Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) pourra obtenir dix millions de doses de vaccins contre le mpox d’ici fin 2025, alors que deux millions de doses seront disponibles cette année, a annoncé le CDC Afrique le 17 août dernier.
Cette annonce est intervenue quelques jours après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que le mpox, anciennement nommé variole du singe, constituait une urgence de santé publique de portée internationale, tandis que le CDC Afrique a estimé que l’épidémie de mpox constituait une urgence de santé publique pour le continent.
Selon le dernier rapport périodique publié le 16 août dernier par le CDC Afrique, 18.737 cas et 541 décès ont été signalés depuis le début de l’année dans une dizaine de pays africains. Le nombre de nouveaux cas signalés en 2024 représente une augmentation de 160% par rapport à la même période en 2023. Au cours de la semaine du 10 au 16 août, 1.200 nouveaux cas et 24 nouveaux décès ont été rapportés dans cinq pays africains : le Burundi, la Centrafrique, le Nigeria, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.
UN NOUVEAU VARIANT
Le mpox est une maladie infectieuse causée par le virus mpox. Ce virus, détecté pour la première fois chez des singes de laboratoire en 1958, est censé se transmettre d’animaux sauvages tels que les rongeurs aux humains, ou d’homme à homme. Les symptômes comprennent une éruption cutanée aigüe inexpliquée, des douleurs dorsales, un gonflement des ganglions lymphatiques, une fièvre aigüe, des maux de tête, des douleurs musculaires et corporelles et une baisse d’énergie.
En juillet 2022, l’OMS avait déclenché son plus haut niveau d’alerte mondiale pour le mpox et déclaré la fin de cette urgence en mai 2023. Cependant, la RDC, le pays le plus touché par la maladie, a récemment signalé une résurgence de cette maladie, avec un grand nombre de cas et de décès rapportés depuis le début de l’année. Selon le CDC Afrique, la RDC a représenté environ 96,3% de tous les cas et 97% de tous les décès signalés cette année en Afrique.
Selon l’OMS, l’épidémie actuelle a été aggravée par l’apparition d’un nouveau variant plus dangereux et mortel, le clade 1b. Le nouveau variant a été décrit dans la province du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC. En juillet dernier, plus d’une centaine de cas confirmés en laboratoire d’infection par le clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n’avaient jamais signalé de mpox auparavant, à savoir le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda.
UNE ACTION INTERNATIONALE
« Il ne s’agit pas seulement d’un problème africain. Le mpox est une menace mondiale qui ne connaît ni frontières, ni races, ni croyances. C’est un virus qui explore nos vulnérabilités en s’attaquant à nos points les plus faibles », a indiqué le directeur général du CDC Afrique, Jean Kaseya, en ajoutant : « C’est dans ce moment de vulnérabilité que nous devons trouver notre plus grande force et démontrer que nous tirons tous les leçons de la COVID-19 et que nous appliquons la solidarité ».
« J’exhorte la communauté internationale, les partenaires et les organisations à mobiliser les stocks de vaccins et d’autres contre-mesures médicales pour leur déploiement en Afrique, en employant les mécanismes mis en place par le CDC Afrique pour assurer une distribution équitable, la transparence et la coordination », a déclaré pour sa part le président sud-africain Cyril Ramaphosa. « L’Afrique a besoin d’un soutien solide en matière de financement, de recherche et de partage des technologies, avec des contributions financières dirigées vers le fonds de lutte contre les épidémies en Afrique sous la direction du CDC Afrique ».
L’OMS prédit un besoin de financement immédiat d’un montant initial de 15 millions de dollars à l’appui des activités de surveillance, de préparation et de riposte. Pour permettre une mise à l’échelle immédiate des efforts déployés, l’organisation a débloqué 1,45 million de dollars de son Fonds de réserve pour les situations d’urgence et pourrait avoir besoin d’en débloquer davantage dans les prochains jours.
« L’émergence d’un nouveau clade du mpox, sa propagation rapide dans l’est de la RDC et la notification de cas dans plusieurs pays voisins sont très préoccupantes. Si l’on ajoute à cela les épidémies imputables à d’autres clades du mpox en RDC et dans d’autres pays d’Afrique, il est clair qu’une action internationale coordonnée est nécessaire pour enrayer ces épidémies et sauver des vies », a noté le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.