Les Etats-Unis sont « gravement préoccupés » par l’augmentation de la violence contre les civils dans le nord et l’est du Burkina Faso et par la décision des autorités locales de suspendre pour deux semaines les chaînes de télévision « Voice of America » et « BBC Africa », qui avaient couvert ces derniers jours le massacre présumé de 223 civils, dont 56 enfants. dans deux villages du pays par l’armée burkinabé. C’est ce qu’a déclaré qu’un porte-parole du département d’État. « Nous appelons les autorités de transition à mener à bien leurs enquêtes sur ces incidents avec intégrité et transparence, et à traduire les responsables en justice. Nous réitérons également nos appels précédents aux autorités locales pour qu’elles veillent à ce que les opérations de sécurité soient planifiées et exécutées dans le respect des droits humains de tous les civils et conformément aux obligations découlant du droit international humanitaire.
Le 24 avril, l’organisation internationale Human Rights Watch a publié un rapport accusant les forces armées burkinabè d’avoir exécuté 223 civils, dont 56 enfants, dans deux villages du pays le 25 février, et appelant à une enquête approfondie sur ces massacres. Le reportage a été repris par la chaîne américaine « Voice of America » et le service Afrique de la BBC britannique, qui ont été suspendus pour cette raison pendant deux semaines par le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso. « La liberté d’expression et la liberté de la presse sont essentielles à la gestion responsable et transparente des affaires publiques, et nous appelons le CSC à reconsidérer sa décision », a déclaré le département d’État. Interrogé sur l’influence croissante de la Russie au Sahel, le porte-parole rappelle que le secrétaire d’Etat Antony Blinken a clarifié à plusieurs reprises « l’engagement des Etats-Unis à approfondir et à élargir les partenariats avec les nations, les institutions et les peuples africains ».
« Nous sommes intensément concentrés sur les défis sécuritaires en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel, nous travaillons avec nos partenaires africains et la population locale pour répondre aux problèmes d’insécurité, aux défis économiques, pour soutenir la démocratie, qui est la meilleure base pour le développement, la cohésion sociale, la prospérité et la stabilité en Afrique », a déclaré le porte-parole. D’autre part, admet-il, certains pays se sont tournés vers d’autres acteurs comme le groupe Wagner et ses successeurs. « Ce que nous avons vu, c’est que les problèmes s’aggravent clairement là où les forces Wagner ou russes opèrent, avec l’exploitation des personnes et des ressources et l’augmentation dramatique de la violence et de l’extrémisme », a déclaré le département d’État.
