Évalué à 25 milliards de dollars, le mégaprojet qui doit traverser onze pays ouest-africains pour alimenter l’Europe en gaz, devrait obtenir un accord budgétaire au second semestre 2024.
Long d’environ 6.000 kilomètres, le gazoduc Nigeria-Maroc Gas Pipeline (NMGP) s’apprête à franchir l’étape de la décision finale d’investissement (DFI), indispensable au lancement des travaux. C’est ce qu’indique le magazine Jeune Afrique citant le patron de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), Mele Kyari. Pour lui, la DFI sur le mégaprojet sera prise en décembre 2024.
«Cette déclaration intervient quelques jours après l’annonce de l’Office national marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM) de la création d’une entreprise pour superviser le financement, la construction et l’exploitation du projet», précise le mensuel panafricain.
Le capital de cette nouvelle entité devrait accueillir les investisseurs de tous bords: fonds souverains, banques de développement, banques commerciales ou encore géants pétroliers.
Initié en 2016 lors de la visite du roi Mohammed VI à l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari, le gazoduc entre le Nigeria et le Maroc traversera onze pays ouest-africains avant d’alimenter l’Union européenne (UE) en gaz. «Sa portée stratégique a redoublé d’importance depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’imposition de l’embargo européen aux importations russes de pétrole et de gaz», rappelle Jeune Afrique.
Alors que la COP 28 de Dubaï a entériné un accord historique sur une «transition» hors des énergies fossiles, Mele Kyari défend l’importance de ce projet pour assurer la sécurité énergétique sur le continent. Pour le directeur de la NNPC, le gazoduc aidera treize pays d’Afrique à relever le défi énergétique, et offrira à l’UE une nouvelle source d’approvisionnement en gaz.
Son concurrent, le projet du gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria et l’Algérie, semble toujours dans le pipe. Mais en dehors d’annonces voulant qu’il «ne restait que 1 800 kilomètres à réaliser sur les 4 000 prévus», aucune décision finale d’investissement, ni financements nécessaires pour les travaux, ne se profilent à l’horizon.