vendredi, novembre 22

La première édition du SIREXE s’annonce comme un événement phare pour le secteur extractif africain, selon le gouvernement ivoirien. Il représente une chance unique de réinventer la manière dont les ressources naturelles sont gérées et exploitées, avec un accent mis sur la durabilité et l’inclusivité. Et si les enjeux sont de taille, les perspectives de croissance et de développement pour le sous-sol africain n’ont jamais été aussi prometteuses.

À l’heure où l’Afrique s’ouvre au monde avec ses richesses naturelles, la première édition du Salon International des Ressources Extractives et Énergétiques (SIREXE) se prépare à Abidjan du 27 novembre au 2 décembre 2024. Ce rendez-vous, inscrit sous le thème « Développement durable des industries extractives et énergétiques : quelles politiques et stratégies ? », promet d’être un tournant décisif pour l’avenir des ressources africaines.

L’Afrique, nouvel eldorado des ressources extractives ?

Les récentes découvertes de gisements  miniers, pétroliers et gaziers en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Sénégal et en Afrique de l’Est mettent en lumière le potentiel immense et souvent sous-exploité du continent africain. Ce dernier détient environ 30% des réserves minérales mondiales et 8% de la production pétrolière globale, une richesse importante dans un contexte mondial de demande croissante pour des minéraux stratégiques. Le SIREXE 2024 se veut être le point de convergence de ces intérêts, en proposant une plateforme où leaders internationaux des industries, investisseurs, décideurs politiques et experts se rencontreront pour discuter des moyens de maximiser ces opportunités tout en respectant les impératifs de durabilité.

Un salon  d’envergure international pour repenser la répartition des richesses

Si le SIREXE2024  ambitionne de dynamiser les investissements, il ne s’agit pas seulement d’attirer les capitaux étrangers. L’objectif est également de garantir une meilleure répartition des richesses générées par ces industries. En d’autres termes, il s’agit de s’assurer que les bénéfices économiques ne se cantonnent pas aux multinationales, mais profitent aussi aux communautés locales. Les discussions prévues lors du salon aborderont ainsi les politiques fiscales et les initiatives de responsabilité sociale des entreprises (RSE), des leviers essentiels pour un partage plus équitable des ressources. Surtout dans un contexte où les ressources naturelles représentent 19% de la richesse totale de l’Afrique, contre 7% en Amérique latine et 3% en Asie en développement.

Des enjeux environnementaux au cœur des débats

Le développement durable est au cœur des préoccupations actuelles, et le secteur extractif n’échappe pas à cette dynamique. Les organisateurs du SIREXE2024 et le gouvernement ivoirien, indiquent mettre un point d’honneur à intégrer cette dimension dans toutes les discussions. Comment exploiter les ressources minières sans détruire l’écosystème environnant ? Quelles technologies propres peuvent être adoptées pour minimiser l’impact environnemental ? Entre 2011 et 2020, les forêts du continent africain ont renforcé leur rôle de poumons écologiques en séquestrant plus de 11,6 millions de kilotonnes de dioxyde de carbone, une performance qui montre bien l’importance écologique majeure de l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique mondial.  Le salon sera l’occasion de présenter des projets innovants qui répondent à ces questions et de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement.

Former et sensibiliser : une priorité

Le SIREXE2024, qui veut s’imposer comme un des rares événements tout-en-un dans les secteurs extractifs, abritant les secteurs miniers, extractifs et énergétiques,  ne se limite pas aux échanges entre grands décideurs. Des ateliers et des sessions de formation sont prévus pour sensibiliser le grand public, et notamment les jeunes, aux opportunités et aux enjeux des industries extractives. Il s’agit de préparer une nouvelle génération de travailleurs qualifiés, capables de s’insérer dans ce secteur en pleine expansion, indiquent des sources proches de l’organisation. L’objectif final est de créer des emplois et de lutter contre le chômage en Afrique, tout en assurant une main-d’œuvre compétente pour les futurs projets, des enjeux de premier plan qui reviennent dans les débats sur le continent.

Un avenir prometteur mais complexe

Avec la transition énergétique en toile de fond, l’Afrique a une carte majeure à jouer. Ses ressources en minerais critiques pour les technologies vertes, comme le cobalt et le lithium, sont indispensables pour la fabrication de batteries et autres équipements nécessaires à la transition vers des énergies plus propres. Malgré des défis significatifs, notamment des infrastructures insuffisantes et des coûts de financement élevés qui limitent les investissements, le continent attire l’attention globale. Bien que l’Afrique n’ait reçu que 6% des investissements directs étrangers mondiaux pour les projets miniers greenfield entre 2020 et 2021, les perspectives de croissance demeurent prometteuses. Selon la BAD, l’Afrique pourrait capturer environ 10 % d’un marché mondial des ressources minérales estimé à 16 trillions de dollars d’ici 2025. Le SIREXE2024 offrira une tribune pour discuter des moyens de tirer parti de ces atouts tout en respectant les principes de développement durable.

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