La Maison Blanche cherche à apaiser les préoccupations croissantes des démocrates concernant les capacités physiques et mentales du président américain. Selon les sondages, près de trois quarts des électeurs américains estiment que Joe Biden ne possède pas la « santé mentale et cognitive nécessaire pour exercer les fonctions de président ».
Lors d’une conférence de presse le 2 juillet, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a tenté de dissiper ces inquiétudes. « Nous comprenons les préoccupations, nous le comprenons, le président n’a pas passé une bonne nuit », a-t-elle déclaré, avant d’assurer que le président savait « comment faire son travail ». Interrogée sur la possibilité de publier des dossiers médicaux plus détaillés ou de soumettre Joe Biden à un test cognitif, Jean-Pierre a répondu qu’un tel examen « n’est pas justifié » et a nié que le président soit atteint d’Alzheimer, de démence ou d’une maladie dégénérative.
Les inquiétudes se sont intensifiées après ce que beaucoup ont décrit comme une performance « désastreuse » de Biden lors d’un débat contre Donald Trump la semaine dernière. Des responsables démocrates de haut niveau ont reconnu que ces préoccupations étaient « légitimes ». Parmi eux, Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants, a déclaré sur MSNBC qu’il était « légitime de se demander s’il s’agit d’un simple épisode ou d’un état durable ». Les appels à Biden pour qu’il se retire de la course présidentielle se sont multipliés, y compris de la part des plus grands donateurs du Parti démocrate.
La vice-présidente Kamala Harris, cependant, s’est déclarée « fière » d’être la colistière du président et a affirmé que « Joe Biden est notre candidat, nous avons battu Donald Trump une fois et nous allons le battre à nouveau », lors d’une interview sur CBS News.
Le 3 juillet, Biden a avancé une nouvelle explication pour sa performance lors du débat, lors d’une rencontre avec des donateurs démocrates près de Washington. Il a jugé « pas très malin » d’avoir « voyagé à travers le monde plusieurs fois » peu avant le débat, ce qui l’avait conduit à « presque (s’)endormir sur scène ». « Ce n’est pas une excuse mais une explication », a-t-il ajouté.
Du côté républicain, le chroniqueur conservateur Tucker Carlson a ironisé sur la situation, affirmant que les médias mainstream découvrent soudainement que Biden pourrait souffrir de démence, une évidence selon lui depuis cinq ans. « Soit ils sont vraiment stupides, soit ils sont vraiment malhonnêtes et vous cachent la vérité », a-t-il déclaré lors d’un discours en Australie.
Un sondage CBS News/YouGov mené après le débat a révélé que 72 % des électeurs inscrits doutaient de la « santé mentale et cognitive » de Joe Biden pour exercer la présidence, avec environ 45% des démocrates estimant qu’il devrait se retirer de la course.