Les relations entre la Belgique et le Rwanda connaissent une nouvelle passe difficile. Le retrait de la demande d’accréditation d’un nouvel ambassadeur belge à Kigali marque une nouvelle escalade dans un conflit diplomatique qui s’envenime depuis plusieurs mois. Les deux pays semblent s’être enfermés dans une logique de réciprocité, au détriment du dialogue et de la coopération.
Au cœur de cette crise, on retrouve la personnalité de Vincent Karega. Proposé par Kigali pour représenter le Rwanda en Belgique, cet ancien ambassadeur en RDC et en Afrique du Sud est une figure controversée. Accusé d’être impliqué dans la persécution d’opposants rwandais, notamment en Afrique du Sud, sa candidature a été rejetée par Bruxelles.
Cette décision a provoqué une vive réaction de Kigali, qui a à son tour refusé d’accréditer un nouvel ambassadeur belge. Le Rwanda justifie cette mesure par une question de réciprocité, le poste d’ambassadeur rwandais en Belgique étant lui aussi vacant depuis un an.
Les enjeux de cette crise
Cette crise diplomatique a des implications importantes pour les relations entre les deux pays. Au-delà des questions de personnes, elle révèle des divergences de vues profondes sur des sujets sensibles comme la situation en RDC, où le Rwanda est accusé de soutenir le mouvement rebelle M23.
La Belgique, en soutenant les revendications de la RDC, s’est attirée les foudres de Kigali. Le Rwanda considère que Bruxelles prête une oreille trop attentive aux accusations portées contre lui, sans prendre en compte son point de vue.
Quelles perspectives ?
Pour l’instant, les perspectives d’une amélioration rapide des relations entre les deux pays semblent limitées. Les deux parties semblent déterminées à défendre leurs positions, et aucune ne semble disposée à faire des concessions significatives.
La poursuite des relations diplomatiques au niveau des chargés d’affaires témoigne d’une volonté de maintenir un certain niveau de contact, mais elle ne saurait masquer la profondeur de la crise.
Le bras de fer diplomatique entre la Belgique et le Rwanda est loin d’être terminé. Les conséquences de cette crise pourraient se faire sentir dans de nombreux domaines, notamment dans le domaine de la coopération économique et au niveau régional. Il est à craindre que cette situation ne se prolonge encore pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, si les deux parties ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.