En tournée en Afrique de l’Ouest, le secrétaire d’État adjoint américain Kurt Campbell s’est rendu au Ghana, au Gabon et au Sénégal, du 14 au 19 juillet dernier. Cette visite fait suite à celle du vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. « Au cours de la réunion, le secrétaire d’État adjoint a réitéré l’engagement continu des États-Unis en faveur du partenariat entre les États-Unis et le Sénégal, et a souligné notre dévouement commun à la démocratie, au respect des droits de l’homme, à la sécurité régionale et à la prospérité pour tous », a déclaré le Département d’État américain le 18 juillet dernier, à l’issue de la rencontre entre le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et le secrétaire d’État adjoint américain Kurt Campbell. Cette rencontre a également permis à Washington, selon le Département d’État, de discuter « des possibilités d’accroître les échanges et les investissements bilatéraux, en particulier dans les secteurs des technologies numériques, de l’agriculture et de l’économie maritime ».
Cette visite américaine au Sénégal intervient quelques jours à peine après celle du vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. Le 10 juillet dernier, celui-ci est arrivé pour une visite officielle afin de renforcer les liens de la Russie avec ce pays d’Afrique de l’Ouest, avec à la clé des perspectives de coopération et des « projets communs prometteurs » dans divers domaines, notamment dans l’exploitation minière. Le 12 juillet, la Chambre de commerce et d’investissement d’Afrique, de Russie et d’Eurasie a été inaugurée à Dakar.
Campbell a également rencontré les ministres des Finances et du Tourisme, Cheikh Diba et Mountaga Diao, célébrant un engagement de la Corporation américaine de développement financier international de 81 millions de dollars pour développer des hôtels américains à Dakar. À cela s’ajoutent la rencontre avec le groupe Futurs Media sénégalais, et une visite pour « commémorer » le don d’investissement de 550 millions de dollars visant à renforcer le secteur électrique du pays, signé en octobre 2018. Le diplomate américain a aussi rencontré des « tech entrepreneurs » sénégalais, saluant leurs résultats en matière de santé, d’accès à la finance, d’autonomisation des femmes et de développement du commerce électronique.
Une rencontre analogue a eu lieu au Gabon la veille, avec des « leaders de la société civile gabonaise » ayant bénéficié de programmes d’échange avec les États-Unis. Campbell s’est également entretenu avec le président de la transition, Oligui Nguema, et le Premier ministre Raymond Ndong Sima.
Le 17 juillet, Kurt Campbell était au Ghana. Suivant un scénario identique, il a rencontré le président Nana Akufo-Addo et les jeunes dirigeants du pays affiliés au programme YALI soutenu par l’USAID.
Les États-Unis ont, comme la France, subi un revers ces derniers mois sur le continent, le Niger ayant rompu un pacte de défense qui permettait à Washington de gérer une base de drones au Sahel. Les autorités nigériennes avaient jugé inacceptables les menaces de sanctions américaines en cas de contrat de vente d’uranium à l’Iran. Près de 300 soldats américains ont quitté le pays le 7 juin. Washington a redéployé son dispositif militaire en Côte d’Ivoire, Abidjan ayant donné son feu vert le 9 juillet dernier à la création d’une base américaine dans le nord-ouest du pays. Présence militaire ou non, Washington n’a pas abandonné ses tentatives de consolidation de sa position en Afrique, alors que le poids diplomatique, démographique et économique du continent s’affirme de plus en plus.