L’annonce du retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), signée par le président Donald Trump dès son investiture, suscite une onde de choc dans les cercles de santé publique, notamment en Afrique. Selon l’Union africaine (UA), cette décision pourrait avoir des répercussions profondes sur les programmes sanitaires dans de nombreux pays du continent.

Justifiée par l’administration Trump comme une réaction à l’écart perçu entre les contributions financières des États-Unis et de la Chine, cette mesure a été officialisée quelques heures seulement après la cérémonie d’investiture. Donald Trump avait, durant son mandat précédent, régulièrement critiqué l’OMS, accusant l’institution de favoritisme envers la Chine et de mauvaises gestions lors de pandémies comme celle de la COVID-19.

Lors d’une conférence de presse en ligne, Ngashi Ngongo, chef de cabinet du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), a exprimé ses vives inquiétudes. « Les États-Unis sont l’un des principaux contributeurs à la santé publique en Afrique. Leur retrait de l’OMS pourrait avoir des conséquences profondes sur les efforts de lutte contre les pandémies et les maladies endémiques sur le continent », a-t-il déclaré.

Même si Africa CDC ne dépend qu’à hauteur de 10 % des financements américains, ses États membres sont directement touchés. En effet, des programmes cruciaux comme le PEPFAR (Plan présidentiel d’urgence pour la lutte contre le sida) reçoivent des financements substantiels des États-Unis. Ce programme, qui a permis de sauver des millions de vies, pourrait voir son impact réduit de manière significative si le retrait américain se concrétise.

Interrogé sur la possibilité de compenser ce manque à gagner, M. Ngongo a souligné l’importance de s’ouvrir à de nouveaux partenariats. « Nous espérons que des pays bien intentionnés viendront soutenir les efforts des États africains dans ce moment d’incertitude », a-t-il affirmé. La Chine, qui a renforcé sa coopération avec l’Afrique dans divers domaines, pourrait être un acteur clé dans cette équation, bien que des interrogations persistent quant à l’équité et à la durabilité de ses contributions.

L’OMS et l’Union africaine montent au créneau

La réaction de l’OMS et de l’UA ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué conjoint, ces institutions ont exprimé leur regret face à cette décision et ont appelé à son réexamen. « Les États-Unis ont joué un rôle décisif dans la création de l’Africa CDC, une entité essentielle dans la détection, la préparation, la réponse et la résilience face aux pandémies », a rappelé l’UA.

La création de l’Africa CDC, en partenariat avec l’OMS et les États-Unis, a permis au continent de renforcer ses capacités sanitaires face à des défis tels que la COVID-19, la lutte contre le sida et d’autres épidémies récurrentes. En dépit de cette coopération fructueuse, la décision américaine pourrait compromettre ces acquis, plongeant de nombreux pays africains dans l’incertitude.

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