La demande contenue dans le document commun signé par une quinzaine de partis politiques intervient à moins d’un an de la présidentielle prévue en octobre 2025.
Une coalition d’une quinzaine de partis politiques d’opposition, rassemblés à Bounoua près d’Abidjan ce samedi, a réclamé une refonte en profondeur du système électoral en vigueur en Côte d’Ivoire. Cette demande intervient à moins d’un an de la présidentielle d’octobre 2025. La revendication est formalisée à travers la signature du « Document commun relatif aux réformes électorales ». Rédigé par le Groupement de partis d’opposition, ce document analyse la situation politique actuelle du pays et propose des réformes jugées nécessaires pour garantir un processus électoral juste, perçu comme un facteur de conflits selon l’opposition.
Lors de cette réunion, Simone Ehivet, ex-première dame et membre du Mouvement des Générations Capables (MGC), a lu la déclaration commune. Le groupement y affirme que « le système électoral actuel en Côte d’Ivoire est une source majeure de conflits ». L’opposition remet en cause l’exactitude de la liste électorale, qu’elle juge non représentative du corps électoral, et doute de l’indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI), estimant que le processus est « biaisé ».
Un appel pour des élections transparentes
Le document s’interroge sur la possibilité d’organiser des élections transparentes, crédibles et pacifiques dans un pays marqué par de nombreuses crises politico-militaires. Parmi les partis présents à la cérémonie figuraient le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le MGC et le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), connu pour ses positions radicales. Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, ne figurait pas parmi les signataires de cette déclaration. Pendant ce temps, la CEI prévoit de réviser la liste électorale dans les semaines à venir.
La Côte d’Ivoire a été le théâtre de plusieurs crises électorales violentes, dont la plus grave, la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts. En 2020, lors de la réélection d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat, 85 personnes ont perdu la vie dans des violences. Toutefois, les élections législatives de 2021 et municipales de 2023 se sont déroulées sans incidents majeurs. Alors que le pouvoir en place, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), n’a pas encore désigné son candidat pour la présidentielle de 2025, l’opposition doit unir ses forces pour faire face à la prochaine échéance électorale.