Du Sénégal, « porte de l’Afrique de l’Ouest », au Kenya, dans la savane est-africaine, en passant par la Tanzanie, connue pour son sisal et ses clous de girofle, et le Rwanda, « le « pays des mille collines », des milliers de puits forés par la Chine fournissent de l’eau potable à des millions de personnes et irriguent de vastes terres agricoles, nourrissant ainsi le continent plein d’espoir.
Lors du sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en décembre 2015, le président chinois Xi Jinping a annoncé 10 plans majeurs pour renforcer la coopération sino-africaine. Depuis des années, la Chine met en œuvre le projet de forage de puits ruraux dans les pays africains, une initiative clé de cet effort collaboratif.
Ces puits, surnommés « puits du bonheur » par les communautés locales, ont transformé le quotidien des habitants, soutenu la production agricole et donné de l’élan aux Africains en quête de prospérité. Ils symbolisent la coopération pragmatique et les efforts de développement communs entre la Chine et l’Afrique.
« Puisqu’ils ont surmonté les épreuves ensemble, la Chine, le Sénégal et les grands pays d’Afrique sont liés par des expériences historiques similaires, les mêmes missions de développement et une aspiration commune à une vie meilleure », a écrit M. Xi dans une tribune avant sa visite d’Etat au Sénégal en juillet 2018, soulignant ainsi la profonde connexion entre la Chine et l’Afrique.
Dans cet article, M. Xi a spécifiquement évoqué le fait que le projet financé par la Chine pour l’approvisionnement en eau dans les zones rurales « profitera à un septième de la population sénégalaise ».
En mars 2017, le projet de forage de puits ruraux a été lancé au Sénégal et couvrait 12 des 14 régions du pays. Chaque système d’approvisionnement en eau inclut des puits, des châteaux d’eau, des canalisations de distribution et des installations d’alimentation en eau, pour une capacité journalière d’approvisionnement de 80.000 mètres cubes d’eau. Le projet a également généré plus de 3.000 emplois locaux.
Mamadou Dieng, un Sénégalais de 41 ans, a déclaré que les canalisations d’eau atteignaient à présent presque chaque maison dans son village. « Par le passé, c’était inimaginable », a-t-il affirmé.
Situé en Afrique de l’Ouest, le Sénégal est voisin du désert du Sahara et, par conséquent, la majorité de ses régions centrales et orientales sont des zones semi-désertiques où les températures peuvent monter jusqu’à 45°C pendant la saison sèche. Comme de nombreuses zones reculées, le village Tenefoul toucouleur de M. Dieng, dans la région de Diourbel, a longtemps été confronté à de graves pénuries d’eau.
« Auparavant, nous devions tous les jours marcher 1,5 km pour aller puiser de l’eau dans un puits de 25 mètres de profondeur dans le village voisin, en faisant parfois la queue de l’aube jusqu’à minuit », s’est remémoré M. Dieng.
Quand l’équipe chinoise de forage est arrivée à Tenefoul toucouleur en 2018, il s’est joint à l’équipe en tant que foreur. Une fois le puits terminé, M. Dieng a été embauché en tant que coordinateur en charge de la maintenance de celui-ci. Aujourd’hui, il inspecte tous les matins les équipements dans la salle des machines, et monte régulièrement au sommet du château d’eau de presque 20 mètres de haut pour nettoyer le réservoir.
« Ce ‘puits du bonheur’ nous a donné de l’eau potable et a amélioré nos vies », a salué M. Dieng. En passant de foreur à gardien du puits, il a assisté aux changements apportés au village tout entier par ce puits financé par la Chine.
Il espère que « l’amitié entre la Chine et le Sénégal durera éternellement » et que la coopération sino-africaine permettra de « créer un bel avenir joyeux pour (nos) enfants ».
Abdoulaye Ba, secrétaire général de l’Association de la presse étrangère au Sénégal, a quant à lui déclaré : « J’ai personnellement visité ces villages et vu comment les puits financés par la Chine ont considérablement développé l’approvisionnement local en eau et amélioré la vie des villageois, ce qui en fait une contribution majeure à la qualité de vie des Sénégalais. »
L’irrigation au service de la prospérité
Le 22 juillet, à Mahusekwa, une ville de la province zimbabwéenne du Mashonaland oriental, le grondement des machines a été suivi par les acclamations des villageois lorsque l’eau souterraine s’est mise à jaillir du sol. Il s’agissait du premier forage d’un projet chinois visant à construire 300 puits au Zimbabwe.
« Nous sommes très heureux, car nous avons maintenant accès à une eau propre et salubre », a déclaré Titha Chainga, un villageois qui a assisté au forage, ajoutant que le puits constituait également une source d’eau précieuse pour l’irrigation des terres agricoles.
Touchés par le phénomène El Nino, les pays d’Afrique australe sont cette année encore aux prises avec une grave sécheresse. Le Zimbabwe, une puissance agricole souvent qualifiée de « grenier à blé de l’Afrique », est lui aussi confronté à un sérieux défi en matière de sécurité alimentaire.
