Lors du sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en septembre, la Chine a annoncé qu’elle élargirait unilatéralement son marché en s’engageant à soutenir les produits africains par l’intermédiaire de plateformes telles que l’Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE).
Deux mois plus tard, la 7e CIIE s’est ouverte à Shanghai. Divers produits africains y ont été présentés, avec la tenue des discussions sur les investissements, dans le but de transformer le grand marché chinois en un vaste champ de possibilités.
La CIIE a permis de montrer au monde entier l’engagement de la Chine de poursuivre son ouverture, ainsi que les principes de sa politique à l’égard de l’Afrique, à savoir sincérité, résultats réels, amitié et bonne foi.
Marché ouvert
Depuis sa première édition en 2018, la CIIE a tiré parti des vastes avantages du marché chinois et a servi de plateforme essentielle pour les achats internationaux, la promotion des investissements, ainsi que l’ouverture et la coopération. Alors que la Chine ouvre plus largement sa porte à l’Afrique, de plus en plus de produits agricoles rejoignent la CIIE pour obtenir une part du marché chinois.
Le café éthiopien est une présence familière à l’exposition. Depuis ses débuts en 2019, le café éthiopien a acquis une reconnaissance significative sur le marché chinois, a déclaré Ruth Wondosen Tesfaye, de l’entreprise Addis Coffee.
« La CIIE offre une plate-forme unique pour s’engager directement avec les consommateurs et les distributeurs, ce qui sera inestimable pour améliorer nos stratégies d’exportation », a-t-elle affirmé à Xinhua depuis Shanghai, ajoutant que le grand marché chinois et la demande croissante de produits uniques, tels que le café d’Ethiopie, présentent un immense potentiel pour les entreprises africaines.
Il s’agit de la première CIIE pour les produits ovins de Madagascar cette année. La Chine en a importé pour la première fois d’Afrique en septembre, lorsque de la viande de mouton de Madagascar a été dédouanée à Changsha, dans le centre de la Chine.
Michel Anondraka, directeur général de l’agriculture et de l’élevage au ministère malgache de l’Agriculture et de l’Elevage, a dit à Xinhua au cours d’un entretien que l’énorme marché chinois stimulerait la production des éleveurs locaux et accélérerait la modernisation agricole de son pays.
Le miel tanzanien a également fait ses débuts cette année. « Cette exposition est une occasion importante à saisir pour les entreprises de miel à travers la Tanzanie, car elle ouvre non seulement la voie à l’entrée de nos produits sur le marché chinois, mais marque également une étape solide pour les marques de miel tanzanien sur le marché mondial », a estimé Jackson Mponela, directeur de production pour le commerce et le développement chez Tanzania Future Enterprises Company Limited, une entreprise agroalimentaire tanzanienne.
L’entreprise sud-africaine Khozeni Farming a participé pour la première fois à l’exposition de cette année avec ses avocats. Nkateko Khoza, PDG de l’entreprise agricole, a indiqué à Xinhua que le marché chinois apporterait de nouvelles possibilités de croissance pour l’industrie sud-africaine de l’avocat, ajoutant que cette possibilité permettra à l’entreprise d’au moins doubler sa croissance au cours des trois à cinq prochaines années.
Philip Myburgh, chef de groupe du commerce à la Standard Bank Business and Commercial Banking, a confié à Xinhua dans une interview écrite que le soutien politique était l’un des principaux moteurs pour le développement de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique.
Il a expliqué que dans le cadre du FCSA, il existait de vastes initiatives soutenant la participation des pays africains à la CIIE pour faciliter le commerce.
Depuis la 8e conférence ministérielle du FCSA en 2021, la Chine et l’Afrique n’ont cessé de faire progresser les initiatives du forum, notamment le « canal vert » pour les produits agricoles africains entrant en Chine. Les processus d’inspection et de quarantaine ont été accélérés et les exemptions tarifaires élargies, ce qui a profité à l’industrie florale africaine, aux avocats, aux agrumes, au café et à d’autres produits agricoles.
Les mesures de promotion commerciale de la Chine ont considérablement stimulé les exportations africaines vers ce pays. Au cours des neuf premiers mois de l’année, les importations chinoises en provenance d’Afrique ont atteint 626,74 milliards de yuans (87 milliards de dollars), soit une augmentation de 10,3% en glissement annuel, selon les données de l’Administration générale des douanes.
Cette année, la CIIE accueille le sucre mauricien. Depuis que l’accord de libre-échange Chine-Maurice est entré en vigueur en 2021, l’industrie sucrière mauricienne a pu profiter du marché chinois.
La canne à sucre est l’une des cultures les plus importantes de l’île, connue sous le nom d' »île sucrée ». L’industrie sucrière, qui représentait autrefois près d’un tiers du PIB du pays et plus de 90% des recettes d’exportation, contribue encore pour plus de 2% au PIB de l’île Maurice.
Devesh Dukhira, PDG du Syndicat mauricien du sucre, a confirmé à Xinhua que la contribution à long terme du marché chinois serait substantielle, grâce à la CIIE et à l’accord de libre-échange Chine-Maurice.
Sud global
Cette année, la CIIE met un accent particulier sur le Sud global. Le 7e Forum économique international de Hongqiao a fait du « développement durable du Sud global et de la coopération sino-africaine » un thème de discussion clé, visant à offrir des recommandations pour favoriser une croissance inclusive dans les pays les moins développés.
M. Myburgh a estimé que la CIIE pouvait jouer un rôle crucial en aidant les pays en développement à réduire la pauvreté et à parvenir à un développement durable en leur donnant accès à de nouveaux marchés, à des investissements, à des technologies et à des connaissances.
La Chine s’est toujours engagée à promouvoir la coopération Sud-Sud. Lors du sommet du FCSA à Beijing cette année, la Chine a annoncé qu’elle avait décidé d’accorder à tous les pays les moins avancés ayant des relations diplomatiques avec la Chine, y compris 33 pays d’Afrique, un traitement tarifaire zéro pour les lignes tarifaires à 100%. La Chine est ainsi devenue le premier grand pays en développement et la première grande économie à prendre une telle mesure.
Le plan d’action adopté lors du sommet de Beijing, qui présente dix initiatives de partenariat visant à orienter la prochaine phase de la coopération sino-africaine, pourrait avoir un impact considérable sur les populations africaines, a souligné Peter Kagwanja, directeur général de l’Africa Policy Institute au Kenya.
« Nous apprécions le fait que la Chine ouvre son marché à l’Afrique », a-t-il dit à Xinhua lors de la CIIE de cette année. « La Chine est une vraie et véritable amie de l’Afrique. »