La Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) donne un mois à la chancellerie française pour prendre ses distances avec l’actuelle présidence.
Pour la Coordination, la proximité géographique des locaux des diplomates français avec la présidence du Faso représente une menace pour la sécurité des autorités de transition.
Les relations entre la France et le Burkina n’ont cessé de se dégrader depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022, du capitaine Ibrahim Traoré. En mars, le Burkina Faso avait dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France, quelques semaines après avoir exigé et obtenu le retrait de la force française « Sabre » de ce pays en proie à des violences terroristes.
Le gouvernement avait également demandé le départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè. L’ambassadeur de France à Ouagadougou avait lui été rappelé après le coup d’Etat de septembre 2022 et n’a pas été remplacé depuis. Depuis 2015, dans la foulée de ses voisins du Mali et du Niger également dirigé par des militaires, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes terroristes affiliés à Daech et à Al-Qaïda.
Le Burkina Faso a réclamé et obtenu le départ de l’ambassadeur Luc Hallade en janvier 2023 et celui de l’armée française en février 2023. En mars 2023 et en septembre 2023, c’était le tour des coopérants militaires et de l’attaché militaire. On se rappelle également qu’en décembre 2023, deux « espions » français qui s’intéressaient aux activités des FDS burkinabè ont été chassés. Cette évolution s’inscrit dans un contexte régional où plusieurs pays, dont le Mali et le Niger, ont également coupé leurs liens avec la France pour diversifier leurs partenariats, notamment avec la Russie.