi pour gonfler les capacités militaires de l’Otan, pointe un expert

    Présenter la Russie comme une menace mondiale profite au complexe militaro-industriel US, déclare à Sputnik Afrique un professeur adjoint à l’Université technique d’État de Moscou-Bauman.

    « Créer un ennemi illusoire signifie que les membres de l’Otan augmenteront leurs dépenses militaires », poursuit Abobakr Mohamed Abbakar Katakaw.

    Grâce à cette perception, les dépenses de défense des pays de l’Alliance nord-atlantique sont passées de 2% à 5%, indique-t-il.

    L’universitaire remet également en question la crédibilité de la médiation occidentale dans le conflit ukrainien, en rappelant l’échec des accords de Minsk.

    « Chat échaudé craint l’eau froide », résume-t-il en soulignant la nécessité pour les nouvelles puissances du Sud global d’être impliquées dans les négociations afin de garantir l’équité et la confiance.

    Concernant les racines du conflit ukrainien, l’enseignant les fait remonter à un « coup d’État militaire organisé et soutenu par l’Occident », ainsi qu’à l’oppression culturelle et linguistique des populations russophones. Selon lui, la négligence de ces griefs pourrait aggraver davantage la situation dans la région.

    Moscou joue un rôle dans la promotion de la stabilité ailleurs, notamment en offrant ses bases militaires en Syrie à des fins humanitaires, ajoute l’expert. Il insiste sur l’importance de ne pas dénigrer la Russie dans le cadre des efforts déployés à l’échelle mondiale pour parvenir à la paix.

  • Les négociations de paix en Ukraine pourraient “commencer” cet hiver, selon Donald Tusk Premier ministre polonais

    Les négociations de paix en Ukraine pourraient “commencer” cet hiver, selon Donald Tusk Premier ministre polonais

    Les négociations de paix en Ukraine pourraient “commencer en hiver cette année”, a déclaré mardi le Premier ministre polonais Donald Tusk alors que Varsovie prendra la présidence tournante de l’UE en janvier.

    – Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé sa “profonde reconnaissance” envers Donald Trump pour “sa forte détermination” à mettre fin à la guerre avec la Russie, après avoir rencontré samedi le président élu américain à Paris.

    “Notre présidence sera co-responsable, entre autres, de ce que sera le paysage politique, de ce que sera la situation peut-être pendant les négociations (de paix), lesquelles, il y a là encore des points d’interrogation, commenceront peut-être en hiver cet année”, a déclaré à la presse Donald Tusk.

  • Donald Trump confirme sa volonté de réduire l’aide des USA à l’Ukraine dès 2025

    Donald Trump confirme sa volonté de réduire l’aide des USA à l’Ukraine dès 2025

    Baisse probable de l’aide à l’Ukraine, fin du droit du sol, menace de quitter l’Otan, droits de douane: Donald Trump a réaffirmé dans une interview diffusée dimanche son programme, sans compromis, qu’il compte appliquer à son retour à la Maison Blanche le 20 janvier prochain.

    Le futur président républicain, à l’image de ses promesses de campagne, a dépeint à la chaîne NBC News un projet pour les Etats-Unis toujours plus isolationniste sur un éventail de questions, notamment de défense.

    Il a ainsi répété ses menaces de départ des Etats-Unis de l’Otan, demandant aux Alliés de contribuer davantage financièrement.

    “S’ils paient leurs factures et qu’ils nous traitent de manière juste, je resterai dans l’Otan”, a notamment déclaré le futur chef d’Etat. Il envisagerait de quitter l’Alliance atlantique dans le cas contraire.

    Moins de soutien à Kiev

    Donald Trump a en outre affirmé que l’Ukraine devait s’attendre à “probablement” moins d’aide des Etats-Unis à son retour au pouvoir, dans cette interview enregistrée la veille de sa rencontre samedi à Paris avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

    L’administration Biden, qui a annoncé samedi une aide estimée à 988 millions de dollars à Kiev, s’évertue à accélérer ses efforts envers Kiev avant la passation de pouvoirs, et alors que les alliés européens de l’Ukraine craignent un désengagement des Etats-Unis dans ce conflit, voire des pressions américaines pour un accord au détriment de Kiev.

    Droit du sol menacé

    En termes d’immigration, le républicain a expliqué vouloir expulser au cours de ses quatre années de mandat toutes les personnes en situation irrégulière aux Etats-Unis. Le milliardaire a toutefois nuancé son propos, précisant qu’il s’agissait d’une “chose très compliquée à faire”.

    Donald Trump a également dit vouloir mettre fin au droit du sol aux Etats-Unis, qu’il considère “ridicule”, dès son premier jour au pouvoir. Il n’a cependant pas apporté de précision sur la façon d’abroger ce droit inscrit dans la Constitution.

  • L’Otan n’exclut pas la possibilité que le conflit en Ukraine dégénère en un conflit global

    L’Otan n’exclut pas la possibilité que le conflit en Ukraine dégénère en un conflit global

    L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) considère le conflit en Ukraine sous l’angle de la possibilité d’une escalade vers une confrontation mondiale. C’est ce qu’a déclaré ce jeudi le général des forces aérospatiales américaines Devin Pepper, qui est également le chef d’état-major adjoint de l’Otan.

    « L’Otan a une vision de la guerre différente de celle des États-Unis. […] À l’Otan, nous envisageons les conflits au niveau eurasien », a-t-il déclaré lors d’un événement organisé par l’Institut Mitchell d’études aérospatiales. Même dans le contexte du conflit ukrainien, a-t-il ajouté, l’Alliance « doit penser à un conflit mondial ».

    Le général a également ajouté qu’il pensait que l’Alliance devait se préparer à une éventuelle confrontation directe avec la Russie. « Nous savons qu’avec la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine, la Russie est vraiment aux portes de l’Otan, et nous devrions nous préparer à un tel affrontement s’il se produit », a-t-il affirmé.

    M. Pepper a également laissé entendre que la Russie représentait toujours une « menace existentielle » pour l’Alliance de l’Atlantique nord et qu’elle essayait d’influencer les États membres de l’organisation, notamment en tentant d’interférer dans les élections.