Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a fustigé Chypre, accusé d’être devenue un « centre d’opérations » pour l’offensive meurtrière d’Israël sur Gaza, mettant en garde le pays insulaire contre toute implication dans les aventures régionales du régime sioniste.
« Nous voyons fréquemment dans les rapports de nos services de renseignement que certains pays utilisent l’administration chypriote grecque de Chypre du Sud comme base, en particulier pour des offensives à Gaza », a déclaré Fidan à la chaîne d’information turque Habertürk dans une interview exclusive diffusée lundi 24 juin.
« Lorsque vous participez aux guerres au Moyen-Orient, ce feu vous brûlera aussi. Et comme nous partageons la même sphère géographique, cela viendra nous frapper aussi. Nous leur conseillons donc de rester à l’écart du conflit.
La Turquie ne reconnaît pas la République de Chypre, membre de l’UE. L’île de la Méditerranée orientale est ethniquement divisée entre Chypriotes turcs et grecs depuis un coup d’État militaire grec et l’intervention militaire turque en 1974.
La République turque de Chypre du Nord n’est reconnue que par Ankara.
La Turquie a critiqué le gouvernement chypriote pour avoir autorisé l’utilisation de deux bases britanniques sur l’île pour les expéditions d’armes américaines vers Israël.
Hakan Fidan a estimé que l’usage de ces bases pour acheminer des aides humanitaires vers Gaza n’est qu’une couverture pour dissimuler leur usage militaire au profit du régime israélien.
Les avertissements du ministre turc des Affaires étrangères interviennent moins d’une semaine après que Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah libanais, a mis en garde Chypre contre l’usage de ses aéroports et de ses bases militaires par Israël en cas d’une nouvelle guerre israélienne contre le Liban.
« Ouvrir les aéroports et les bases chypriotes à l’ennemi israélien pour attaquer le Liban signifierait que le gouvernement chypriote prend parti à la guerre, et que la Résistance traitera cela dans ce même cadre », a déclaré Nasrallah, le 19 juin.