Dans la province du Mashonaland oriental, une région clé pour l’agriculture et l’élevage, la sécheresse persistante a laissé les agriculteurs locaux au bord du désespoir. Tatenda Chimbwanda, une maraîchère de Mahusekwa, a déclaré que le manque d’eau l’obligeait à parcourir chaque jour une longue distance pour aller chercher de l’eau pour irriguer ses légumes.
Afin de lutter contre la sécheresse, la Chine a lancé un projet visant à forer 300 puits dans les provinces les plus touchées, notamment le Mashonaland oriental, le Manicaland, le Masvingo et les Midlands.
Ce n’est pas une tâche facile. Liu Guangcheng, responsable de l’équipe de gestion d’un projet de forage de puits post-catastrophe naturelle mis en place par la China Geo-Engineering Corporation au Zimbabwe, explique que la sécheresse prolongée et la diminution des précipitations ont gravement épuisé les réserves d’eau souterraines, ce qui rend la recherche de sites de forage appropriés longue et fastidieuse. Le mauvais état des routes et le manque de réseau de téléphonie dans les zones reculées compliquent encore les efforts de construction, mais l’équipe chinoise travaille avec diligence à résoudre le problème.
Daniel Garwe, ministre zimbabwéen du Logement national et des Equipements sociaux, a déclaré que ces puits permettraient d’atténuer la crise de l’eau dans les quatre provinces les plus durement touchées, sauvant de nombreuses têtes de bétail et renforçant la résilience des communautés locales à la sécheresse provoquée par El Nino.
« Le projet de forage de puits financé par la Chine est un symbole de compassion et de coopération. Il atteste du soutien indéfectible de la République populaire de Chine, qui a toujours été notre amie, dans nos efforts pour garantir un accès à l’eau potable à tous les Zimbabwéens », a affirmé le ministre.
L’ambassadeur de Chine au Zimbabwe Zhou Ding a déclaré qu’au cours de la dernière décennie, la Chine avait foré plus de 1.000 puits à travers le Zimbabwe, fournissant de l’eau potable et de l’eau d’irrigation à près de 400.000 personnes et créant des milliers d’emplois.
L’économiste zimbabwéen Paul Musodza a indiqué que pour le peuple zimbabwéen, la Chine avait toujours été un véritable ami qui lui a tendu la main lorsqu’il en avait besoin, et restait son partenaire le plus fiable pour faire face à ses besoins urgents.
La mise en œuvre du projet de forage au Zimbabwe « incarne les principes de sincérité, de résultats concrets, d’amitié et de bonne foi mis en avant par le président Xi dans la politique africaine de la Chine », a-t-il affirmé.
Renforcer la coopération Chine-Afrique
Les projets d’approvisionnement en eau ont transformé en profondeur les infrastructures et les services publics des pays africains, apportant une amélioration tangible dans la vie des populations locales.
Au Rwanda, le forage de 200 puits par la Chine a assuré un approvisionnement régulier en eau potable et agricole. Au Kenya, le projet d’approvisionnement en eau du barrage de Karimenu, qui a été achevé en 2022, a permis d’alléger considérablement les problèmes liés à l’eau pour près de 1 million de personnes à Nairobi et dans les villes environnantes.
« La Chine respecte pleinement les priorités et les besoins concrets des pays africains. La planification et l’exécution des projets reposent sur une communication approfondie avec les gouvernements et les communautés locales, afin de garantir qu’ils répondent véritablement à leurs problèmes réels », a indiqué James Mdoe, Secrétaire permanent adjoint au ministère de l’Education, des Sciences et de la Technologie de Tanzanie.
« Cette approche pragmatique de la coopération démontre non seulement la sincérité de la Chine envers les pays africains, mais reflète également le respect et la compréhension qu’elle porte à ses partenaires », a-t-il affirmé.
Il a souligné que la Chine ne se contentait pas de fournir un soutien financier et technique, mais se concentrait également sur la formation de professionnels locaux afin de garantir la durabilité des projets. Cela donne aux pays africains la capacité de se développer de manière autonome sur le long terme, tout en les aidant à résoudre leurs problèmes actuels.
Humphrey Moshi, directeur du Centre d’études chinoises de l’université tanzanienne de Dar es Salaam, a souligné que l’approche chinoise, dans laquelle l’amitié prime les intérêts, attestait d’une « véritable préoccupation de la Chine pour l’Afrique », ce qui lui permet de « dépasser les simples considérations économiques et d’obtenir une large reconnaissance auprès des pays africains ».
Il a déclaré que les principes de sincérité, de résultats concrets, d’amitié et de bonne foi dans la politique africaine de la Chine avaient « non seulement insufflé une nouvelle vitalité à la coopération sino-africaine, mais également fourni un nouveau modèle pour la gouvernance globale ». « L’approfondissement des relations sino-africaines favorise non seulement le développement mutuel, mais apporte également une contribution positive à la paix et à la prospérité mondiales », a-t-il ajouté.