Le 38ème sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine (UA), qui s’est tenu ce week-end à Addis-Abeba, a marqué un tournant décisif dans l’avenir de l’organisation panafricaine.
Si des questions majeures comme l’élection d’un nouveau leadership, des tensions sous-jacentes liées à l’Algérie risquent de provoquer une véritable implosion au sein de l’UA, menaçant son unité et sa capacité à répondre aux défis contemporains du continent.
Sous la direction du président Abdelmadjid Tebboune et du général Saïd Chengriha, l’Algérie adopte une stratégie visant à s’imposer comme le leader d’une coalition de certains pays africains, qui, en contrepartie de soutiens financiers et diplomatiques, défendent sa position sur le dossier du Sahara Occidental.
Cette position géopolitique, qui oppose l’Algérie au Maroc et à ses alliés, est devenue une carte maîtresse dans les relations diplomatiques de l’Algérie avec des Etats membres de l’UA.
Cette situation va entraîner une rupture plus large au sein de l’organisation, alors que l’UA peine à avancer vers des réformes nécessaires pour garantir l’intégration, la sécurité et la prospérité économique du continent.
Le régime militaire algérien, par son soutien indéfectible au Front Polisario, un groupe terroriste, selon les services de renseignement occidentaux, devient un acteur incontournable dans les débats internes à l’UA.
Cette stratégie crée des fractures de plus en plus visibles, non seulement avec le Maroc, mais aussi avec de nombreux autres Etats africains qui souhaitent que l’UA se concentre sur des défis plus urgents comme les conflits en République Démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, ainsi que les questions économiques et humanitaires.
L’une des grandes questions qui sera abordée au sommet de l’UA est la réforme institutionnelle de l’organisation, notamment pour rationaliser son fonctionnement et renforcer sa coopération économique.
L’Algérie et ses alliés, néanmoins, semblent s’opposer à des réformes structurelles qui pourraient réduire leur pouvoir au sein de l’organisation ou remettre en cause leur influence géopolitique.
L’UA, en tant qu’organisation panafricaine, se trouve donc à un carrefour. D’un côté, les partisans d’une Afrique unie et réformée, qui souhaitent dépasser les questions de conflits territoriaux et se concentrer sur l’avenir économique du continent ; de l’autre, l’Algérie, qui continue d’utiliser la question sahraouie pour renforcer son hégémonie au sein de l’UA.
Rappelons que de nombreux pays ont exprimé leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, affirmant ainsi leur soutien à la position marocaine dans ce conflit territorial. Parmi eux, on retrouve des pays comme les États-Unis, la France, l’Espagne, ainsi que des nations arabes, asiatiques, latino-américaines et africaines.