Détenu depuis le 26 juillet 2023, l’ancien président nigérien déchu pourrait être bientôt jugé pour « trahison ». Une décision de la Cour d’Etat vient de lever son immunité présidentielle.
L’ex-président du Niger, Mohamed Bazoum, ne pourra désormais plus bénéficier de son immunité présidentielle. C’est ce qui ressort d’une décision prononcée par la Cour d’Etat du Niger, ce vendredi 14 juin 2024.
Cette décision intervient dans le cadre de la procédure enclenchée par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) contre l’ancien président déposé par un coup d’Etat, il y a moins d’un an. Il est accusé de « complot d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’Etat », « crime de trahison », « faits présumés d’apologie du terrorisme » et de « financement du terrorisme ».
Depuis le 26 juillet 2023, l’ancien dirigeant est détenu par les hommes du général Abdourahmane Tiani, ancien chef de la garde présidentielle, qui dirige désormais le pays. Alors que la CEDEAO continue de réclamer sa libération, les nouveaux dirigeants du Niger l’accusent d’avoir demandé un appui armée aux autorités françaises et américaines lors du coup d’Etat qui l’a visé, mais également d’avoir « libéré des terroristes et de les avoir reçus à la présidence ».
L’annonce de la Cour d’Etat du Niger intervient dans un contexte où le CNSP continue de renforcer sa mainmise sur le pouvoir. Après avoir rompu les accords militaires avec la France, puis les USA, Niamey s’est éloigné de la CEDEAO qui avait menacé d’user de la force pour réinstaller le président Bazoum au pouvoir.
Alors que de nombreux observateurs s’attendent à un procès d’ici les prochains mois, les avocats de l’ex-président ont indiqué avoir « pris acte » de la décision de la Cour d’Etat.