Argument de campagne ou option sérieuse ? Lors d’un meeting électoral du dimanche 18 août, rapporte Marianne, le président sortant algérien Abdelmadjid Tebboune a affirmé que son pays était prêt à intervenir militairement à Gaza si l’Égypte lui en ouvrait les portes. « Nous n’abandonnerons jamais Gaza. Je vous jure par Allah le Tout-Puissant, si seulement ils [les Égyptiens] nous aidaient et nous ouvraient la frontière entre l’Égypte et Gaza… nous savons ce que nous avons à faire », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par le magazine, avant d’ajouter : « L’armée est prête ».
D’après la version en français du média public turc TRT, le Abdelmadjid Tebboune a promis, dans le cas où des camions algériens pouvaient entrer à Gaza, de « construire en vingt jours, trois hôpitaux » et d’envoyer « des centaines de médecins et [d’] aider à reconstruire ce qui a été détruit par les sionistes ».
Des déclarations perçues, notamment, par le journaliste et écrivain Mohamed Sifaoui, comme de la pure communication électorale. « Cela fait plusieurs années que le pouvoir algérien alimente l’antisémitisme et instrumentalise honteusement la question proche-orientale », a commenté celui-ci sur X.
Le scrutin présidentiel algérien est prévu le 7 septembre. Le 11 juillet dernier, le président sortant Abdelmadjid Tebboune avait annoncé sa candidature pour un deuxième mandat. Tebboune avait été élu à la tête de l’État en 2019, lors d’un scrutin marqué par un mouvement de boycott des partis d’opposition. Cette élection s’était tenue après la démission d’Abdelaziz Bouteflika face à la pression de la rue et de l’armée.
En ce qui concerne la situation à Gaza : la guerre qui s’y joue depuis plus de dix mois est, selon l’AFP, la plus meurtrière jamais menée dans ce territoire palestinien. Pour rappel, Israël a lancé une opération militaire visant à éliminer le Hamas à la suite de l’attaque meurtrière du mouvement terroriste palestinien qui a causé la mort de 1 198 personnes, en majorité des civils, et abouti à la capture de nombreux otages.
Tandis que le Hamas refuse toujours de donner le nombre de ses combattants tués, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a récemment affirmé que celle-ci avait « éliminé plus de 17 000 terroristes » dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Quant au nombre de civils tués à Gaza, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans l’enclave palestinienne a annoncé mardi un nouveau bilan de 40 173 morts depuis le début de la guerre. Ces chiffres, souligne l’AFP, ne peuvent être vérifiés de façon indépendante en l’état actuel de la situation dans la bande de Gaza.
Source : Le JDD