vendredi, octobre 18

Le groupe rebelle M23, soupçonné de liens avec le Rwanda, s’est emparé d’une ville minière de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), connue pour produire un minéral clé utilisé dans les smartphones, ce qui a soulevé des questions sur le récent accord minier entre l’Union européenne et Kigali.

Un porte-parole du groupe M23 a déclaré dans un communiqué publié jeudi 2 mai que les rebelles avaient « libéré » la ville de Rubaya, qui détient des gisements de tantale, un élément clé dans la production de smartphones. Il provient du coltan, l’un des rares minéraux répertoriés dans une lettre récemment envoyée par des avocats américains et français représentant le gouvernement de la RDC à Apple, qui remettait en question les connaissances de l’entreprise technologique sur la contrebande de « minéraux du sang » via le Rwanda dans sa chaîne d’approvisionnement. « Rubaya possède des gisements miniers et cela permettra sans doute au M23 de les exploiter », estime Onesphore Sematumba, analyste à l’International Crisis Group (ICG).

Cela intervient quelques semaines seulement après que l’UE a signé un protocole d’accord avec le Rwanda, visant à favoriser le développement durable et des chaînes de valeur résilientes pour les matières premières critiques à travers l’Afrique. La mise en demeure adressée par la RDC à Apple pourrait désormais faire pression sur la Commission européenne pour qu’elle revoie ses projets. L’accord a été immédiatement critiqué par le président congolais, Félix Tshisekedi, qui l’a dénoncé comme « une provocation de très mauvais goût ». Il a également affirmé que le Rwanda pillait les ressources minières du Congo et a critiqué le pays voisin pour avoir exporté des richesses qu’il ne possède pas.

Alex Kopp, un responsable de campagne de l’ONG britannique Global Witness, prévient que, compte tenu des lacunes évidentes du système de traçage ITSCI, qui garantit que les chaînes d’approvisionnement sont exemptes de minerais de conflit, il existe un risque élevé que l’UE finisse par s’approvisionner en « minerais qui sont introduits clandestinement et pourraient être liés à un conflit armé ». Faisant écho à ce point de vue, Marc Botenga, député européen du Parti des Travailleurs belges, estime que « lorsque vous concluez ce genre d’accord, cela revient essentiellement à dire au Rwanda : ‘Nous sommes parfaitement d’accord avec ce que vous faites et nous allons t’encourager’. »

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