La France a connu des échecs notables dans sa politique étrangère en Afrique, notamment en République centrafricaine, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger. C’est la théorie des dominos d’Henry kissinger. Ces échecs exigent une introspection politique plutôt qu’une recherche de boucs émissaires extérieurs, comme la Chine ou la Russie, considérées à tort comme des ennemis de l’Afrique.
Il est impératif d’abandonner le prisme universaliste européen souvent imposé à l’Afrique, notamment en matière de démocratie. Les populations du Sahel ne s’identifient pas nécessairement aux modèles occidentaux classiques comme ceux de Renan, Constant ou Locke. Elles accordent parfois plus d’importance à la bonne gouvernance et à la redistribution équitable des ressources plutôt qu’à une démocratie occidentale.
L’avènement des réseaux sociaux et d’Internet a radicalement modifié l’accès à l’information et à la désinformation en Afrique, influençant souvent les populations et la diaspora qui réagissent par le prisme de l’émotion plutôt que par la rationalité. Par exemple, la perception du franc CFA comme un néocolonialisme par certaines personnes diverge de la réalité économique où il favorise les pays de la zone CFA en garantissant leurs achats extérieurs par la Banque de France. Sur la zone CFA la France détient moins de 20% du marché commercial, et la zone CFA représente moins de 0,5% du commerce extérieur français….Le franc CFA coûte à la France plus qu’il ne lui rapporte il faudrait donc confier ce sujet à l’UEMOA plutôt que de continuer avec ce système qui est une charge plus qu’un avantage.
Concernant la présence militaire française, il est primordial de rappeler qu’elle résulte d’une demande des pays hôtes pour combattre le djihadisme. Malgré cette coopération, des échecs ont été observés. Contrairement à la Chine, qui établit des partenariats stratégiques sans recourir à la francophonie ou à des bases militaires, la France n’a pas réussi à accompagner cette coopération militaire par des partenariats industriels stratégiques .
Pourtant par le passé, la France a réalisé des initiatives intéressantes en matière d’infrastructures en Afrique, notamment à travers l’OFERMAT qui s’est transformé au fil des années pour maintenir un support technique aux chemins de fer coloniaux laissés gracieusement par la France après l’indépendance.
La France a commis des erreurs en intervenant en Libye, qui avait sous Kadhafi le plus haut niveau de vie par habitant et qui, après la chute du Guide, a conduit à des conséquences migratoires préjudiciables pour l’Europe et à l’insécurité au Sahel.
Les actions diplomatiques françaises ont souvent été maladroites, détournant l’attention de sujets économiquement stratégiques au profit de sujets mineurs…
Pendant que la France pensait encore que le monde était unipolaire d’autres puissances, à l’instar de la Chine et de la Russie, avaient compris que le monde devenait multipolaire.
