Le président russe Vladimir Poutine a ordonné la tenue d’exercices nucléaires « dans un futur proche » impliquant notamment des troupes basées près de l’Ukraine, en réponse « aux menaces » de dirigeants occidentaux envers Moscou, a annoncé lundi le ministère de la Défense.
« Au cours de l’exercice, une série de mesures seront prises pour s’entraîner à la préparation et à l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur Telegram. Cet entraînement vise à « maintenir la préparation » de l’armée, à la suite de « déclarations provocatrices et menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie », a-t-il ajouté.
Au moins six personnes ont été tuées et 35 autres blessées lundi 6 mai, dans une attaque ukrainienne de drones explosifs sur la région russe de Belgorod frontalière de l’Ukraine et régulièrement visée par des frappes des forces de Kiev. « Deux petits camions qui transportaient des employés vers leur lieu de travail, et une voiture ont été attaqués par l’armée ukrainienne à l’aide de drones kamikazes », selon le gouverneur.
La veille, plusieurs frappes russes avaient fait trois morts et seize blessés dans l’est et le nord-est de l’Ukraine, notamment à Kharkiv, deuxième ville du pays très régulièrement ciblée, ont indiqué les autorités locales. Les attaques ont eu lieu alors que les chrétiens orthodoxes d’Ukraine et de Russie célèbrent la fête de Pâques. Un tir de roquette a tué deux personnes à Pokrovsk, dans la région de Donetsk (est), et une troisième personne est morte dans une frappe russe contre Monatchynivkan (nord-est), selon les gouverneurs de ces zones. Une autre attaque par « bombe aérienne téléguidée » a fait au moins dix blessés à Kharkiv.
L’armée russe s’empare d’un nouveau village dans l’Est
L’armée russe a affirmé dimanche avoir conquis un nouveau village dans l’est de l’Ukraine, Otcheretyné, nouveau signe de la poussée des forces de Moscou. Ces derniers mois, Moscou revendique régulièrement la prise de contrôle de petites localités de la zone. Jeudi, son armée avait affirmé s’être emparée de Berdytchi, également proche d’Avdiïvka. Le commandant en chef de l’armée ukrainienne a reconnu récemment que la situation sur le front s’était « détériorée ».
L’armée ukrainienne fait face à une pénurie d’hommes et de munitions, mais l’espoir renaît après la reprise de l’assistance militaire américaine, validée fin avril avec un plan de 61 milliards de dollars d’aide à Kiev, qui devrait permettre à l’Ukraine de consolider ses forces et tenter de stabiliser le front, particulièrement dans l’est dans les zones de Tchassiv Iar et Avdiïvka.
Poutine ne célébrera pas le Débarquement
Les Européens, les Etats-Unis et le Canada vont célébrer le 6 juin, à l’occasion du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, leur alliance historique alors que la guerre frappe de nouveau le continent. Le président français Emmanuel Macron accueillera le gotha transatlantique à Omaha Beach, l’une des cinq plages du Débarquement. L’Américain Joe Biden, qui devrait entamer dans la foulée une visite d’Etat en France, est attendu, de même que, potentiellement, le roi d’Angleterre Charles III, qui a repris ses activités publiques en dépit d’un cancer.
Ce 6 juin 2014, le président russe Vladimir Poutine était présent à Ouistreham au côté de Barack Obama, François Hollande et Angela Merkel, au nom de la contribution de l’URSS à la victoire finale sur le nazisme. A l’époque cette présence avait permis une rencontre en coulisse avec le nouveau président ukrainien d’alors, Petro Poronchenko, et le lancement d’un processus de négociations dit au « format Normandie ». En 2024 néanmoins Vladimir Poutine est devenu persona non grata. Mais la Russie sera invitée, à un rang non encore précisé, afin de rappeler les sacrifices de l’URSS face à l’Allemagne nazie.
A peine arrivé dimanche à Paris pour une visite d’Etat, le président chinois Xi Jinping a affirmé vouloir « œuvrer avec la France et toute la communauté internationale » à « résoudre la crise » en Ukraine. Il sera reçu aujourd’hui à l’Elysée par le président français Emmanuel Macron, qui entend prôner la « réciprocité » commerciale et la recherche d’une résolution de la guerre en Ukraine.
Paris veut s’assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule pas dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev. Voire « l’encourager à utiliser les leviers » dont elle dispose sur Moscou pour « contribuer à une résolution de ce conflit », selon l’Elysée.