Après avoir mis en pause son projet initial d’usine en Pologne, LeapMotor, constructeur chinois de véhicules électriques, envisage de redéfinir sa stratégie d’implantation. Parmi les options étudiées, le Maroc se distingue comme une destination privilégiée grâce à son écosystème automobile dynamique, ses infrastructures modernes et sa proximité stratégique avec l’Europe.
Le projet de LeapMotor, développé en partenariat avec Stellantis, visait initialement à produire le modèle électrique B10 en Pologne pour les marchés internationaux. Toutefois, les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne (UE) ont bouleversé cette ambition. Les taxes douanières élevées imposées sur les véhicules chinois importés dans l’UE ont semé le doute sur la viabilité économique de cette unité de production en Europe de l’Est.
Par ailleurs, les autorités chinoises encouragent activement leurs entreprises à diversifier leurs investissements dans des régions offrant un environnement plus stable et accueillant. Cette réorientation stratégique pousse LeapMotor à envisager des marchés comme le Maroc, qui offre un cadre d’affaires attractif et des avantages logistiques considérables.
Au fil des années, le Maroc s’est imposé comme un acteur majeur de l’industrie automobile mondiale. Grâce à des zones franches comme Tanger et Kénitra, des politiques fiscales incitatives et un accès compétitif aux énergies renouvelables, le Royaume a attiré des géants comme Renault et Stellantis, consolidant ainsi sa réputation en tant que hub industriel.
Sa position géographique, aux portes de l’Europe, est un atout stratégique. Le port de Tanger Med, l’un des plus grands hubs logistiques en Afrique et en Méditerranée, garantit une exportation rapide des véhicules vers les marchés européens. En choisissant de produire au Maroc, LeapMotor pourrait non seulement éviter les barrières tarifaires imposées aux importations chinoises, mais aussi réduire ses coûts logistiques et s’inscrire dans une chaîne de valeur compétitive.
Parmi les villes marocaines envisagées, Kénitra se démarque comme un candidat idéal. Abritant une usine Stellantis reconnue pour son efficacité, cette ville a déjà prouvé sa capacité à s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement internationales. L’expertise industrielle locale et l’infrastructure de pointe de Kénitra en font une option stratégique pour LeapMotor, qui pourrait y développer une usine dédiée aux véhicules électriques.
Un signal fort pour l’électrification au Maroc
L’intérêt de LeapMotor pour le Maroc reflète également les ambitions du Royaume en matière de transition énergétique. Le Maroc s’est engagé dans le développement des véhicules électriques et hybrides, un secteur clé dans sa stratégie de durabilité et en phase avec la demande mondiale croissante pour des solutions respectueuses de l’environnement.
Si LeapMotor concrétise son projet au Maroc, cela représenterait une avancée majeure dans le partenariat économique sino-marocain. Le Royaume renforcerait son positionnement comme plateforme industrielle régionale, capable de servir à la fois les marchés européens et africains, tout en s’imposant comme un acteur incontournable dans l’industrie des véhicules électriques.
Pour LeapMotor, choisir le Maroc reviendrait à surmonter les défis posés par les tensions commerciales internationales tout en s’ouvrant à de nouvelles opportunités. Une telle décision pourrait non seulement redessiner la carte des investissements dans l’automobile électrique, mais aussi renforcer les ambitions marocaines de devenir un pilier de l’électrification mondiale. Le Royaume se positionnerait alors comme un modèle de résilience et d’innovation industrielle face aux bouleversements géopolitiques.