La rapporteuse spéciale onusienne sur la situation des défenseurs des droits de l’homme a exprimé sa « profonde déception » face au traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, évoquant plusieurs cas, notamment celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Dans un communiqué, Mary Lawlor a dénoncé la persistance des arrestations arbitraires, des harcèlements judiciaires, des intimidations et de la criminalisation des activités pacifiques des défenseurs des droits humains. Ces derniers sont souvent poursuivis sur la base de charges vagues, telles que « porter atteinte à la sécurité nationale ».
Mandatée par le Conseil des droits de l’homme, bien qu’agissant en tant qu’experte indépendante et non au nom de l’ONU, Mary Lawlor a précisé être « en contact avec les autorités algériennes ». Elle a notamment attiré l’attention sur le cas de Merzoug Touati, qu’elle a qualifié de « l’un des cas les plus alarmants » qu’elle ait examiné récemment, après sa visite en Algérie à la fin de l’année 2023.

D’après l’experte, Merzoug Touati a été arrêté à trois reprises depuis 2024. Lors de sa dernière incarcération, en août 2024, sa famille aurait été maltraitée, et il aurait subi des tortures physiques et psychologiques pendant cinq jours de garde à vue. Même après sa libération, il continue d’être harcelé par les autorités judiciaires, souligne Lawlor.
La rapporteuse spéciale a également jugé « tout aussi préoccupante » l’arrestation de trois avocats des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024. Il s’agit de Toufik Belala, Soufiane Ouali, Omar Boussag et Yuba Manguellet, qui ont été arrêtés dans le cadre de leur travail de défense des droits humains.

Elle a aussi attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation qui œuvre pour la vérité sur les disparitions forcées, en particulier celles survenues durant la guerre civile algérienne des années 1990.
Selon Lawlor, plusieurs membres de cette association, dont de nombreuses mères de disparus, ainsi que leur avocate, auraient été maltraités et sommés de quitter les lieux lors de leurs rassemblements.

La rapporteuse spéciale a insisté sur le fait qu’elle avait rencontré presque tous ces défenseurs des droits humains et a souligné : « Aucun d’entre eux n’a eu recours à la violence de quelque manière que ce soit. » Elle a rappelé que ces individus doivent être traités conformément aux obligations internationales de l’Algérie en matière de droits de l’homme.

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