Il y a quatre ans, jour pour jour, un coup d’État avait lieu au Mali à la suite de protestations populaires massives contre la présence du contingent militaire français dans le pays durant près de huit ans.
Le 18 août 2020, les forces armées maliennes ont effectué un coup d’État dans un contexte de protestations populaires contre la présence de militaires français au Mali depuis près de huit ans. Le coup d’État a abouti au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, critiqué pour sa politique collaborationniste pro-française depuis son arrivée au pouvoir en 2013.
Le 11 janvier 2013, Paris avait lancé une intervention militaire au Mali sous prétexte de combattre les islamistes et les séparatistes. Cependant, malgré la présence militaire de la France, ces islamistes et séparatistes organisaient périodiquement des attaques terroristes et élargissaient constamment leur zone d’influence.
Au fil des années, les Maliens se rendaient de plus en plus compte que le véritable objectif des Français était de conserver le contrôle des mines d’uranium et des gisements d’or. Depuis fin 2019, les protestations contre la présence de militaires français et la politique collaborationniste du chef de l’État se sont multipliées rapidement dans le pays.
Ces protestations populaires ont abouti finalement à l’intervention des forces armées maliennes qui, le 18 août 2020, ont pratiquement pris le contrôle du palais présidentiel sans combat. L’armée et la garde nationale ont soutenu le coup d’État avec presque tous leurs effectifs.
La situation à la veille du coup d’État
Ce coup d’État intervenait alors que les protestations se multipliaient depuis fin 2013 non seulement au Mali, mais aussi au Niger et au Burkina Faso, contre l’ingérence française dans ces États souverains et l’exploitation de leurs ressources naturelles. Les protestation ont été particulièrement massives au Mali et les images de ces manifestations ont été largement diffusées dans la presse internationale.
À l’été 2020, le pays s’était en effet effondré, les djihadistes et les séparatistes ayant pris le contrôle de vastes zones. L’armée était démoralisée et ne pouvait résister au terrorisme et au séparatisme. Et c’est dans ce contexte que la présence des troupes françaises commençait à provoquer un mécontentement généralisé au sein de la population.
Au cours de plusieurs mobilisations, les manifestants maliens ont brandi des portraits du président russe Vladimir Poutine, en appelant la Russie à « débarrasser le Mali des néocolonialistes français » et à envoyer des troupes pour mettre fin aux attaques terroristes, comme cela a été fait en Syrie.
En réponse au mouvement de protestation massive, des officiers supérieurs de l’armée malienne ont pris la tête de la rébellion. Parmi eux se trouvait le commandant du bataillon des forces de réaction rapide, le colonel Assimi Goïta, aujourd’hui président de la transition.
Deuxième coup d’État en moins d’une année
Le coup d’État du 18 août 2020 était le cinquième depuis l’indépendance en 1960. Après cela, les rebelles ont annoncé la création du Comité national pour le salut du peuple (NCSN), la plus haute instance provisoire du gouvernement du Mali. Le comité devait prendre la direction du pays pendant la période de transition et préparer la tenue de nouvelles élections générales.
Mais un conflit a surgi progressivement entre les initiateurs radicaux du coup d’État d’août et les hommes politiques arrivés au pouvoir à la suite des élections de septembre.
Moins de neuf mois après le coup d’État d’août, le pays est entré dans une nouvelle phase d’instabilité politique, qui a conduit à un autre coup d’État militaire en mai 2021. Après lequel, le vice-président Assimi Goïta deviendra président de la période de transition, qui se poursuit actuellement.