mercredi, novembre 20

Dans une récente tribune publiée sur Mediapart, Ali Bensaad, analyste et professeur à l’Institut français de géopolitique de Paris VIII, affirme que le président Abdelmadjid Tebboune a dû céder aux exigences des militaires pour obtenir un second mandat. Selon Bensaad, la médiocrité politique de Tebboune suscite une contestation au sein de l’armée, comme il l’a indiqué lors d’une interview avec RFI.

En réalité, la candidature de Tebboune n’a été validée qu’après que l’armée a renforcé son emprise sur la politique et les institutions. La veille de l’annonce officielle de sa candidature, un décret a été promulgué, plaçant de fait la haute administration civile et les entreprises publiques sous le contrôle militaire, incluant des secteurs comme les télécommunications, les aéroports et les sociétés des eaux.

Le durcissement autoritaire du régime vise à isoler la population pour mieux affirmer son pouvoir sans craindre d’influences extérieures.
Actuellement, l’Algérie, avec sa diplomatie populiste, est devenue marginalisée non seulement par la France et l’Espagne, mais aussi par la Russie, qui maintient des milices Wagner menaçant la sécurité algérienne à ses frontières.

La jeunesse algérienne, éprouvée par le mouvement Hirak, est profondément désillusionnée. Peu enthousiaste à l’idée de participer aux élections et de renouveler le pouvoir d’un dirigeant issu du régime de Bouteflika, elle manifeste un fort désintérêt. Depuis l’arrivée au pouvoir de Tebboune, la répression s’est intensifiée : chefs de partis politiques, syndicalistes, avocats, journalistes et militants pour le changement ont été emprisonnés, et toute critique du pouvoir a été réprimée. Les libertés individuelles, collectives et les droits fondamentaux sont gravement bafoués, plongeant l’Algérie dans un cycle de répression continue.

Aïssa Rahmoune, avocat du Hirak actuellement en exil en France, estime que le président Tebboune a incarcéré plus de citoyens que durant toute la période précédant son mandat. Le bilan de Tebboune en matière de libertés est jugé catastrophique, avec plusieurs critiques par Amnesty International et d’autres ONG concernant sa politique de répression. Ce thème de l’oppression a cependant été largement omis durant la campagne électorale.

En privé, de nombreux Algériens qualifient les autres candidats à la présidentielle anticipée du 7 septembre , Youcef Aouchiche et Abdelaali Hassani Cherif, de « guignols », ces derniers n’ayant jamais contesté le climat d’oppression politique régnant dans le pays.

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