jeudi, septembre 11

Une offensive militaire de grande ampleur a permis aux forces armées maliennes (FAMa) de desserrer l’étau jihadiste qui paralysait l’ouest du pays. L’opération, conduite dans la zone de Mousafa, au sud de Dioumara (cercle de Diéma, région de Kayes), a abouti à la neutralisation de plusieurs dizaines de combattants de Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda.

Depuis plusieurs jours, les jihadistes du JNIM avaient instauré un blocus inédit sur les routes reliant Bamako à Dakar, entravant la circulation des marchandises, notamment du carburant importé depuis le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Mauritanie. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, certains d’entre eux, s’exprimant en bambara, avaient revendiqué ce coup de force destiné à asphyxier économiquement le Mali.

Conscient du risque d’isolement, l’état-major malien a ordonné une contre-offensive appuyée par l’aviation. « Plusieurs dizaines de terroristes ont été neutralisés par une patrouille aérienne dans cette zone stratégique », a déclaré le colonel Souleymane Dembelé, porte-parole de l’armée, mardi soir.

Le déploiement des forces terrestres, en coordination avec les frappes aériennes, a permis la libération de plusieurs otages. Le colonel Gilbert Diarra, chef d’état-major du poste tactique avancé de Nioro du Sahel, a indiqué à la télévision nationale que cette réussite reposait sur « l’exploitation de renseignements précis » et le soutien constant de l’aviation.

Au-delà du théâtre militaire, l’opération s’inscrit dans un contexte régional marqué par des rivalités croissantes. Des sources sécuritaires à Bamako accusent Alger d’entretenir une politique ambiguë, tolérant, voire soutenant indirectement certains groupes armés actifs au Sahel. Ces accusations visent directement le général Saïd Chengriha, chef d’état-major algérien, et traduisent une méfiance persistante entre les deux pays voisins.

Le rétablissement de la circulation entre Kayes et Nioro constitue une victoire symbolique pour l’armée malienne, qui cherche à démontrer sa capacité à contenir la menace jihadiste et à sécuriser les corridors économiques vitaux. Mais cette opération, si elle marque un succès tactique, ne saurait masquer la profondeur de la crise sécuritaire au Sahel, où les groupes armés continuent de jouer sur la porosité des frontières et les rivalités régionales pour maintenir leur emprise.

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