Au Nigeria, l’exploitation minière illégale est l’une des causes de la faible contribution du secteur minier à l’économie. Pour concrétiser le potentiel de ses 700 milliards de dollars de ressources minérales, le pays a décidé d’intensifier la lutte contre le phénomène.
Au Nigeria, les forces armées ont annoncé samedi 27 avril l’arrestation de quatre ressortissants chinois suspectés d’exploitation minière illégale. Les suspects interceptés au cours d’une opération sur un site illégal ont admis y extraire et vendre du lithium, indique un communiqué du Nigerian Security and Civil Defence Corps (NSCDC) relayé par la presse locale.
Ces arrestations s’inscrivent dans la stratégie de lutte intensive contre l’exploitation minière illégale, promue depuis quelques mois par le gouvernement du président Tinubu. Il faut souligner que la présence d’acteurs chinois dans l’exploitation minière illégale au Nigeria a déjà été mise en lumière à de nombreuses reprises. Entre 2020 et 2023, une vingtaine de ressortissants de l’empire du Milieu ont ainsi été arrêtés par différents services de sécurité pour activités minières illégales dans les États de Zamfara, Kwara et Akwa.
Selon une note de l’ENACT, ces mineurs illégaux chinois sont intégrés dans des réseaux criminels et opèrent sur différentes ressources minières, mais avec une activité renforcée dans l’exploitation de l’or. Leur présence serait favorisée par une politique migratoire inadéquate, avec des octrois de visas de tourisme à des travailleurs chinois qui demeurent au Nigeria après l’expiration de leur visa. De plus, le peu d’attention accordé pendant des années à la lutte contre l’exploitation minière illégale aurait contribué à l’enracinement de ces acteurs étrangers qui viennent s’ajouter aux acteurs locaux, complexifiant davantage la répression.
Pour rappel, le Nigeria dispose de ressources minérales évaluées à 700 milliards de dollars, mais son secteur minier représente moins de 1 % du PIB. L’exploitation minière illégale fait partie des causes de ce problème que les autorités tentent désormais de régler. Outre davantage de moyens octroyés à la répression, le gouvernement devrait aussi mettre l’accent sur la sensibilisation des communautés locales sur les dangers pour l’environnement et la sécurité de ces activités, tout en modifiant la législation pour renforcer les sanctions, plaide l’ENACT.