Alors que la Côte d’Ivoire se prépare pour l’élection présidentielle de 2025, des signes précurseurs d’une crise politique majeure se dessinent à l’horizon. Le processus électoral, censé incarner la volonté populaire et renforcer les fondements d’une démocratie stable, semble déjà miné par des pratiques qui compromettent sa crédibilité et sa transparence.

L’exclusion de figures emblématiques de l’opposition, telles que Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, constitue un signal alarmant pour la communauté nationale et internationale. Ces leaders, porteurs de voix significatives au sein de la population ivoirienne, se voient interdire l’accès à la compétition électorale, privant ainsi des millions de citoyens de représentants légitimes. Cette interdiction soulève des interrogations quant à la volonté du pouvoir en place de permettre une véritable alternance politique.

Par ailleurs, la Commission électorale indépendante (CEI) est au cœur des critiques. Son refus de mettre à jour la liste électorale empêche des milliers d’électeurs éligibles d’exprimer leur suffrage. Cette inertie administrative, qu’elle soit volontaire ou le résultat d’une mauvaise gestion, contribue à affaiblir la confiance dans le processus électoral. Dans un contexte où chaque voix compte, cette exclusion silencieuse risque de provoquer des tensions sociales et de remettre en cause la légitimité des résultats.

Une élection sans opposition véritable ne saurait être qualifiée de démocratique. Elle se réduit à une simple formalité institutionnelle, dépourvue de toute compétition réelle et de débat pluraliste. Cette situation pose la question du réel engagement du président Alassane Ouattara envers les principes démocratiques. Si le pouvoir en place est confiant dans son bilan et sa popularité, pourquoi redouter une confrontation électorale ouverte et loyale ?

La communauté internationale, souvent prompt à saluer les progrès démocratiques en Afrique de l’Ouest, ne peut rester indifférente face à ces dérives. Le respect des droits politiques fondamentaux, la transparence des processus électoraux et l’inclusion de toutes les forces vives de la nation sont des prérequis essentiels pour préserver la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire.

Sans une réforme urgente des mécanismes électoraux et une ouverture politique sincère, le pays risque de replonger dans une période d’instabilité et de conflits. Le peuple ivoirien mérite des élections libres, justes, inclusives et transparentes, conditions sine qua non d’une démocratie véritable et d’un développement harmonieux.

 

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