L’investiture de Donald Trump comme 47ème président des États-Unis et la confirmation de Marco Rubio au poste de Secrétaire d’État marquent un tournant décisif dans la crise systémique que traverse l’Algérie. Cette configuration politique américaine intervient alors que le régime algérien, considérablement affaibli par des crises multiples, voit échouer une tentative désespérée de séduction diplomatique envers la nouvelle administration américaine.

Le 16 décembre 2024, dans les salons feutrés d’un palace de Doha, Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, rencontre un émissaire libanais dans une tentative de créer un canal de communication avec l’administration Trump. L’objectif était d’atteindre Michael Boulos, époux de Tiffany Trump, et d’influencer la position américaine sur le Sahara. Cependant, cette stratégie, visant à contourner l’influence de Jared Kushner, proche du Maroc, s’est soldée par un échec cuisant.

Face à cet échec, Alger active son plan B : mobiliser le cabinet de lobbying BGR Group pour proposer un accord stupéfiant. Ce dernier inclut un achat annuel d’armement américain pour 15 milliards de dollars, un versement immédiat de 500 millions de dollars à l’Ukraine et une demande explicite de soutien à une normalisation avec Israël. Cette initiative, qui constitue un triple reniement historique des principes diplomatiques algériens, illustre l’ampleur du désespoir du régime.

Une convergence des crises en Algérie

L’Algérie traverse une période de crise diplomatique sur plusieurs fronts internationaux. Avec la France, les relations se sont détériorées après l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal et le scandale des influenceurs pro-régime arrêtés en France. Ces incidents ont conduit à une rupture du dialogue politique à haut niveau.

En parallèle, les relations avec la Turquie se sont également tendues. L’accueil de délégations séparatistes kurdes à Tindouf a suscité des réactions négatives, amplifiées par une déclaration maladroite de l’ambassadeur Belani. Ces événements ont rapidement dégradé les liens bilatéraux entre les deux pays.

Enfin, sur le plan régional, l’Algérie se trouve marginalisée. Elle est absente des discussions stratégiques concernant la Libye et le Sahel, ce qui affaiblit ses alliances traditionnelles.

À l’intérieur du pays, la situation n’est guère meilleure. La Kabylie connaît une très faible participation électorale, témoignant de fractures territoriales importantes. De plus, les mouvements de protestation se multiplient, reflétant une société en tension.

Sur le plan social, la crise est marquée par une hausse dramatique des décès parmi les migrants algériens, faisant de la route migratoire algérienne l’une des plus dangereuses de Méditerranée.

Par ailleurs, une dissidence militaire commence à émerger. Le mouvement des « Officiers Libres » critique ouvertement le chef d’état-major Chengriha, révélant des divisions au sein de l’armée.

La pression de la stratégie Trump-Rubio

L’administration Trump-Rubio a mis en place une stratégie pour accroître la pression sur l’Algérie. Le pays est désormais désigné comme un « État qui encourage le terrorisme ». Cette posture s’accompagne d’une initiative visant à classer le Polisario comme organisation terroriste.

En parallèle, le soutien américain au Maroc s’intensifie, consolidant la position de ce dernier dans la région et accentuant l’isolement de l’Algérie.

Les États-Unis exploitent les vulnérabilités du régime algérien. Le pays dépend lourdement de l’armement russe, avec 80 % de son équipement militaire provenant de Moscou. Par ailleurs, l’économie nationale reste fragile, reposant principalement sur les hydrocarbures. Ces richesses sont majoritairement contrôlées par les militaires, rendant l’économie vulnérable aux pressions extérieures.

Un avenir incertain pour l’Algérie

L’avenir de l’Algérie pourrait prendre plusieurs directions.

Le premier scénario envisage une rupture, avec une fragmentation de l’institution militaire et une montée des contestations sociales.

Un deuxième scénario, plus optimiste mais moins probable, serait une adaptation. Cela impliquerait des concessions sur le dossier du Sahara et un rapprochement avec l’Occident.

Enfin, le troisième scénario, le plus redouté, serait une confrontation. Cela se traduirait par un durcissement du régime et un isolement international accru.

Les répercussions de ces évolutions dépasseraient les frontières algériennes. La stabilité régionale serait affectée, tandis que le Maroc pourrait en sortir renforcé. Cependant, les tensions migratoires et sécuritaires risquent de s’aggraver, créant des défis supplémentaires pour les pays voisins.

L’arrivée de l’administration Trump-Rubio semble marquer le début d’une période de déstabilisation accélérée pour l’Algérie. Entre un isolement international croissant et des fractures internes profondes, le pays se dirige vers une période incertaine. Les implications pour la région pourraient être majeures, modifiant l’équilibre stratégique en Afrique du Nord.

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