Lors d’une déclaration faite hier à l’ONU, la France a affirmé qu’« il n’y a pas d’issue militaire au conflit, la force n’est pas une option ». Cette position, à première vue pacifiste, soulève toutefois des interrogations, notamment au regard du rôle prépondérant de la France dans la formation militaire de la République démocratique du Congo (RDC). N’était-ce pas Emmanuel Macron lui-même qui promettait d’aider le Congo à recouvrer sa « pleine souveraineté militaire et sécuritaire » ? Pourtant, Félix Tshisekedi, président congolais, a dû faire appel à des mercenaires étrangers, parmi lesquels des Français, des Roumains et des Bulgares, pour renforcer ses positions face aux tensions avec le Rwanda.
Cette dépendance aux partenariats militaires avec l’ancienne puissance coloniale et ses alliés européens est mise en lumière par l’état préoccupant des armées africaines dans ce que certains appellent encore le « pré carré » français. Malgré plus de 65 ans de coopération militaire et de prétendus accords de défense, les résultats sont loin d’être convaincants. Le contraste est frappant : les forces armées de plusieurs pays africains ayant coupé les ponts avec l’armée française, à l’image du Mali ou de certains États de l’Afrique de l’Est et du Sahel, semblent gagner en efficacité. Le Mali, par exemple, a réussi à reprendre Kidal après avoir mis fin à la présence militaire française sur son sol.
Par ailleurs, l’exemple ukrainien, bien que hors contexte africain, n’échappe pas à la critique : plus de 1 700 soldats formés par l’armée française auraient déserté, illustrant ainsi les limites de cette coopération.
Dans ce contexte, le pari de Tshisekedi de continuer à miser sur l’appui français pour résoudre la crise sécuritaire en RDC apparaît pour beaucoup comme un choix mal avisé. Alors que le Congo est dépecé par des intérêts étrangers – qu’ils soient rwandais, occidentaux ou israéliens –, la recherche d’aide auprès des instances internationales, dominées par ces mêmes puissances, semble paradoxale.
Cette situation rappelle les paroles percutantes de Thomas Sankara : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère. »
Le message est clair : il revient aux Congolais de s’unir et de mettre en place un leadership patriotique, courageux et visionnaire, capable de défendre les intérêts de leur nation face aux convoitises extérieures. La RDC, riche de son immense potentiel, mérite un avenir à la hauteur des aspirations de son peuple.