mercredi, novembre 20

La Radiodiffusion Télévision du Burkina Faso (RTB) a diffusé dimanche soir, au cours de son journal télévisé, ce qu’elle a présenté comme premiers éléments de preuve de la « tentative de déstabilisation », annoncée la semaine dernière par les autorités.

Il s’agit d’une vidéo montrant les aveux du commandant Ahmad Kinda, ancien chef des Forces spéciales burkinabè.

Accompagné de deux autres personnes sur la vidéo, l’ancien patron des Forces spéciales burkinabè a reconnu qu’il était à la tête d’une opération contre les autorités actuelles du Burkina Faso.

« Pour ce projet, nous avons fait appel à des mercenaires à travers Barry Abdoulaye (journaliste), ce sont des Centrafricains. J’ai demandé le volume d’une compagnie, notamment 150 personnes plus des AK-47. En armement collectif, j’ai demandé 10 PKM, 10 RPG-7, 4 mortiers », a-t-il avoué.

Pour le financement de l’opération, il a expliqué que le journaliste Barry Abdoulaye a finalement payé 80 millions de francs CFA (136 mille dollars) au lieu de 10 millions de francs CFA (17 mille dollars) à un homme qui devait le mettre en contact avec les mercenaires et la logistique au Niger, avant l’exécution de l’opération à Ouagadougou dans la capitale burkinabè.

Kinda a fait savoir que lors de l’opération, deux de ses éléments ont été interpelés par la police au Niger, compliquant ainsi la suite de la mission. Il dit avoir fait le point au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition burkinabè en exil au Togo ainsi qu’au journaliste Abdoulaye Barry et à un colonel dénommé Ouoba.

L’ancien commandant a précisé que pour l’exécution de l’opération, il devait faire une réarticulation sur le terrain. « J’avais 4 Thuraya (téléphone satellitaire) derrière moi, je devais répartir les Thuraya à chaque chef d’éléments, et on allait se mettre en mouvement ».

Le 23 septembre courant, le ministre burkinabè de la Sécurité Mahamadou Sana a dénoncé, une « tentative de déstabilisation », menée depuis l’étranger par des anciens responsables, dont notamment le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition burkinabè (31 janvier – 30 septembre 2022).

Il avait souligné que le plan prévoyait l’infiltration de « plusieurs groupes terroristes » et que le premier groupe chargé de mener l’action principale à partir du 29 août 2024 était composé de 150 « terroristes » venus du centre-est.

Le ministre de la Sécurité avait nommément cité le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition du Burkina Faso, Djibril Ipènè Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso sous Blaise Compaoré, Newton Ahmed Barry, ancien président de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), Alpha Barry, ancien ministre des Affaires étrangères sous Roch Marc Christian Kaboré, des hommes politiques, des leaders de la société civile, des militaires et anciens militaires.

Pour rappel, le Burkina Faso a vécu deux coups d’Etat au cours des 3 dernières années. Le premier coup d’Etat a reversé l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, fin janvier 2022, et permis au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba de prendre le pouvoir.

Lui-même a été reversé par un coup d’Etat le 30 septembre de la même année, permettant à Ibrahim Traoré de prendre le pouvoir annonçant une période transitoire, dont la durée a été prolongée de 5 ans à compter du 2 juillet 2024.

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